Ali ar-Ramitani
Ch Hisham Kabbani


'Azizan Ali Ramitanî

Ce saint magnifique naquit à Ramitan, à quinze kilomètres de Boukhara. On dit qu'il mourut à l'âge de cent trente ans. Selon certains, c'est 'Azizan qui convainquit Mongke (le successeur de Uguday, fils de Gengis Khan) d'adopter l'islam. Selon une légende populaire (qui est parfois transposée sur son maître 'Arif) on raconte que le Khan (Mongke) s'arrêta un jour dans le village o— vivait 'Azizan qui était tisserand. On pouvait voir 'Azizan à l'oeuvre sur un métier de son invention. Le Khan fut impressionné par son maintien tranquille et son habileté, il lui demanda des explications et 'Azizan répondit: "Mon attention extérieure se porte sur mon travail et mon attention intérieure sur la vérité; je n'ai pas le temps de porter attention à ce qui se passe au dehors". On disait aussi qu'il recevait son enseignement directement du Khidr. Tous les maîtres venaient le visiter et s'étonnaient de son pouvoir sur les coeurs. Il faisait pratiquer aussi bien le dhikr à haute voix que silencieux et certains le lui reprochaient (et curieusement ces reproches existent encore de nos jours contre ceux de sa lignée qui procèdent comme lui); ainsi le Sheikh Rukn ad-dîn lui demanda: Nous avons entendu que vous faites votre dhikr à haute voix. Quelle sorte de dhikr est-ce là? 'Azizan de répondre: "Nous avons entendu dire que vous faites votre dhikr secrètement, n'est ce pas dès lors comme si vous le faisiez à haute voix! (puisque nous l'avons "entendu" dire). Un autre théologien célèbre de l'époque Saif ad-dîn, lui fit le même reproche, 'Azizan répliqua: "Il y a un hadith sh'arif (une parole du Prophète) qui dit qu'au moment de l'agonie, on devrait prononcer la confession de foi à haute voix en même temps que l'on pousse le dernier soupir. Or un vrai derviche respire comme si chaque respiration était son dernier souffle".

Dans son autobiographie Hayat-Name, Baha'Ed-dîne écrit: "lorsque j'étais un petit garçon mon père m'emmena à Samarkande o— nous rendions visite au grand chef spirituel de la ville. Chaque jour je prenais part à leurs prières. Quelques temps plus tard nous retournâmes à Boukhara et nous nous installâmes à Kars Al-'Arif. C'est à cette époque que je reçus un présent: la coiffe derviche (turban) qui avait été portée précédemment par le grand saint 'Azizan 'Ali Ramitanî. Aussit”t que j'ai mis cette coiffe sur ma tête mon état intérieur fût complètement transformé. Mon coeur se remplit de l'amour de Dieu et depuis cet instant, j'ai porté cet amour en moi o— que j'aille... Au sujet de Khawadjan 'Azizan 'Ali, Mawlâna Jalâl Ed-dîn ar-Rûmi qui l"admirait écrit dans l'un des ses poèmes: " Si l'état spirituel (hâl) n'était pas préférable au discours(Qâl) les notables de Boukhara se seraient-ils faits esclaves du Khwadja 'Azizan 'Ali?".

Le Khwaja disait aussi: "Le secret du dhikr efficace est de répéter chaque mot comme s'il exprimait notre dernier souffle". On lui demanda un jour la signification du fait qu'il aurait été initié par le Khidr-sur lui la paix-il répondit: "son initiation se passe dans les profondeurs du coeur, là o— il n'y a plus de pensée ".

Il guérissait les âmes mais aussi les corps et passait pour avoir arraché de nombreux malades à la mort. Néanmoins, jamais, il ne guérissait ou n'aidait quelqu'un parce qu'on lui demandait de le faire mais seulement lorsqu'il en recevait l'ordre de Dieu. Lorsqu'il fut près de mourir , il avait alors cent trente ans et fit venir ses deux fils, Khwaja Mohammad âgé de quatre vingt ans et Khwaja Ibrahim âgé de trente ans. Il désigna pour lui succéder son plus jeune fils Ibrahim. Conscient de la surprise de l'entourage il dit:"Mohammed me rejoindra bient“t!" De fait celui ci mourut dix neuf jours plus tard tandis qu'Ibrahim vécu encore soixante dix ans.

Apres son depard il passa le secret a Mouhammad Baba as-Samassi,


Le Chaine d'or