L’Imam
Abou al-Qasim al-Qouchayri (d.465)
Un
mouhaddith qui transmit des hadiths par milliers à ses
disciples à Nayssabour, à travers lesquels il combattit
les Mou`tazila jusqu’à ce qu’il s’enfuit
à la Mecque pour protéger sa vie, al-Qoushayri était
le disciple du grand cheick Soufi Abou `Ali al-Daqqaq. C’était
aussi un moufassir qui écrivit un commentaire complet
du Coran intitulé Lata'if al-icharat bi tafsir al-Coran
(Les subtilités et allusions dans le commentaire du Coran). Son
œuvre la plus fameuse, est cependant son Rissala ila al-soufiyya
ou épître aux Soufis, qui est l’un des premiers manuels
complets de la science du tassawwouf, ensemble avec le kitab al-louma'
(Le livre des Lumières) d’Abou Nasr al-Sarraj (d.378), le
Qout al-qouloub fi mou’amalat al-mahboub wa wasf tariq al-mourid
ila maqam al-tawhid (La nourriture des coeurs en liaison avec le
Bien-Aimé et la description de la voie des aspirants à la
station de la déclaration de l’unicité) d’Abou
Talib al-Makki (d.386), al-Ta’arrouf fi madhhab ahl al-tassawwouf
(Définir l’école des Gens de l’auto-purification)
d’Abou Bakr al-Kalabadhi (d.391), et le Tabaqat al-soufiyya (Les
niveaux biographiques des Soufis) d’Abd al-Rahman al-Soulami (d.411).
Les
lignes suivantes sont une transcription de la compilation de Qouchayri
des dires des cheicks Soufis définissant le tassawouf,
délivré dans une excellente traduction récente de
son Rissala par un disciple de Dr. Hamid Algar:
Toute
personne qui parle du sens du Soufisme et qui est Soufi, parle selon sa
propre expérience. M’étaler sur ce sujet m’enmènerai
au-delà de mon intention d’être bref dans mon travail.
Je mentionnerai ici certains dires des Soufis sur le sujet en vue de donner
une indication de leurs sens, si Allah le Tout-Puissant le veut.
Quand
Mouhammad al-Jourayri fut questionné au sujet du Soufisme, il expliqua,
«Cela signifie prendre toute sublime caractéristique morale
et de laisser toute basse morale.» Al-Jounayd dit , «Le Soufisme
signifie que Dieu te fait mourir en toi- même et te donne vie en
Lui.» Al-Houssayn b. Mansour, lorsqu’il fut questionné
au sujet du Soufi, commenta, «Il est solitaire par nature. Personne
ne l’accepte, et il n’accepte personne.» Abou Hamza
al-Baghdadi dit, «La marque du vrai soufi est qu’il devient
pauvre après avoir été riche, il expérimente
l’abaissement après avoir été hautement estimé,
et il devient inconnu après avoir été fameux. La
marque du faux Soufi est qu’il devient riche après avoir
été pauvre, il devient un objet de haute estime après
avoir été rabaissé, et il devient fameux après
avoir été inconnu.»
`Amr
b. `Outhman al-Malikki fut questionné au sujet du Soufisme, et
il affirma, «C’est, que le serviteur agisse selon tout ce
qui convient au moment.»
Mouhammad
b. `Ali al-Qassab dit, «Le Soufisme consiste aux caractéristiques
nobles montrés par un homme noble parmi de noble gens.» Lorsque
questionné sur le soufisme, Samnoun dit, «Il signifie que
tu ne possèdes rien et que rien ne te possède.» Rouwaum
observa au sujet du Soufisme, «Il signifie se débarasser
du soi pour être avec Dieu en tout ce qu’Il désire.»
Al-Jounayd fut questionné au sujet du Soufisme et il déclara,
«Cela signifie que tu sois seul avec Dieu sans attachement.»
Rouwaym b. Ahmad al-Baghdadi dit, «Le Soufisme est fondé
sur trois traits: adhéré à la pauvreté et
à la dépendance en Dieu, atteindre les vertus de la générosité
et le don désintéressé, abandonner la résistance
et le choix.» Ma`rouf al-Karkhi expliqua, «Le Soufisme est
tenir aux réalités cachées et couper espoir de tout
ce que possèdent les gens.»
Hamdoun
al-Qassar dit, «Soit ami avec les Soufis, car ils voient des raisons
pour pardonner les actes désagréables et ils ne sont pas
impressionnés par les bonnes actions au point qu’ils penseraient
que tu les salues dans l’intention qu’ils en performent.»
Lorsque questionné au sujet des adhérents au Soufisme, Al-Kharraz
répondit, «Ils sont des gens qui donnent jusqu’à
ce qu’ils expérimentent l’expension, qui se privent
eux-même jusqu’à ce qu’ils perdent toutes choses.
Ensuite, ils obéissent à l’injonction des mystères
qui sont autour d’eux: [Dis] «Levez-vous, pleurez sur notre
sort.» Al-Jounayd dit, «Le soufisme est une guerre dans laquelle
il n’y a pas de paix;» Il dit aussi, «Les Soufis sont
membres d’une seule famille dont nul ne peut entrer sauf eux-même.»
Il expliqua aussi, «Le Soufisme est l’invocation [de Dieu]
combinée avec la concentration interne, l’extase combinée
avec l’écoute attentive, et l’action combinée
avec la pratique de la Sunna»
Al-Jounayd
déclara, «Le Soufi est comme la terre – toutes sortes
d’ horreurs lui sont jetées, mais toutes sortes de biens
y poussent.» Il dit aussi, «Le Soufi est comme la terre –
tous deux, les vertueux et les pécheurs y marchent. Il est comme
les nuages – ils donnent de l’ombre à toutes les choses.
Il est comme la pluie – il arrose toutes les choses.» Il fit
aussi une remarque, «Si vous voyez un Soufi se soucier de son aspect
extérieur, alors sachez que son intérieur est corrompu.»
Sahl
b. `Abdallah commenta, «Le soufi est celui qui ne se plaindra pas
si son sang était répandu et sa propriété
lui était arrachée.» An-Nouri dit, «Un signe
du Soufi est qu’il est content lorsqu’il ne possède
rien et il donne de manière désintéressée
lorsqu’il possède assez.» Al-Kattani affirma, «Le
Soufisme est la bonne caractéristique morale. Quiconque a le dessus
sur toi en caractéristique morale te dépasse en pureté.»
Abou `Ali ar-Roudhbari dit, «Le Soufisme est rester à la
porte de l’amant même si tu y es écarté.»
Il dit aussi, «Le Soufisme est la pureté de la proximité
après l’impureté de l’éloignement.»
Il est dit, «La chose la plus odieuse est le Soufi avare.»
Il est dit aussi, «Le Soufisme est le vide de la main et la pureté
du cœur.» Ach-Chibli observa, «Le Soufisme est s’asseoir
avec Dieu sans souci.» Abou Mansour dit, «Le Soufi est celui
dont l’indication est de Dieu Le Plus Haut, car surement l’homme
est un signe de Dieu.» Ach-Chibli déclara, «Le Soufi
est séparé de l’humanité et unifié avec
Dieu comme Il dit [à Moïse], "Je t’ai attaché
à Moi-même (20:41), le séparant de toute
autre chose,. Ensuite Il lui dit, «Tu ne me verras jamais»
(7:143). Ach-Chabli dit encore, «Les Soufis sont des enfants sur
la piste de Dieu,» «Le Soufisme est un éclair de lumière
brillante,» et «le Soufisme c’est être protégé
de tenir compte de la création.» Rouwaym déclara,
«Les Soufis sont plein de bonté aussi longtemps qu’ils
se disputent l’un avec l’autre. Dès qu’ils font
la paix, il n’y a plus de bien en eux.»
Al-Jourayri
dit, «Le Soufisme signifie maintenir une conscience vigilante sur
son propre état et maintenir un comportement parfait.» Al-Mouzayyin
affirma, «Le Soufisme est la soumission à Dieu.» Abou
Tourab an Nakhshabi remarqua, «Le Soufisme n’est rendu impur
par aucune chose, et par lui toutes les choses sont rendues pures.»
Il est dit, «La recherche n’épuise pas le Soufi, et
les choses mondaines ne l’ennuient pas.» Lorsque Dhou'n-Noun
al-Misri fut questionné au sujet des Soufis, il répondit,
«Ce sont des gens qui préfèrent Dieu [Le Plus Exalté]
par rapport à toutes les choses et que Dieu préfère
par rapport à toutes les choses.» Al-Wassiti ( Que Dieu lui
accorde Sa Miséricorde) dit, «Au début, les Soufis
avaient été attribué des indications claires; ensuite
ces éléments deviennent seulement que des gestes, et maintenant
rien ne reste sauf du chagrin.»
An-Nouri
fut questionné au sujet des Soufis et il répondit, «Il
est celui qui entend l’audition et qui préfère les
causes qui engendrent le salut.» Abou Nasr as-Sarraj rapporte, «Je
demanda al-Housri, "qu’elle est ton opinion sur le Soufi?"
Il répondit "La terre ne le transporte pas ni les cieux ne
l’ombrage pas non plus.» Il fait allusion ici à l’effacement
des Soufis. Il est dit, «Le Soufi est celui qui, lorsqu’en
face de deux bons états ou de deux caractéristiques morales,
choisit le meilleur des deux.» Ach-Chibli fut questionné,
«Pourquoi les Soufis sont-ils appelés par ce nom?»
Il dit, «C’est à cause des traces du soi qui restent
en eux. Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait pas
de nom qui leur aurait été attribué.» Ibn al-Jalla'
fut questionné, «Qui est appelé "Soufi"?»
L’un des Soufis déclara, «Le Soufisme signifie une
perte de dignité et de rang et un noircissement de la face dans
ce monde et dans celui de l’au-delà.» Abou Ya’qoub
al-Mazabili expliqua, «Le Soufisme est un état dans lequel
tous les attributs humains se dissipent.» Abou'l Hassan as-Sirwarni
dit, «Le Soufi est celui que est préoccupé avec les
états inspirés, non pas avec les litanies et les récitations.»
Le
maître Abou `Ali ad-Daqqaq (Que Dieu lui accorde Sa Miséricorde)
dit, «La chose choisie qui a été dite sur ce sujet
est, "Cette voie convient seulement à ces personnes dont Dieu
a utilisé les esprits pour balayer les tas de fumier".»
Pour cette raison, Abou `Ali dit un jour, «Si le disciple ne possède
plus rien que son esprit et s’il l’offre aux chiens à
sa porte, aucun chien n’y portera attention.» Le maître
Abou Sahl as-Sou`louki dit, «Le Soufisme c’est se détourner
des objections internes de ce que Dieu a décrétées.»
Al-Housri
commenta, «Le Soufi n’existe pas après sa non-existence
ni il est non-existant après son existence.» Ce point n’est
pas compréhensible sur le champ. Lorsqu’il dit, «Il
est non-existant après sa non-existence,» il veut dire qu’après
que ses défauts lui soient ôtés, ils n’y retournent
plus. Quand il dit, «Ni, il est non-existant après son existence,»
Il veut dire que s’il est entièrement orienté vers
Dieu, il ne décline pas au rang du genre humain ainsi les évènements
mondains n’ont pas d’effet sur lui.
Il
est dit, «Le Soufi est effacé dans les éclairs qu’il
reçoit de Dieu.» Il est dit, «Le Soufi est dominé
par le flux de souveraineté et voilé par le maintien de
la servitude.» Il est dit aussi que , «Le Soufi ne change
pas. Mais s’il devait changer, il n’aurait pas de chagrin.»
Al-Kharraz rapporta, «J’étais dans la mosquée
Cairouan au jour de la prière en congrégation, et je vis
un homme allant parmi les rangés d’adorateurs disant, 'Montrez-moi
la charité, car j’étais un Soufi, et maintenant je
suis devenu peu solide et faible." Alors je lui offris des aumônes,
et il me dit, "Laissez-moi, malheur à vous! Ceci n’est
pas ce que je cherche." Et il ne prit pas les aumônes.»[140]
Cheick
Abou Ismai`il `Abd Allah al-Harawi al-Ansari (d.481)
Un
cheick Soufi, un maître de hadiths (hafiz), et un commentateur
(moufassir) du Coran de l’école Hanbali, l’un
des plus fanatiques ennemis des innovateurs, et un disciple de Khwaja
Abou al-Hassan al-Kharqani (d.425) l’un des premiers grandcheick
de la voie Soufie Naqshbandi.[141] Il est cité
par Dhahabi dans son Tarikh al-islam et Siyar a`lam al-noubala',
Ibn rajab dans son Dayl tabaqat al-hanabila[142],
et Jami dans son livre en langue Persanne Manaqib-i cheick al-Islam
Ansari.[143]
Il
était un auteur prolifique de traités Soufis dont:
·
Manazil al-sa'irin, au sujet duquel Ibn Qayyim rédigea
un commentaire intitulé Madarij al-salikin;
· Kitab al-soufiyya (Les niveaux biographiques des maîtres
Soufis), qui est la version développée des premiers travaux
par Abou ‘Abd al-Rahman al-Soulami (d.411) portait le même
titre.
· Kitab ‘ila al-maqamat (Le livre des écueils
des niveaux spirituels, décrivant les caractéristiques des
niveaux spirituels pour le disciple et le maître dans la voie Soufie;
· Kitab sad maydan (en Perse, Le livre des cent compétences),
un commentaire sur le sens de l’amour dans le verset: «Si
vous aimez Allah, suivez-moi, et Allah vous aimera!» (3:31).
Ce livre rassemble les discours d’al-Harawi au cours de l’année
447-448 à la grande Mosquée de Hérat (aujourd’hui
Afghanistan) dans lequel il présente son exposition la plus éloquente
de la nécessité de suivre la voie Soufie.
· Kashf al-asrar wa ‘ouddat al-abrar (En perse,
Le dévoilement des secrets et le harnais des vertueux), en dix
volumes par al-Mayboudi, il contient le commentaire Coranique d’al-Harawi.
Imam
Ghazali (d.505)
Houjjat
al-Islam (La preuve de l’Islam), Abou Hamid al-Toussi al-Ghazali,
le Revivificateur du Cinquième siècle Islamique, savant
d’ousoul al-fiqh, et auteur de la plus célèbre
oeuvre sur le tassawwouf, Ihya' `ouloum al-din (La revivificaton
des sciences religieuses). Il dit dans son autobiographie, al-Mounqidh
min al-dalal (La délivrance de l’erreur):
La
voie Soufie consiste à purifier le coeur de tout ce qui est autre
qu’Allah… Je conclus que les Soufis sont des chercheurs dans
la Voie d’Allah, et leur conduite est la meilleure conduite, et
leur voie est la meilleure voie, et leurs manières sont les plus
sanctifiées. Ils ont purifié leur cœur de tout, sauf
d’Allah et en ont fait des sentiers pour que des rivières
y coulent, transportant la connaisance d’Allah.[144]
Comme
Ibn `Ajiba mentionne dans son Iqaz al-himam, al-Ghazali déclara
le tassawwouf être fard `ayn ou une obligation personnelle
pour tout Musulman responsable, homme et femme, «car personne sauf
les Prophètes n’est dépourvu de défauts et
de maladies internes.»[145]
Les
textes qui suivent sont traduits des extraits suivants de Ihya' `ouloum
al-din:
a)
Les définitions au début du livre Kitab charh `aja'ib
al-qalb (Le livre des explications des mystères du cœur);
b) Section intitulée: “Les soldats du Cœur” extrait
du même livre;
c) Section intitulée: «La domination de satan sur le coeur
à travers les murmures (al-waswas)» extrait du même
livre;
d) Section intitulée: «Les preuves…» du livre
Kitab riyadat al-nafs wa tahdhib al-akhlaq wa mou`alajat amrad al-qalb
(Le livre du dressage de l’égo et la discipline des
manières et le remède des maladies du cœur).
a)
Le sens de nafs: Il a deux sens. Premièrement cela signifie
les pouvoirs de la colère et l’appétit sexuel résidant
en l’être humain… et ceci est la compréhension
la plus commune dans le milieu des gens du tassawwouf, qui comprennent
le mot nafs comme l’élément responsable de
tous les mauvais attributs d’une personne. Ceci est la raison pour
laquelle ils disent: l’on doit combattre l’égo et le
briser comme cela est souligner dans le hadith: a`da `adouwwouka nafsouka
al-lati bayna janibayk – «Ton pire ennemi est ton égo
qui réside entre tes flancs.»[146] Il
est disponible dans le Kitab al-zouhd (Le livre des narrations
sur l’ascétisme) de Bayhaqi.
Le
deuxième sens de nafs est l’esprit, l’être
humain en réalité, son soi et sa personne. Cependant, il
est décrit différemment selon ses différents états.
S’il prend le calame en étant sous commande et s’est
débarassé des turbulances causées par l’attaque
de la passion, il est appelé «l’esprit apaisé»
(al-nafs al-moutma'inna)… Dans son premier sens, le nafs
n’envisage pas son retour à Allah parce qu’il s’est
maintenu à l’écart de Lui: un tel nafs est
du parti de satan. Mais s’il n’est pas source de tranquilité,
et qu’il s’érige contre l’amour des passions
et s’y oppose, il est appelé «l’âme auto-critique»
(al-nafs al-lawwama), parce qu’il réprimande son
maître pour sa négligeance dans l’adoration de son
maître… S’il cesse toute rébellion et se soumet
en totale obéissance à l’appel des passions et de
satan, il est nommé «l’esprit qui se joint au mal»
(al-nafs al-ammara bi al-sou')…
b)
Allah a armé des soldats qu’Il a placés dans le cœur
et les âmes et autres de Ses mondes, et nul ne sait leur vrai nature
et leur nombre exact excepté Lui-même… [Il commença
par expliquer que les jambes du corps, les cinq sens, la volonté,
l’instinct et les pouvoirs émotives et intellectuels sont
parmi ces soldats.] Sachez que les deux soldats de la colère et
de la passion sexuelle peuvent être complètement contrôlés
par le cœur… ou à l’opposé désobéir
et complètement se rebeller contre lui, jusqu’à ce
qu’ils l’asservissent. En cela repose la mort du coeur et
la fin de son voyage vers la joie éternelle. Le cœur a d’autres
soldats: La connaissance (`ilm), la sagesse (hikma)
et la pensée (tafakkour) dont il cherche l’aide
en réalité car ils sont du Parti d’Allah contre les
deux autres qui appartiennent au parti de satan…
Allah
dit: «Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité?»
(25-43) et «Il suivit sa propre passion. Il est semblable
à un chien qui halète si tu l’attaques, et halète
aussi si tu le laisses.» (7:176) et au sujet de la personne
qui contrôle les passions de son égo Allah dit: «Et
pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur,
et préservé son âme de la passion, le paradis sera
alors son refuge» (79:40-41).
Sachez
que le corps est comme une ville et l’intellect d’un être
humain adulte est comme un roi gouvernant cette ville. Toutes les forces
de ses sens externes et internes qu’il peut rassembler sont comme
ses soldats et ses assistants. L’égo qui s’associe
au mal (nafs ammara), qui est le désir et la colère,
est comme un ennemi qui le défie dans son royaume et lutte pour
exterminer ses sujets. Le corps devient alors comme une garnison ou un
avant-poste portuaire, et l’âme comme sa garde. S’il
combat contre ses ennemis et les défait et les contraint à
faire ce qu’il aime, il sera loué lorsqu’il retournera
dans la présence d’Allah, comme Allah dit: «Allah
a mis les combattants au-dessus des non- combattants en leur accordant
une rétribution immense» (4:95).
c)
Les pensées qui agitent les désirs de l’un sont de
deux sortes: louables et qui est appelé «inspiration»
(ilham), ensuite blâmables qui est appelé «insouffler»
(waswassa)… Le cœur est sous l’emprise mutuelle
d’un satan et d’un ange… L’ange est une créature
qu’Allah a créé pour un bénéfice débordant,
l’octroiement de la connaissance, le dévoilement de la vérité,
la promesse de récompense, et l’ordonnance du bien…
satan est une créature dont la besogne est de s’opposer contre
tout ceux-ci…Waswa contre ilham, satan contre ange, et succès
(tawfiq) contre désolation (khidhlan).
Le
Prophète dit: «Il
y a deux impulsions dans l’âme, l’une provient d’un
ange qui appelle vers le bien et confirme la vérité; quiconque
ressent ceci, qu’il sache que cela est d’Allah et qu’il
Le loue. L’autre impulsion provient de l’ennemi, le conduit
au doute, nie la vérité, et interdit le bien; quiconque
ressent ceci, qu’il cherche refuge en Allah contre le démon.»
Ensuite il récita le verset: «Le diable vous fait
craindre l’indigence et vous commande des actions honteuses»
(2:268).[147]
Le
Prophète dit:«Il
n’y personne parmi vous qui n’a pas de démon en lui.»
Ils dirent: «Même en toi, O Messager d’Allah?»
Il dit: «Même en moi, mais Allah m’a aidé à
le vaincre et il s’est soumis à moi, ainsi il n’ordonne
rien que le bien»[148]… L’offensive
mutuelle entre les soldats des anges et les démons est constante
dans le combat sur le coeur jusqu’à ce que le cœur soit
conquit par l’une des deux parties qui implante sa nation et s’y
installe… Et la plupart des cœurs ont été saisi
par les soldats de satan, qui les remplit d’idées qui appellent
à aimer ce monde temporaire et à négliger l’au-delà.
d)
Le Prophète dit:
al-moujahidou man jahada nafsahou fi ta`at Allah – «Le
vrai combattant contre l’incroyance est celui qui combat contre
son égo en obéissant à Allah»[149]…
Soufyan al-Thawri dit: «Je ne me suis jamais occupé d’aussi
fort d’une chose contre moi que mon égo; il était
un moment avec moi et un autre moment contre moi»… Yahya ibn
Moua`adh al-Razi dit: «Lutter contre ton égo avec les quatre
sabres de l’apprentissage: mange peu, dort peu, parle peu, et soit
patient lorsque les gens te font du tort… Alors l’égo
marchera sur les voies de l’obéissance, comme un chevalier
s’élançant dans le champ de battaille.»
Ceux
Qui Attaquent L’Imam Ghazali
Les
Salafis d’aujourd’hui ont revivifié un mauvais trait
particulier des immoraux du passé qui consiste à attaquer
l’Imam Ghazali, désobligeant ceux qui lisent ses travaux
et les citant pour illustrer leurs opinions. Ceci concerne spécialement
sa pièce maîtresse Ihya' `Ouloum al-Din, parce que
c’est un point de repère du tassawwouf que les ennemis
du tassawwouf trouvent particulièrement vexant à
cause de l’immense succès qu’elle a eu parmi les lecteurs.
Certains vont même trop loin, jusqu’à prétendre
que Ghazali était insensé lorsqu’il le rédigea,
d’autres interprètent mal l’indication de Ghazali à
sa mort au sujet de Boukhari comme une renonciation au tassawwouf,
d’autres encore ravivent les condamnations du livre par une poignée
de savants reconnus pour leur position anti-soufie. Mais Allah a permis
au livre de s’ériger haut au-dessus des clameurs de ses détracteurs,
et ses traductions ne font que s’accroître en nombre et en
qualité. Les lignes suivantes ont pour but de fournir aux lecteurs,
avec des sources fiables concernant sa vie et ses travaux ainsi que pour
nous protéger avec l’aide d’Allah contre les calomnies
de l’ignorance et de l’envie.
Salah
al-Din al-Safadi (d.764), le disciple d’Abou Hayyan al-Andalousi,
rapporte dans son célèbre dictionnaire biographique intitulé
al-Wafi – qui contient plus de 14000 biographies:
Mouhammad
b. Mouhammad b. Mouhammad b. Ahmad, la Preuve de l’Islam, l’Ornement
de la Foi, Abou Hamid al-Tussi[150] (al-Ghazali),
le juriste Chafi`i, était sans rival au cours de ses dernières
années.
En
488, il renonça entièrement à toute sa propriété
mondaine et sa fonction de professeur à Nizamiyya où il
enseigna depuis 484, et suivit la voie de la renonciation et de la solitude.
Il effectua un Pèlerinage, et à son retour, il dirigea ses
pas en Syrie où il resta quelque temps dans la ville de Damas,
donnant des conseils dans la mosquée hospice (zawiyat al-jami`)
qui porte désormais son nom dans le quartier ouest. Ensuite, il
voyagea à Jérusalem, s’employant énormément
à l’adoration et à visiter les lieux saints. Ensuite,
il se rendit en Egypte, restant quelque temps à Alexandrie…
Il
retourna à Tus sa ville natale (juste avant 492). Là-bas,
il compila un certain nombre de volumes importants [parmi lesquels le
Ihya´] avant de retouner à Nissabour, où il était
obligé de dispenser des cours à la Nizamiyya (499). Il abandonna
immédiatement ceci et revint dans son village où il assûma
la direction d’une maison de retraite (khaniqah) pour Soufis et
d’une université voisine pour ceux occupés à
la recherche de la connaissance. Il répartit son temps entre la
récitation du Coran et dispenser des cours aux Gens du Cœur
(les Soufis)…
Cette
œuvre est parmi la plus noble et la plus importante, à tel
point qu’il fût dit à son propos: Si tous les livres
de l’Islam venaient à être perdus sauf l’Ihya´,
elle aurait été suffisante pour les remplacer… Ils
l’accusaient d’y avoir inclu des hadiths qui n’étaient
pas reconnus comme authentiques, mais une telle inclusion est permise
dans les travaux d’encouragement du bien et l’interdiction
du mal (al-targhib wa al-tarhib). Le livre reste toujours extrêmement
important. L’Imam Fakhr al-Din al-Razi avait l’habitude de
dire: «Ce fût comme si Allah avait rassemblé toutes
les sciences sous un dôme, et les montra à al-Ghazali,»
ou quelque chose de ce genre. Il rendit l’âme… à
Tabaran… la citadelle de Tus, où il fut enterré.[151]
Ce
qui a été dit ci-dessus refute clairement la fabrication
de ceux qui disent que Ghazali désavoua le tassawwouf
vers la fin de sa vie. Voyons maintenant la fabrication de ceux qui essaient
de faire une différence entre le Ghazali d’Ousoul al-fiqh
et le Ghasali du tassawwouf. Lorsqu’on leur dit que les
livres de l’Imam Ghazali sur la méthodologie et les fondations
des lois Islamiques sont considérés nécessaires dans
le domaine – tel que son Moustafa et Mankhoul ainsi que Chifa´al-ghalil
– ils disent qu’il les rédigea bien avant sa période
de retraite où il adopta la tassawwouf. En réalité,
la plus grande partie et les plus compréhensifs des quatre livres
qu’il rédigea sur Ousoul al-fiqh (Les principes
des lois) fut composée au cours de la dernière période
de sa vie comme le dit Dr. Taha al-`Alwani dans son livre Ousoul al-fiqh
al-islami:
La
source de Méthodologie de l’Encyclopédie de la Chari`a
de l’Imam Ghazali, son quatrième livre sur le sujet, et son
dernier mot fut al-Moustafa, qui a été publié plusieurs
fois en Egypte et ailleurs. En réalité, ceci est l’oeuvre
qu’il rédigea après qu’il soit sorti de sa période
de méditation et de retraite.[152]
La
note sur Ghazali dans `Oumdat al-Salik dit:
A
Damas il a vécu en retraite pendant environ dix années,
engagé dans la lutte spirituelle et le souvenir d’Allah,
à la fin de cette retraite, il émergea pour produire sa
pièce maîtresse Ihya´ `Ouloum al’Din [La
revivification des Sciences Religieuses], un classique parmi les livres
des Musulmans au sujet de la constante crainte que l’on doit avoir
dans ses relations avec Allah (taqwa), l’illumination de
l’âme à travers Son obéissance y compris les
niveaux de l’acquisition des croyants. L’œuvre montre
comment personnellement Ghazali a perçu profondément ce
qu’il a écrit, et sa magistrale réponse à plusieurs
centaines de questions au sujet de la vie interne dont nul avant lui avait
parlé ou résolu, ceci est une performance d’excellence
soutenue qui montre l’intellect bien discipliné de son auteur
et une profonde appréciation de la psychologie humaine. Il a écrit
aussi presque deux cent autres oeuvres sur la théorie du gouvernement,
la Loi sacrée, les réfutations des philosophes, les principes
de la foi, le Soufisme, l’exégèse Coranique, la théologie
scolastique et les bases de la jurisprudence Islamique.[153]
Qu’en
est-il au sujet des critiques de l’intellect de Ghazali? Le plus
éloquent en ceci, fut ibn al-Jawzi – un détracteur
des Soufis – rejette le Ihya´ dans quatre de ses
oeuvres: I`lam al-ahya´ bi aghlat al-Ihya´ (Informer
le vivant au sujet des erreurs de l’Ihya´, Talbis Iblis, Kitab
al-qoussas,[154] et son histoire al-Mountazam fi
tarikh al-moulouk wal-oumam.[155] Ses vues influencèrent
Ibn Tayimiyya et son élève Dhahabi. La base de leur position
était l’utilisation de hadiths faibles par Ghazali, dont
une liste est fournie par Taqi al-Din al-Soubki dans son Tabaqat.
Leur critique est-elle justifiée ou est-elle une exagération?
Plus probablement une exagération dans la mesure où les
deux hafiz al-`Iraqi (d.806) et al-Zabidi (d.1205) après al-Ghazali,
documentèrent individuellement chaque hadith du Ihya et
ne mirent pas en doute de manière globale son utilité. Au
contraire, ils acceptèrent son immense réputation parmi
les Musulmans et contribuèrent à son embellissement et à
sa propagation comme un manuel de progrès spirituel. Et comme Soubki
le souligna, Ghazali n’excella jamais dans le champ du hadith.[156]
Plus important, la majorité des maîtres de hadiths soutiennent
l’utilisation de hadiths faibles en vue d’en dériver
des décisions légales, dans l’encouragement du bien
et le découragement du mauvais (al-targhib wa tarhib),
comme plusieurs maîtres de hadiths l’ont indiqué aussi
bien que certains savants tels que al-Safadi.[157]
Il doit être su que Ghazali incorpora tous les matériaux
qu’il jugea utile à sa cause didactique sur la base du contenu
au lieu de l’origine ou la chaîne de transmission; de même
que la plupart du Ihya consiste en des citations du Coran, de hadiths,
et les dires d’autres que Ghazali, sa propre prose ne comptant que
pour moins de 35% du travail;[158] et que la plupart
du vaste nombre de hadiths cités sont authentiques à l’origine.
En
conclusion, nous disons comme al-Safadi que l’Ihya se classe
comme une œuvre de targhib ou éthique, qui est le
domaine principal du tassawwouf. Le critère et l’authenticité
comme évidence citée dans ces travaux sont moins rigoureux
que les travaux de `aqida et de fiqh selon la majorité
des savants, comme la section prochaine le démontre. Tenir les
travaux de tassawwouf sur les critères du dernier cas
c’est blâmer les pommes de ne pas être des oranges.
En conséquence, comme al-Safadi l’indiqua correctement, la
critique de Ihya´ `ouloum al-din par certains sur la base
de hadiths faibles n’a pas de fondement, ni également les
critiques de travaux semblables, par exemple la critique de Dhahabi sur
le Qout al-qouloub d’Abou al-Makki et autres. Ceux qui
se cramponnent à de telles critiques, cependant qu’ignorant
l’approbation massive du tassawwouf et de ses livres par
les savants Musulmans se cramponnent à leur propre préjugé
contrairement à la connaissance fiable. Notre conseil à
ces frères est: Nous vous rappelons le conseil d’al-Dhahabi
dans sa note biographique sur Ibn al-Farid dans Mizan al-i`tidal:
«Ne vous empressez pas à juger, au contraire, retenez la
meilleure opinion des Soufis»;[159] et le conseil
de l’Imam Ghazali dans al-Mounqidh min al-dalal: «Ayez de
bonnes pensées (au sujet des Soufis) et ne nourrissez pas de doute
dans votre cœur»;[160] et la fatwa d-Ibn Hjar al-Haytami concernant
les critiques de ceux qui respectent le tassawwouf et croient
aux awliya´: «Des mauvaises pensées à leur sujet
(Les Soufis) signifient la mort du cœur.»[161]
Prenez ce qui est excellent dans chacun des travaux des Soufis de la bonne
manière, respectez les maîtres du tassawwouf, le
plus petit parmi eux s’érige haut au-dessus de vous en savoir,
ne cherchez pas le désaccord parmi les savants, et accrochez-vous
à l’humilité et au respect devant ceux qui parlent
au sujet d’Allah Duquel provient tout succès.
La
Validité de Hadiths Faibles
Nous
concluons la discussion sur Ihya´ `ouloum al-din avec les
déclarations sur la permissibilité de hadiths faibles par
les maîtres de hadiths, établissant comme l’Imam al-Sakhawi
déclara dans la conclusion de son livre al-qawl al-badi´,
que «La majorité des savants (al-joumhour) supportent
qu’un hadith faible peut être utilisé comme une base
pour mener une bonne action et achever un bon caractère mais pas
pour des règles légales.»
Ibn
Hajar écrit dans Hadi al-sari:
Malik
et Boukhari ont une différente compréhension de la validité
des hadiths. Malik ne considère pas l’interruption dans la
chaîne comme une défaillance dans le hadith. Pour cette raison,
il cite des hadiths avec des chaînes interrompues du type moursal
et mounqati, et des communications sans chaînes (balaghat)
comme une partie de l’objet principal de son livre (al-Mouwatta´),
alors que Boukhari, considère l’interruption comme une défaillance
dans la chaîne de transmission. Ainsi, il ne cite pas ces hadiths
sauf comme quelque chose en dehors de l’objet principal de son livre
(al-jami` al-sahih), par exemple les commentaires (ta`liq)
et les titres de chapîtres.[162]
Al-Hakim (d.405) rapporte dans son Madkhal, un manuel sur la science de
hadiths:
J’entendis
Abou Zakariyya al-`Anbari dire que Mouhammad ibn Ichaq ibn Ibrahim al-Hanzali
lui dit que son père avait l’habitude de rapporter d’`Abd
al-Rahman ibn Mahdi qu’il avait l’habitude de dire: «Nous
étions conciliants concernant l’isnad au sujet de la récompense
et la punition et des actions vertueuses, et étions indulgents
envers les gens (c’est-à-dire concernant leur identité
et fiabilité); mais lorsque nous transmettions au sujet de ce qui
est légal et ce qui est interdit, nous sommes stricts avec l’isnad
et examinons minutieusement les gens.»
J’ai
entendu Abou Zakariyya Yahya ibn Mouhammad al-`Anbari dire qu’il
entendit Abou al-`Abbas ibn Mouhammad al-Sijzi dire qu’il entendit
al-Naufali dire qu’il entendit Ahmad ibn Hanbal dire: «Lorsque
nous transmettons de l’apôtre d’Allah
au sujet de ce qui est permis et ce qui est interdit, au sujet des ordonnances
légales, nous sommes stricts; mais lorsque nous transmettons du
Prophète au sujet des actions vertueuses et ce qui n’est
pas établi ou d’abroger une ordonnance légale, nous
sommes conciliants avec les isnads.»[163]
Voici
est le texte complet de Sakhawi extrait d’al-qawl al-badi`:
Cheick
al-Islam Abou Zakariyya al-Nawawi dit dans l’Adhkar:
Les
`oulama parmi les experts en hadiths et les experts en loi et
autres ont dit: il est permis et recommandé que la pratique religieuse
(al-`amal) concernant les bonnes actions et le bon caractère
(al-fada’il), l’encouragement au bien et le découragement
du mal (al-targhib wa tarhib) soient basés sur des hadith
faibles aussi longtemps que ce n’est pas inventé. En ce qui
concerne les règles légales, (ahkam) ce qui est
permis et ce qui est interdit, ou les modalités des échanges,
le mariage, le divorce et autres: la pratique de l’un n’est
basée sur rien d’autre que les hadiths solides (sahih)
ou les hadiths fiables (hassan), en guise de précaution,
dans certains cas relatifs à l’un des éléments
cités ci-dessus, par exemple, si un hadith faible était
cité au sujet de la répréhensibilité (karahat)
de certains types de ventes ou de mariages. Dans ces cas, ce qui est recommandé
(moustahabb) est d’éviter une telle vente et un
tel mariage, mais ce n’est pas obligatoire.
N’étant
pas d’accord avec ceci, Ibn al-`Arabi al Maliki dit: «Absolument
aucune pratique n’est basée sur un hadith faible.»
J’ai
entendu mon cheick (Ibn Hajar al-`Asqalani) insister sur les dires suivants,
et lui-même me le remit sous forme rédigée:
Les
conditions pour des pratiques religieuses basées sur du hadith
faible sont de trois:
1-
Il y a une unanimité sur ceci: le plus faible ne doit pas être
le plus fort. Ceci exclue les hadiths individuellement collectionnés
par les menteurs ou ceux accusés de mensonge, et ceux qui font
des erreurs scandaleuses.
2- Qu’il y est pour cela une base légale générale.
Ceci exclue ce qui est inventé et qui n’a pas de base légale
de départ.
3- Que l’un ne pense pas, pendant que l’utilisant comme fondement
de base, qu’il a été établi comme vrai. Ceci
est dans l’ordre de ne pas attribuer au Prophète des
mots qu’il n’a pas dits.
Les
deux dernières conditions sont d’Ibn `Abd al-Salam et son
compagnon Ibn Daqiq al-`Id; Abou Sa`id al-`Ala'i rapporta l’unanimité
sur le premier.
Je dis: ¨Il a été rapporté de l’Imam Ahmad
que l’on peut pratiquer sur la base de hadiths faibles s’il
n’y plus d’autre hadith à cet effet et s’il n’y
a pas de hadith qui le contredit¨. Dans une autre narration, il est
rapporté dire: «Je préfère le hadith faible
par rapport à l’opinion des gens.» Ibn Hazm a similairement
mentionné que les savants Hanafi unanimement sont d’accord
avec l’école d’Abou Hanifa qui supporte que le hadith
faible est préférable à l’opinion (ra'y)
et à l’analogie (qiyas). Ahmad fut questionné
au sujet de quelqu’un se trouvant dans un pays avec, en main un
possesseur de hadiths (hadith sahib) qui ne sait pas la différence
entre du solide et du non-solide, et, dans l’autre, avec un possesseur
d’opinion (sahib ra'y): Qui devrait-il consulter? Il répondit;
« Qu’il consulte le détenteur de hadiths et non le
détenteur d’opinions.»
Abou
`Abd Allah Ibn Mandah rapporta d’Abou Dawoud, l’auteur du
Sounan et élève de l’Imam Ahmad, avait l’habitude
de citer la chaîne de transmission d’un hadith faible s’il
ne pouvait pas trouver mieux que cela sous ce titre particulier (bab),
et qu’il le considérait comme une évidence par rapport
à l’opinion.
Ce
qui émerge de cela est qu’il y a trois vues divergentes:
-
Aucune pratique n’est basée sur du hadith faible ;
- Une pratique y est basée si aucune autre évidence n’est
trouvée sous le même titre;
- La majorité des savants (al-joumhour) soutiennent que
le hadith faible peut être utilisé comme base pour pratiquer
des bonnes actions et achever un bon caractère, mais non pour des
règles légales. Et Allah est Celui qui garanti le succès.[164]
Certains
questionnent à tort le fait que l’Imam Ahmad permis l’utilisation
de hadiths faibles à la lumière de l’affirmation d’Ibn
Taymiyya dans son Qa`ida fi al-tawassoul: « Celui qui rapporte
d’Ahmad qu’il avait l’habitude de se baser sur du hadith
faible, qui n’est pas sahih ou hassan, a fait une erreur.»[165]
Cependant, ceci ne contredit pas l’opinion de l’Imam Ahmad
citée ci-dessus par Sakhawi comme l’Imam Ahmad n’appliqua
pas de hadiths faibles au ahkam ou les règles légales. Ainsi
ce que Ibn Taymiyya veut dire est: «Celui qui rapporte de l’Imam
Ahmad qu’il avait l’habitude de se baser sur du hadith faible
en dérivant des règles légales dans la Chari`a.»
a l’exception des règles, il n’y a pas de doute que
l’Imam accepta le hadith faible, comme rapporté par al-Hakim
dans al-Madkahl déjà cité, et confirmé par
Ibn `Arabi al-Maliki dans `Aridat al-ahwadhi.[166]
Ceci est confirmé par Ibn Taymiyya, lui-même, quelque part
dans son œuvre:
Ahmad
ibn Hanbal et les autres savants permirent la narration de hadiths regardant
les vertus aussi longtemps que ce n’est pas du mensonge… comme
il possible que la récompense puisse être vraie, quoiqu’aucun
des Imams n’ont dit qu’il est permis de considérer
quelque chose d’obligatoire (wajib) ou recommandé
(moustahabb) par la voie de hadiths faibles, et quiconque dit
cela diffère du consensus.[167]
Cependant,
Ibn Taymiyya prétend “qu’aucun des Imams n’a
déclaré une action recommandée par la voie d’un
hadith faible, et quiconque dit ceci diffère du consensus”
est évidemment incorrect, comme cela est prouvé par l’allusion
indiscutable de Sakhawi aux dires de Nawawi déjà cités:
Les
`oulama parmi les experts en hadiths et les experts en Lois et
autres ont dit… par exemple, si un hadith faible était cité
au sujet la répréhensibilité (karahat) de
certains genres de ventes ou de mariages…ce qui est récommandé
(moustahabb) est d’éviter ces ventes et mariages,
mais ce n’est pas obligatoire.
Abou
al-Wafa' Ibn `Aqil al-Hanbali (d.513)
Comme
al-Harawi al-Ansari, il était un hafiz et un faqih
de l’école Hanbali; il fut un ardent défenseur de
la Sunna et du tassawwouf. Il est considéré comme
un revivificateur de l’école de l’Imam Ahmad, quoiqu’il
eut plusieurs maîtres appartenant à différentes écoles.
Comme plusieurs Soufis de son école entre autre Ibn Qoudama (d.620)
et al-Toufi (d.715), Ibn `Aqil considérait al-Hallaj comme un wali
(saint) et ne douta pas de sa sincérité ni de sa vertu.
Ibn al-Jawzi rapporta qu’il avait en sa possession la copie autographiée
d’un traité d’Ibn `Aqil écrit en éloge
à al-Hallaj, intitulé jouz' fi nasr karamat al-Hallaj
(Opuscule à l’éloge du don d’al-Hallaj). Ibn
'Aqil était universel et dans son Kitab al-founoum se
serait étendu sur huit cent volumes dont un seul est encore existant.[168]
suite de la position des Savants
Sommaire
[45]
Ibn al-Jawzi, Sifat al-sawfa 2(4):10 (#570).
:: Ch. Hisham Kabbani ::