Cheikh Mouhammad az-Zahid Cheikh Hisham Kabbani |
Est maladie de ne plus me soucier de ma santé. Ô Remède à mon mal - c'est pardi Toi ma maladie. Je me suis déjà repenti; or depuis notre rencontre, S’est perdue en Toi, ma repentance. Ton rapprochement et Ton éloignement se ressemblent. Alors c’est pour quand le repos? Abu Bakr ash-Shibli
Mouhammad az-Zahid, Mouhammad az-Zahid, « J'ai servi mon Cheikh pendant 12 ans jusqu'à sa mort, de 883 à 895 H. Ma connexion et mon initiation ont vu le jour quand je suis allé avec un compagnon, Cheikh Ni'matoullah, de Samarqand à Herat pour poursuivre nos études. Nous avons séjourné au village de Shadiman plusieurs jours pour nous reposer sachant que c’était la saison chaude. Un jour, Cheikh
Oubeidoullah al-Ahrar Le Cheikh m'a questionné sur mon origine. Je répondis : « De Samarqand.» Il nous parlait avec éloquence; et de par son rhétorique, se révélèrent, fragment par fragment, toutes les questions secrètes enfouies dans mon cœur, jusqu'à ce qu'il me révèle la raison de mon voyage à Herat. Ce fut un moment extraordinaire qui a connecté mon cœur au sien. Il me dit : « Si ton but est la quête de l'éducation et de la connaissance, tu pourrais les trouver ici; tu n’as donc pas besoin d’aller à Herat. » J'ai ainsi reconnu que tous les commérages et toutes les inspirations qui s’animaient dans mon cœur s’étaient ouverts à lui comme les pages d'un livre. J’ai toutefois maintenu mon intention d'aller à Herat. Un de ses disciples, qui était mécontent de mon intention, a dit : « Veux-tu partir, car Le Cheikh est occupé à écrire. » Je suis tout de même resté, attendant le retour du Cheikh, qui revint et me dit : « Veux-tu me révéler ta vraie histoire. Pourquoi vas-tu à Herat? Est-ce pour un cheminement spirituel ou plutôt pour des connaissances externes? » Mon compagnon a répondu en mon nom : « Il quête la connaissance spirituelle en se servant de l'apprentissage externe comme couverture. » « Si c'est le cas, c'est alors pour la bonne cause. » Ensuite, le Cheikh m’invita à son jardin privé où nous avons marché ensemble jusqu'à se dissiper de la vue des gens. Aussitôt qu’il me prit la main, j’entrai dans l'état d'abnégation (fana ') pendant un bon moment. J'ai alors compris qu'il me connectait à son Cheikh, et de ce dernier à son Cheikh, et ainsi de suite dans une chaîne menant au Prophète Pui, il m'a déclaré que je serais apte à lire et à comprendre ses manuscrits qu’il a enveloppés et m’a confiés en me disant : « Ces textes révèlent la réalité du culte par l'obéissance, la piété et l'humilité. Si tu suis cet enseignement, tu réaliseras une vision d'Allah, le Tout-Puissant et l’Exalté. Cette Voie repose sur l'amour de Dieu qu’on atteint en suivant l’exemple du Prophète Tu devrais éviter les érudits corrompus qui instrumentalisent la religion en vue de plaisirs terrestres de dunya et d'acquérir la renommée et le statut. Évite également les soufis danseurs, car ils sont irresponsables tels des enfants. N'écoute pas ceux qui parlent sans réflexion et lancent des inepties à propos du Halal et du Haram (le Licite et l'Illicite), ceux qui ne préviennent pas contre la déviation des croyances de Ahl as-Sounnah Wal-Jamaat (la Communauté de la Voie du Prophète N'écoute pas les arguments des philosophes et des gens qui ne connaissent du Tasawwouf que son nom, et qui se proclament hélas soufis. Qu'Allah, mon fils, te salue avec les salutations de l'Islam. » Il est ensuite retourné à son assemblée, lut el-Fatiha pour moi et m’accorda la permission d'aller à Herat. Je me suis ainsi dirigé vers Boukhara où il m'envoya un messager me transmettre une lettre adressée au Cheikh Kallan Le trajet vers Boukhara fut très long, car ma monture était faible; Je devais donc m’arrêter tous les deux ou trois kilomètres. J'avais traversé six ânes au moment où je suis arrivé à Boukhara. À mon arrivée, mes yeux furent affectés jusqu’à perdre la vision pendant plusieurs jours. Aussitôt que mon état de santé s'est amélioré, je m’apprêtais à continuer mon périple vers Herat, or une fièvre foudroyante m’en empêcha. J'étais si malade que je craignais de décéder si je persistais à y aller, alors j'ai décidé de renoncer à ma destination et de retourner au service du Cheikh. Arrivé à Tachkent, j'ai décidé de rendre visite au Cheikh Ilyas al-Ashaqi Il détenait une croyance parfaite. Il adoptait tout ce que son Cheikh lui a enseigné et rien ne pouvait l’influencer sur cette croyance. De ses dires : « Mon Cheikh enseignait la spiritualité et la connaissance secrète. Il adressait toujours son prêche à moi et me demandait : « Quand tu m'entends parler des réalités divines, est-ce que cela te me met en conflit avec les croyances que tu avais reçues de tes parents et de tes professeurs et érudits? «Non, mon Cheikh.» Lui de commenter : « Alors tu es parmi ceux à qui nous pouvons parler.» Un jour, mon Cheikh tomba malade, alors il m'ordonna d'aller chercher un médecin à Herat. Mawlana Qassim me dit : « Ô Mouhammad, fais que ton voyage soit très rapide, car je ne pourrais pas tolérer de voir le Cheikh malade longtemps.» J'ai accéléré mon voyage et étais de retour accompagné du médecin. J'ai trouvé le Cheikh rétabli et Mawlana Qassim décédé. Mon voyage avait duré trente-cinq jours. J'ai alors demandé à mon Cheikh : « Comment Mawlana Qassim est-il mort si jeune ? » Il répondit : « Après ton départ, Mawlana Qassim est venu vers moi et me déclara : « Je donnerai ma vie contre la tienne.» «Mon fils, ne fais pas cela, car nombreux ceux qui t'aiment. » Il rétorqua : « Ô mon Cheikh, je ne viens pas pour te consulter ; ma décision étant prise et Allah l'a acceptée. » J’ai beau essayé de lui faire changer d'avis, en vain... Le lendemain, il contracta la maladie que j'avais; elle s’est projetée sur lui. Il mourut le 6 Rabi'oul Awwal et aussitôt après, j’ai recouvert ma santé sans l’aide d'un médecin. » Cheikh Mouhammad az-Zahid est décédé le 12 Rabi'ul Awwal, 926 H / 1520 CE à Samarqand. Il a transmis son secret à son neveu, Cheikh Darwish Mouhammad as-Samarqandi |