Shamsouddin Habib Allah Cheikh Hisham Kabbani |
Mes yeux n'ont jamais vu une si belle créature; Aucune femme n'a donné naissance à un être aussi beau, Né irréprochable, comme si c'était votre souhait.
Il était le Soleil du Bonheur éternel. Il était le Bien-Aimé d'Allah, le Tout-Puissant et Exalté. Il était l'Esprit du Peuple de Vérité et l'Essence de l'Esprit du Peuple de Goût. Il était la Kaâba du Divin et l'un des Emblèmes du Noble Messager Né en 1113 AH/1701 après J.-C. en Inde, Shamsouddin Habib Allah À l’âge de neuf ans, Cheikh Mazhar Son père l'a élevé et l'a éduqué sur toutes les branches de la connaissance religieuse. À un jeune âge, son cœur était attiré par la lumière spirituelle émanant de son Cheikh, Sayyid Nour
Mouhammad Son Cheikh ouvrit en lui les « Neuf Points », les accès aux secrets de l’Ordre Naqshbandi. Grâce à la connaissance des neuf points, il put explorer les secrets les plus puissants, jusqu'à ce qu'il soit autorisé à « activer » les neuf points en tout temps et à s’en servir. Dès-lors, son Cheikh l’invitait constamment en sa présence, l’élevait d’une station à une autre, l'enveloppait de sa lumière et le protégeait jusqu'à le faire atteindre la perfection ultime et le réveiller de l'ignorance. Il a persévéré à servir son Cheikh avec un dévouement inconditionnel en exécutant ses ordres quant au cheminement spirituel, dont des retraites dans les recluses, le désert et la jungle. Lors de ses réclusions, son seul aliment était l'herbe et les feuilles des arbres. Pendant sa période d'ascèse dans le désert et la jungle, il ne portait que ce qui couvrirait sa nudité. Un jour, après un long isolement, il se regarda dans le miroir et ne se vit pas. Il vit plutôt son Cheikh. À ce stade, son Cheikh l'autorisa à guider tous les serviteurs d’Allah vers leurs destins, vers le Droit Chemin, vers le Trône de Succession et vers le Soleil de Guidance en s'élevant à la Station du Bonheur. À la mort de son Maître, il visitait régulièrement sa tombe. Durant deux ans, son Cheikh le gratifiait, depuis sa tombe, de bénédiction et d’enseignement. Ensuite, à travers sa communion spirituelle avec lui, il reçut de lui l’ordre de se lier à un Maître vivant. Ainsi, il se lia aux Saints les plus augustes de son temps : Cheikh
Mouhammad Afzal En compagnie de ces Cheikhs pendant vingt ans, il progressait continuellement jusqu’à atteindre les États de Perfection, jusqu'à devenir un Océan de Connaissance. Il s’éleva au firmament des Qutbs jusqu'à devenir le Qutb de son temps, brillant comme le soleil de midi. En témoignait Cheikh
Mouhammad Afzal Sa perfection spirituelle a attiré vers lui des disciples de partout du sous-continent. En sa présence, chaque quêteur comblait ses besoins spirituels, et la bénédiction aurait fait du sous-continent indien une Kaaba entouré d'êtres angéliques. Sa noble personne réunissait les pouvoirs de quatre Tariqât : il était le Maître des Ordres Naqshbandi, Qadiri, Souhrawardi et Chishti. Sur ce, il témoignait : « J'ai reçu les secrets et la connaissance de ces Ordres de mon Cheikh, Sayyid Nour
Mouhammad Badawani Voici quelques sacrées paroles de Cheikh Mazhar « Un jour, en sa présence, Cheikh Mouhammad Abid « Cheikh Mouhammad Afzal « Ce monde entier et l'univers entier sont dans ma main, et je peux tout voir en eux, aussi clairement que de voir ma main ». Cheikh Shamsouddin Un jour, il était en voyage avec certains de ses partisans, tous démunis de nourriture et de provision. Ils marchaient, puis se reposaient lorsque la fatigue les gagnait. Une fois, le Cheikh les appela et leur dit : « Cette nourriture est pour vous » et, par miracle, ils virent devant eux des tables copieuses de nourriture. Un jour, pendant ledit voyage, il y a eu une violente tempête et le vent ravageait tout sur son passage. Il faisait très froid et tout le monde en frissonnait. Ils étaient au seuil du péril et ils s’attendaient à mourir dans ce désert glacé. Puis Cheikh Mazhar leva les mains en implorant : « Ô Allah, faite que la tempête nous entoure mais sans nous engloutir. » En effet, les nuages se sont éloignés d’eux, ainsi que la pluie glaçante qui continuait de tomber à un mile d’eux, alors que le beau temps apparut pour eux. Le Cheikh aurait raconté : « Une fois, j'ai visité la tombe de Cheikh
Mouhammad Hafiz Mouhsin Parmi ses perles : « Tant que vous êtes élevés dans la piété, vous serez élevés dans la sainteté ». Un jour, il se mit en colère contre un tyran et déclara : « Dans une vision, j'ai vu tous les Cheikhs, depuis Abou Bakr as-Siddiq Un homme rendit visite au Cheikh et lui dit : « Ô mon maître, mon frère a été emprisonné dans un autre village. Je vous prie d’implorer Allah de le sauver. » Lui de répondre : « Ô mon fils, ton frère n'a pas été emprisonné, il a plutôt commis un délit, et demain, tu recevras une lettre de sa part. » Effectivement, ce fut ainsi. Le Cheikh informa ses partisans de cette bonne nouvelle, et certaines personnes jalouses ont refusé de le croire. Alors, il dit : « Si vous ne me croyez pas, nous solliciterons un juge. Chacun de nous lui exprimerait son point de vue et lui de juger. » Ses détracteurs répondirent : « Nous n'acceptons aucun juge, à l'exception du Prophète
À propos de la création Il dit : « L'existence est une particularité exclusive d'Allah. Ce monde n'est qu'une ombre des Réalités Divines. La réalité de toutes les créations possibles (haqa’iq al-mumkinat) découle des attributs et qualités divins en action autour du Vide (cadm). L'existence réelle de tout ce qui se manifeste dans la création physique se manifeste en lumière dans la Présence Divine. « Tout ce qui apparaît dans la création physique n'est qu'une ombre de la réalité lumineuse jaillissant des Qualités Divines autour du vide et de la non-existence. Le monde des Attributs Divins (sifat) est l’origine des sources thermales des univers créés (mabadi ’tacayyounat al-a'lam). Cela dit, toute création physique provient de la synergie des Qualités Divines d’Allah et du vide, la création a donc deux origines opposées. Du vide de la non-existence et du néant naissent les qualités denses de la substance physique qui, dans la sphère de l'activité humaine, causent l'obscurité, l'ignorance et le mal; tandis que des Attributs Divins, proviennent la lumière, la connaissance et le bien. Ainsi, le soufi, lorsqu'il se regarde, voit tout ce qui est bon en lui comme une Lumière Divine se réfléchissant sur lui, mais cela ne provient pas de lui. Par analogie, lorsqu’un humain emprunte des vêtements luxueux qui le mettent en valeur, cela ne mérite aucun crédit. En revanche, il se voit comme une substance basique, pleine de noirceur et d'ignorance, avec une nature pire que celle d'un animal. Avec cette double perception, il devrait se détacher des illusions du Soi, s'effacer et se repentir (tawba) envers la Source Divine, la Source du tout Bien. C’est ainsi qu’Allah remplirait son cœur d'amour et le dirigerait vers la Présence Divine. Sur ce, Allah a dit dans un hadith sacré : « Si mon serviteur s’approche de moi d’une main, je l’approcherai d’un bras; et s'il vient à moi en marchant, je viendrai à lui en courant. » Peu de temps avant son ultime voyage, Cheikh Mazhar était dans un état de dévotion vibrante pour Dieu en éprouvant un profond chagrin d'avoir tardé dans ce monde transitoire. Il a passé ses derniers jours dans une contemplation intense et, lorsqu’on le questionnait, il répondait que son état était celui d'Annihilation et d'Existence en Allah Sublime et Exalté. Lors de ses derniers jours, il faisait davantage de dhikr à tel point que l’éclat de sa lumière attira des milliers de disciples, qui intégrèrent la Tariqât grâce à lui. Chaque jour, 3000 personnes affluaient chez lui, et il ne laissait personne partir sans le rencontrer. Finalement, il fut si épuisé qu'il permit les visites uniquement deux fois par jour. Un jour, l'un de ses disciples, Cheikh Moullah Nassim Remerciant Allah pour ses faveurs, il déclara : « Dans mon cœur, il ne reste aucun but inaccompli, aucun souhait qu’Allah n’a pas exaucé. Mon seul désir est de quitter ce monde et d’être continuellement en sa présence. Allah m'a gratifié de tout, sauf la permission de le rejoindre. Je demande à Allah de m'emmener à lui le plutôt possible. Mais je ne veux pas le rencontrer comme une personne ordinaire, plutôt comme l’immortel martyr, tel que décrit par Allah dans le Coran. Alors, Ô Allah, fais de moi un martyr dans ce monde et prends-moi à toi comme un martyr. Une telle mort comblera mon cœur et me mettra en présence de Ton Prophète Bien-Aimé, Mercredi soir, le septième jour de Mouharram, de l'année 1195 H / 1780 de notre ère, son serviteur s'approcha de lui et lui dit : « Il y a trois hommes à l’entrée. Ils veulent vous rendre visite. » Le Cheikh répondit : « Laisse-les entrer. » Quand ils sont entrés, il est sorti de sa chambre et les a salués. L'un d'eux lui dit : « Seriez-vous Mirza Jan Janan Habiboullah? » Il répondit : « Oui ». Les deux hommes dirent au troisième : « Oui, c'est lui. » L'un des hommes prit un couteau de sa poche et poignarda le Cheikh dans le dos, lui transperçant le rein. Vu son âge avancé, il était incapable de résister à la gravité du coup et il s’écroula au sol. Au moment de la prière du Fajr, le roi lui envoya un médecin. Le Cheikh renvoya le médecin et dit : « Je n’ai pas besoin de lui. Quant aux hommes qui m'ont poignardé, je leur pardonne, car je suis heureux de décéder en martyr et ils sont venus à la suite de ma prière. » Le Cheikh quitta ce monde, un vendredi. Au milieu du jour, il lut les chapitres coraniques Fatiha et Ya Sin jusqu’à mort s’en suive. Il avait demandé à ses partisans combien d'heures il restait jusqu'au coucher du soleil. Ils ont répondu : « Quatre heures. » Alors il dit : « Il reste encore beaucoup de temps avant ma rencontre avec mon Seigneur. » « J'ai manqué dix prières dans ma vie, toutes ces deux derniers jours, car mon corps est plein de sang et je n’ai pas pu lever la tête. » Eux de demander : « Si un malade est dans un état aussi fragile, est-il obligé de prier avec des mouvements de ses yeux et de son front ou de remettre sa prière à plus tard? Il répondit : « Les deux façons sont correctes. » Le Cheikh attendit avec patience le coucher du soleil pour s’éteindre en paix. C'était la nuit de Achoura, 1195 AH/1781 apr. J.-C.
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