Du mouvement pendant le dhikr



Nous avons déjà cité le hadith de Mouslim où le Prophète (que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui) loue les moufarridoun ou ceux qui ont l’esprit tourné vers le seul rappel de Dieu. Nawawi dit à ce sujet qu’un autre narration en est :

Ce sont ceux qui tremblent ou qui sont remués à la mention ou au rappel de Dieu (houm al-ladhina ihtazzou fi dhikrillah), c’est-à-dire qu’ils en sont venus à se consacrer avec ferveur et à s’attacher à Son rappel.

Ce qui suit est extrait de Key to the garden (p. 116 de l’imam Habib al-Haddad.

Le dhikr fait retourner de l’organe extérieur qu’est la langue vers l’organe intérieur qu’est le coeur, où il s’enracine solidement de façon à maintenir fermement les membres. La douceur en est goûtée par celui qui s’est adonné au dhikr totalement, de sorte que sa peau et son coeur en sont adoucis. Ainsi que Dieu le dit,

Ils en ont la peau qui frissonne, ceux qui craignent leur Seigneur. (39:23)

L’ " adoucissement du coeur " se traduit par une sensibilité et une timidité qui viennent de la proximité et des tajalli (manifestation d’un ou plusieurs des attributs divins). Il est suffisant d’avoir Dieu comme compagnon intime !

Quant à l’ " adoucissement de la peau ", c’est l’extase ou le balancement d’un côté sur l’autre, qui résultent de l’intimité et de la manifestation, ou de la peur et du respect. Aucun reproche ne doit être fait à celui qui a atteint un rang tel qu’il se balance ou qu’il chante, car dans les douloureuses angoisses de l’amour et de la passion, il trouve quelque chose qui fait se lever le plus ardent des désirs ...

Ce qu’on ressent par peur ou par respect provoque les larmes et pousse à trembler et à s’humilier. Ce sont les états des croyants justes (abrar) quand ils entendent la Parole et le dhikr de Dieu l’Exalté.

Ils en ont la peau qui frissonne. (39:23)

et s’adoucit, comme leur coeur, et ils inclinent au rappel de Lui, car ils sont recouverts par la sérénité et la dignité, si bien qu’ils ne sont ni frivoles, ni prétentieux, ni turbulents, ni plein d’ostentations. Dieu l’Exalté ne les a pas décrits comme des gens que leur raison a abandonnés, qui perdent l’esprit et se mettent à danser et sauter.