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   Le Soufisme
Les appelations et noms de l''ordre naqshbandi


Le soufisme

Dès son apparition, la religion a été assaillie directement ou indirectement par des ennemis qui ont essayé de détruire ses fondations. Ce projet de destruction a souvent réussi grâce à l’athéisme mais la corruption en est la plupart du temps le plus responsable.

Aujourd’hui, les gens religieux sont généralement peu entourés de personnes qui peuvent les conseiller ou leur donner des enseignements sur les prophètes ou les saints. Malheureusement, ils trouvent rarement des guides qui sont capables de leur donner un enseignement de l’Islam conformément à la morale et à l’éthique, qualités essentielles qui constituent une religion.

En revanche, on voit aujourd’hui des aspirants savants (`ulama) qui ne sont pas des érudits, mais qui sont en plus ignorants et parfois même corrompus. Ils se sont en outre imposés dans beaucoup de lieux et représentent de plus en plus l’autorité religieuse. Adeptes des plaisirs de la vie et du bien-être, ils jouent le rôle de guide, de conseiller ou d’Imam au sein de la communauté alors qu’en réalité ils ont oublié la vie simple que menaient le Prophète (psl), ses Compagnons et les générations qui leur ont succédés.

Guider la communauté musulmane
Une fois confronté à cette situation, on ne peut que se poser cette question : quelle est la direction que prend notre Communauté ? Il est vrai que des mesures auraient dues être prises depuis longtemps par les communautés afin de former des savants bons et  remplis de sagesse qui mènent une vie irréprochable. Ces savants auraient pu servir d’exemple et entreprendre de rappeler à la Communauté du Prophète (psl) le message contenu dans le Coran et illustré par la Sunna (exemple de la vie du Prophète). Notre situation se serait alors améliorée et nous aurions été récompensés et élevés aux niveaux spirituels ordonnés par Allah dans cette vie et dans l’au-delà.

La situation n’a pas toujours été telle qu’on la connaît actuellement. Au contraire, cette mission sacrée, ce grand service qu’est d’inviter la Umma à se rappeler de son propre héritage décrit par le Coran et mis en lumière par la Sunna du Prophète était accompli par des maîtres de la spiritualité qui étaient dévoués et sincères.

Avec le temps, on a appelé ces gens des Sufis, un mot qui vient du verbe arabe Safa’a signifiant « se purifier », à cause de l’assiduité avec laquelle ils s’accrochaient fermement à la Sunna dont ils s’inspirer pour purifier leurs êtres et éliminer les défauts dans leur comportement et leur morale.  

Les Écoles de Purification (at-turuq as-sufiyya)
Nous savons par exemple que durant le 1er siècle, après l’Hégire, l’idée de renoncement à ce bas monde (zuhd) est apparue après la prise de conscience que tout est éphémère dans la société. Ce principe provient de l’ordre d’Allah à son Envoyé (psl) pour purifier les gens. (Coran 2:129, 2:151, 3:164, 9:103, 62:2) Les gens qui suivent ce principe s’accrochent fermement à la tradition Prophétique comme elle se reflétait dans la vie de ses Compagnons et leurs Successeurs, mais aussi dans la façon dont ils éliminaient de leurs coeurs et leurs êtres les mauvaises manières et dans la façon dont ils apprenaient tout en enseignant aux autres les manières et le sens moral de la Meilleure des créations, le Prophète Muhammad (psl).


Le principe de renoncement à ce bas monde a connu une lente évolution. Cependant, il est devenu une école de pensée et d’action morale ayant ses propres règles et principes. Cette école s’est constituée en une base utilisée par les savants Sufi pour guider les gens sur le Droit Chemin. On a ainsi été témoin de la mise en place d’une variété d’écoles de purification de l’ego (tazkiyat an-nafs). Tandis qu’elle se répandait à travers le monde, la pensée Sufi a joué un rôle moteur dans l’évolution et la structure de l’éducation islamique. Ce grand pas en avant s’est fait à partir du premier siècle après l’Hégire jusqu’au septième siècle en même temps que l’établissement des principes suivants :

  • Les bases de La Loi Divine et la Jurisprudence (fiqh) enseignées par les Imams.
  • Les bases de la Foi (`aqeedah) enseignées par al-Ash`ari et les autres.
  • La science des hadiths (les traditions du Prophète (psl), consignée dans six recueils authentiques sans compter les nombreux autres hadiths.
  • L’art de parler et d’écrire l’Arabe (nahu et balagha).

Les Cheikhs Sufi qui avaient la connaissance représentaient les fondations solides, nécessaires à la construction d’une société idéale. La Tariqa ou la « voie » est un terme qui émane des Traditions du Prophète, lequel a ordonné ses disciples de suivre sa Sunna et la Sunna de ses successeurs. Le sens de Sunna est « chemin » ou « voie » et la tariqa a ce même sens comme cela est mentionné dans ce verset du Coran : « Et s'ils se maintenaient dans la bonne direction, Nous les aurions abreuvés, certes d'une eau abondante» [72:16] Ainsi, tariqa est devenu le terme utilisé pour désigner les groupes de gens appartenant à une école de pensée dirigée par un savant ou un « Cheikh » comme on l’appelle souvent.

Les principaux enseignements de la Voie Sufi
Même si les méthodes utilisées par les Cheikhs pour former leurs disciples étaient différentes, l’objectif de chaque enseignement était le même comme ce qu’on peut observer aujourd’hui dans les facultés de droit et de médecine. Les approches diffèrent d’une faculté à l’autre, mais la portée du droit ou de la médicine reste partout la même. Les étudiants portent la marque d’une des approches lorsqu’ils finissent leurs études. Cependant, même si leurs cheminements sont différents, leur statut d’avocat ou de docteur n’en est pour le moins diminué. Dans le même sens, l’étudiant d’un Cheikh sera imprégné de l’enseignement et de la personnalité du Cheikh. Ainsi, les noms qui désignent l’ensemble des écoles Sufi sont donnés conformément aux noms et points de vue de leurs fondateurs. Ces écoles se différencient concrètement de part les différents exercices spirituels non obligatoires tels que le awrad, l’ahzab ou l’adhkar qui constituent une méthodologie pratique dans l’évolution spirituelle. Par contre, ce genre de différence n’a rien à voir avec le principe même de la religion et les écoles Sufi ont essentiellement la même base.

La pensée Sufi qui s’est avérée la Voie vers Allah et adoptée par certains, était le chemin parfaitement tracé pour faciliter le progrès intérieur et extérieur de la foi et la pratique de la religion (deen). En se basant sur les habitudes des Compagnons du Prophète (psl) qui aimaient être en sa compagnie, les Sufi mènent une vie communautaire comme celle des Compagnons qu’on appelle aussi Ahl as-suffa (« Les Gens de la Banquette »). Ils aimaient rester dans les lieux de prière et d’enseignement (zawaya), dans les établissements destinés aux exercices spirituels (ribat) ou les lieux (khaniqat) où ils se rassemblaient pour célébrer des événements traditionnels relatifs au calendrier musulman (l’Eid). Ils se rassemblaient aussi quotidiennement pour donner des enseignements (suhba), pour chanter les noms d’Allah et faire les adhkar, (pluriel de dhikr, «le rappel») héritage de la Tradition Prophétique et des études sur la loi islamique. L’autre raison qui explique leur rassemblement était leur désir de connaître les enseignements et les ordres divins (wi`az).

S’investir dans les activités communautaires et dans la réforme sociale

Les Cheikhs demandaient à leurs étudiants de servir activement Allah et Son Messager (psl), de purifier leurs coeurs et leurs âmes afin d’éliminer tous les mauvais désires de l’ego et les fausses croyances. Tout cela s’est réalisé grâce à l’application de la Sunna du Prophète. Les méthodes inculquées aux étudiants pour se rappeler d’Allah sont identiques à celles qui proviennent du Prophète (psl). Les Cheikhs encourageaient de cette façon le bon comportement à la fois dans les paroles et dans les actes, tout en invitant les disciples à se dévouer, corps et âme, à Allah. Leur but n’étant rien d’autre que de chercher à obtenir la satisfaction d’Allah et d’inspirer l’amour pour Son Prophète (psl).   En bref, ils cherchaient à atteindre un niveau où Dieu serait satisfait d’eux comme ils étaient satisfaits de Lui.

Ces Cheikhs représentaient ainsi la lumière qui éclairait le chemin du croyant et constituaient la pierre angulaire de la société idéale. Le sens du sacrifice et la négation du Moi caractérisaient chacun de leurs actes. Ces valeurs  sont devenues partie intégrante de toute la structure de l’Islam. Par exemple, les maisons d’accueil ne se trouvaient pas uniquement dans les quartiers pauvres ou défavorisés. Ces Cheikhs sont ainsi devenus des remèdes aux nombreux problèmes sociaux.

Grâce aux enseignements des Cheikhs Sufis, on observe que certains étudiants, qui ont été formés par ces Cheikhs, parvenaient à supporter les fardeaux des autres même au moment où ils s’efforçaient à illuminer le chemin de la Vérité ; désir qu’ils ont en outre exprimé de façon nette et évidente à travers leur formation et l’autodiscipline. Les véritables savants et les maîtres des tariqa explorent chaque partie de leur être lorsqu’ils mènent leur jihad, un mot qui signifie non seulement le combat physique contre l’oppression et l’injustice, mais aussi le combat spirituel contre les illusions qui emprisonnent l’âme.

Le Soufisme a maintenu les valeurs de conscience sociale, de réflexion sur la religion et de la science.

Le Soufisme – Combat permanent dans la Voie Divine
Les livres d’histoires font état des nombreux Sufi qui ont combattu sur le Sentier de Dieu. Certains sont des martyrs qui ont passé leurs vies à faire face aux ennemis de la foi, à appeler l’humanité à se tourner vers Dieu et à guider ceux qui ont déviés du droit chemin et de la sunna du Prophète (psl). Ils ont réalisé cela avec sagesse et efficacité. Leurs noms et leurs histoires sont si nombreux qu’il est difficile de les mentionner dans un seul livre même s’il contenait des centaines de volumes.  

On peut ainsi dire que la vie de ces Cheikhs est une preuve bouleversante que le Soufisme a d’une part encouragé le détachement et l’abandon du monde matériel, un monde qui empêche le progrès social et il a maintenu d’autre part les nobles valeurs de conscience sociale, de réflexion spirituelle et de science. La vie des Cheikhs est en réalité un témoignage incontestable sur ce qu’est le combat permanent (jihad) face à l’injustice sociale et à l’absence d’investissement social qui ont été présentes durant des siècles.  

Extrait de The Naqshbandi Sufi Way: History and Guidebood of the Saints of the Golden Chain, KAZI, 1995.

La désignation de la chaîne d'or de la Naqshbandi a changé de siècle en siècle. De Abou Bakr as-Siddiq (r) à la période de Bayazid al-Bistami (r), elle s'est appelée as-Siddiqiyya. De Bayazid à la période de Sayyidina Abdoul Khaliq al-Ghoujdawani elle s'est appelée 'at-Tayfouriyya. De Sayyidina ' Abdoul Khaliq al-Ghoujdawan à la période de Shah Naqshband elle s'est appelée Khwajaganiyya. De Shah Naqshband à la période Sayyidina d'Oubaidoullah al-Ahrar et de Sayyidina Ahmad Farouqi, elle s'est appelé Naqshbandiyya

 
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Ch. Hisham Kabbani :: 18 août 2004

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:: Smell of the food ::

One day a poor and hungry visitor took a piece of bread from his pocket and hold it over a hot cauldron food at a open restaurant window. The dry bread became softer and he began to eat it but the restaurant keeper stoped him for fee of the food steam. The poor visitor had no money and they decided to go to judge.
Our Hodja was the judge of the town and listened carefully both men. Hodja took some golden coins from his purse and show them to the restaurant keeper.
- Come here, please! said to him.
When he came to receive coins, Hodja jingled the coins in the palm of his hands to the man's ear.
- Now the fee was paid, said Hodja.
- What is that all about? the restaurant keeper wondered and asked.
- Justice! Hodja replied, the sound of money is a fair compensation for the smell of the food.
:: Nasreddin Hodja ::
 
 
 
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