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   Les bases légales du Soufisme : Tassawwouf


I INTRODUCTION

DEFINITION, TERMINILOGIE ET ASPECTS HISTORIQUES

I INTRODUCTION


Aujourd’hui, l’Islam est enseigné par des gens qui ne prennent pas soin de le pratiquer dans sa pureté ou de se purifier eux-mêmes dans leur pratique. Ceci, a été décrit dans plusieurs hadiths qui disent: «Ils ordonneront aux autres et ne feront pas attention à leur propre avertissement, et ils sont les pires.» [1]

Telle ne fut pas la voie des Compagnons ni de Ahl al-Souffa au sujet desquels le verset suivant fut révélé:

"Résigne-toi à la compagnie de ceux qui évoquent leur Seigneur au début du jour et à sa fin dans l’espoir de voir un jour Son visage. Et, ne laisse pas tes yeux se détourner d’eux, désirant le luxe de ce bas-monde; et n’obéis pas à celui dont nous avons rendu le cœur inattentif à Notre Rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier." (18:28)

Ceci ne fut pas non plus la voie d’Abou Bakr al-Siddiq, au sujet duquel Bakr ibn `Abd Allah dit: «Abou Bakr a la préséance sur vous non pas parce qu’il prie et jeûne beaucoup, mais à cause d’un secret qui a pris racine dans son cœur.» [2] Ceci ne fut non plus la voie des Tabi`in dont Hassan al-Basri, Soufyan al-Thawri, et autres de la génération de soufis qui vinrent plus tard, les prirent pour modèles. Al Qoushayri rapporte que al-Jounayd dit: « Le tassawwouf n’est pas l’abondance de prières et de jeûnes, mais le vide de la poitrine et ne pas être sous l’emprise de son ego.» [3] Ceci ne fut pas non plus la voie des Quatre Imams qui placèrent la renonciation (zouhd) et l’acquisition de la vraie peur d’Allah (wara) au-dessus de la simple pratique des obligations, tel l’Imam Ahmad qui composa deux livres avec ces deux qualités comme titres respectifs. Celui-ci plaça la connaissance des saints au-dessus de celle des savants, comme cela est montré par le rapport suivant de son élève Abou Bakr al-Marwazi:

J’entendis Fath ibn Abi al-Fath dire à Abou `Abd Allah (l’Imam Ahmad) durant sa dernière maladie: « invoque Allah pour nous afin qu’Il nous donne un bon khalifa (successeur) pour te succéder.» Il continua: « Qui devrons-nous consulter en matière de connaissance après toi ?» Ahmad répondit: « Consultez `Abd al-Wahhab.» Quelqu’un qui était présent me relata qu’il dit: «Mais, il n’a pas assez de connaissance» -- Abou `Abd Allah répliqua: « C’est un saint (innahou rajouloun salih ), et ainsi il lui est accordé du succès en exprimant la vérité.» [4]

Dans une célèbre fatwa citée dans les lignes qui vont suivre, le savant Chafi`i al-`Izz ibn `Abd al-Salam donne la même priorité au mystique ou connaisseur d’Allah (arifin) au-dessus des juristes. Le même accent est placé sur la perfection interne par l’Imam Malik dans son dire: «La Religion ne consiste pas en la connaissance de plusieurs narrations, mais en la lumière qu’Allah place dans la poitrine.» Et Ibn `ata' Allah cita Ibn `Arabi disant: «La Certitude (al-yaqin) ne dérive pas des évidences de la raison mais sort des profondeurs du cœur.»

Ceci est la raison pour laquelle plusieurs Imans mettèrent en garde contre la pure et simple soif du savoir aux dépends de l’éducation du «moi». L’Imam Ghazali abandonna les arènes du savoir au milieu d’une prestigieuse carrière, en vue de se consacrer à la purification du moi. C’est à l’issue de cette période qu’il rédigea son chef d’œuvre Ihya' `Ouloum al-din dans lequel il lance un avertissement à tous ceux qui réduisent la religion en l’étude pure et simple du fiqh ou jurisprudence.

Le même avertissement fut lancé par les plus grands des houffaz ou maîtres de hadiths de son temps et par l’un des premiers soufis, Soufyan al-Thawri (d. 161), à tous ceux qui prennent la narration de hadiths pour la religion, lorsqu’il dit: «Si le hadith était un bien il aurait disparu de même que toutes les bonnes choses ont disparu… Poursuivre l’étude du hadith ne fait pas partie de la préparation à la mort, mais c’est une maladie qui préoccupe les gens.»

Dhahabi cite cette parole et commente:

Par Allah, il a dit la vérité…Aujourd’hui, la recherche du savoir et du hadith ne signifie plus pour les savants l’obligation de s’y conformer, ce qui est le but du hadith. Il a raison lorsqu’il dit que poursuivre l’étude du hadith est autre que le hadith lui-même. [5]

Ce n’est pas pour le «hadith en soi», mais dans le but de vivre en conformité avec la Sunna du Prophète qui est synonyme de vivre en conformité avec le saint Coran – selon le hadith bien connu de `Aïcha concernant le caractère du Prophète – que les grands maîtres de la purification du moi renoncèrent à la simple poursuite de la science en tant que séduction mondaine, et préférèrent l’acquisition de l’ishan ou le caractère parfait. Un exemple est Abou Nasr Bishr al-Hafi (d.227), qui considéra l’étude du hadith comme une science conjecturelle en comparaison à la certitude qu’il acquit par la fréquentation de Foudayl ibn `Iyad (d.187). [6] Ainsi, les deux, l’ihsan et le processus qui y conduit sont connus sous le nom de tassawwouf, comme les pages suivantes le démontrent.

I) DEFINITION, TERMINILOGIE ET ASPECTS HISTORIQUES

Le Tassawwouf Parmi Les Salaf

Comme il est défini clairement dans le hadith rapporté par Sayyidina `Oumar au sujet de la rencontre de l’ange Gabriel avec le Prophète [7], appartenir à Ahl al-Sunna wa Jama`a ne se limite pas seulement aux règles de la foi. Cela entraîne l’adoption de principes qui conduisent à l’état d’ihsan ou la perfection de la croyance et de la pratique. Partant de là, le Groupe Sauvé suit l’une des nombreuses écoles de soulouk (éthique personnelle) en conformité avec les principes de la Chari`a et le `aza'im (les strictes applications) de la Sunna, ou les modes de conduite reflètent la complète détermination de plaire à son Créateur selon le modèle du Prophète . Ces écoles sont collectivement connues comme la science du tassawwouf ou la purification du soi.

Au cours du premier siècle de l’Hégire, la renonciation à ce bas-monde (zouhd) se développa comme une réaction à la vie mondaine de la société. Cette réaction prit ses racines dans l’ordre d’Allah à Son Vertueux Apôtre de purifier l’humanité: «Un Messager … pour leur réciter Tes versets, leur enseigner le Livre et la Sagesse, et les purifier» (2:129); «Nous avons envoyé parmi vous un Messager de chez-vous qui vous récite Nos versets, vous purifie, vous enseigne le Livre et la Sagesse » (2:151); «Allah a certainement fait une faveur aux croyants lorsqu’Il a envoyé chez eux un Messager qui venait d`eux, qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse» (3:164); «Purifie-les, bénis-les, et prie pour eux. Certainement ta prière est une quiétude pour eux.» (9:103); «C’est Lui qui a envoyé… un Messager sorti d’eux qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse» (62:2).

Les adeptes de cette voie s’attachèrent fermement au mode de vie Prophétique comme cela fut réflété dans la vie de ses compagnons et de leurs successeurs, dans les voies qu’ils employèrent pour purifier leur cœurs et leur caractère des mœurs blâmables et de s’inculquer, ainsi qu’à ceux qui furent autour d’eux, les mœurs et la stature morale de la meilleure créature de toute l’humanité, le Prophète Mouhammad, la paix et la bénédiction de Dieu sur lui. Les exemples de ces hommes-école de purification sont ceux cités par Abou Nou`aym et d’autres comme «Les Huit Ascétiques»: Amir ibn `Abd Qays, Abou Mouslim al-Khawlani, Ouways al-Qarani, al-Rabi’ Ibn Khouthaym, al-Aswad ibn Yazid, Masrouq, Soufyan al-Thawri, Hassan al-Basri, parmi tant d’autres.

Le pouvoir de tels saints et leurs bénéfices furent attestés par le Prophète lui-même, comme cela est attesté par les nombreux hadiths rapportés au sujet d’Ouways al-Qarani. L’Imam Ahmad en cite dans son livre al-Zouhd. Dans le récit suivant, le Prophète ordonne aux gens, de solliciter auprès d’Ouways s’ils le rencontrent, le pardon (d’Allah), et déclare que l’intercession d’Ouways fera entrer un nombre important de gens au Paradis:

Le Prophète dit: «Ouways ibn `Amir poindra sur vous avec l’assistance des gens du Yémen de la tribu de Mourad et Qaran. Il était lépreux et fut guéri, sauf une toute petite partie de son corps. Il a une mère dont il respecte scrupuleusement les droits. S’il fait un vœu à Allah, Allah l’accomplira. Si vous pouvez lui demander intercession pour votre pardon, faite-le.

Plusieurs personnes entreront au Paradis, à cause de l’intercession d’un certain homme de ma communauté, qu’il y a de personnes dans les tribus de Rabi' et Moudar, Al-Hassan al-Basri dit: «C'est Ouways al-Qarani.»[8]

A travers une graduelle évolution et comme une réaction contre l’emprise grandissante de l’appétit de la vie d’ici-bas, les Musulmans se ruèrent vers ces saints et leurs disciples jusqu’à ce que leur régiment s’acheva en école de pensée pratique et d’action morale dotée de sa prope structure de règles et de principes. Ceci devint la base utilisée par les maîtres Soufis pour guider les gens sur le droit chemin. En conséquence, le monde fut témoin du développement d’une variété d’écoles de purification de l’égo (tazkiyat an-nafs). La pensée Soufie, comme elle se répandit partout, servit de force dynamique dans la croissance et l’établissement de l’éducation Islamique. Cette spectaculaire avancée s’étendit à partir du premier siècle de l’Hégire, en parallèle avec les développements suivants:

  • Le développement des bases du fiqh (Loi et Jurisprudence), à travers les Quatre Imams;
  • Le développement des bases de l’aqida (doctrine) à travers al-Ach`ari et autres;
  • Le développement de la science du hadith (Les dires du Prophète), qui déboucha en six authentiques collections et d’innombrables autres;
  • Le développement des arts de nahw et balagha (La Langue et l’Ecriture Arabe).

TARIQA

Tariqa ou «chemin» est un terme dérivé du verset Coranique suivant:

«Et s’ils se maintiennent dans la bonne voie (tariqa), Nous les aurions abreuvés, certes d’une eau limpide (ou abondante)» (72:16 ).

Le sens de «voie» mentionné dans le verset ci-dessus est expliqué par le hadith du Prophète relaté par Boukhari et Mouslim, ordonnant aux musulmans de suivre sa Sunna et la Sunna de ses successeurs. Comme le mot tariqa dans le verset ci-haut mentionné, le sens de Sunna dans le hadith est «chemin» et «voie». Ainsi, tariqa devint un terme appliqué aux groupes de gens appartenant à l’école de pensée exercée par un maître ou “cheick”.

Quoique ces cheicks appliquèrent différentes méthodes dans l’enseignement à leurs disciples, le noyau de chaque discipline était identique. La situation n’était pas différente de ce que nous avons aujourd’hui dans les facultés de médecine ou de droit. L’approche des différentes facultés peut varier, mais le corps en droit, l’état d’art en médecine, reste essentiellement le même en tout lieu. Les étudiants diplômés de ces facultés portent chacun la marque de leur branche. Néanmoins, aucun n’est considéré inférieur à l’autre parce qu’il est le produit d’une faculté ou d’une autre; l’avocat n’est pas considéré supérieur au docteur ni le docteur à l’avocat.

Similairement, le disciple d’un cheick portera le cachet de son enseignement. En conséquence, les noms donnés aux différentes écoles Soufies diffèrent selon le nom et les perspectives de leurs fondateurs. Cette variation se manisfeste d’une façon plus concrète dans la méthode de dévotions surérrogatoires connue sous l’appellation de awrad, ahzab ou adhkar, utilisée comme la méthodologie pratique de la formation spirituelle. Ces différences cependant n’affectent pas les principes religieux. Dans les principes de base, les écoles Soufies sont essentiellement les mêmes, puisque basées sur l’essence de la religion, qui est uniforme.

Le groupe Soufi sous lequel chaque individu entreprit le chemin vers Allah était un itinéraire finement aiguisé qui établit les disciplines du progrès externe et interne dans la foi et la pratique religieuse. Suivant la pratique des Compagnons du Prophète qui fréquentaient régulièrement le groupe nommé Ahl al-Soufa («Les Gens du Banc»), les pratiquants de ce groupe menèrent une vie communautaire . Leurs habitations étaient les mosquées-écoles (zawiya), les forts frontaliers (ribat), et des maison-hôtes (khaniqa) où ils se réunissaient régulièrement lors d’occasions dédiées aux fêtes traditionnelles du calendrier musulman (‘id).

Ces structures avaient des institutions éducationelles ; par exemple les deux forts frontaliers (ribat) fondés par le savant Soufi `Abd Allah Ibn al-Moubarak en Merv, qui fonctionna pendant longtemps, et le Khaniqa baybarsiya du Caire. Cette école Soufie eu le grand savant de hadiths, Ibn Hajar al-Asqalani comme recteur et maître de conférence pendant les quarante dernières années de sa vie. Il assuma en même temps la fonction de juge principal en Syrie et en l’Egypte.

Les Soufis se réunissèrent également en associations informelles appelées souhba autour du cheick pour acquérir la connaissance, et en assemblée pour invoquer les noms d’Allah et réciter les adhkar (pluriel de dhikr, «le souvenir de Dieu») hérité de la Tradition Prophétique. Encore, une autre raison de leur regroupement était d’écouter les prêches inspirées et les exortations morales (wi’az). Les cheicks Soufis enseignèrent à leurs disciples à répondre activement à l’appel d’Allah et de Son Messager, de purifier leur cœur et leur âme de tous bas désirs incités par l’égo, de corriger toutes les croyances éronnées et de parfaire leur croyance en l’unicité d’Allah. On enseignait aux disciples à être honnête, loyal, digne de foi, patient dans la crainte d’Allah, à aimer son prochain, à dépendre que d’Allah et de s’en remettre à Lui tout au long de leur vie, et les autres moralités enseignées par l’Islam. Tout ceci fut accompli en s’attachant à la Sunna Prophétique. Les méthodes de souvenir d’Allah qu’ils inculquaient à leurs disciples furent les mêmes méthodes enseignées par le Prophète. De cette manière, ils propagèrent le caractère exemplaire du Prophète en paroles et en actions, pendant qu’ils encouragèrent les croyants à se consacrer à Allah de tout cœur. Le but de leur effort ne fut rien d’autre que d’obtenir la satisfaction d’Allah et de leur inspirer l’amour pour Son Prophète . En d’autres termes, ce qu’ils visaient était un état où Allah serait content d’eux comme ils l’étaient avec Lui.

Ces cheicks, par conséquent, furent des flambeaux qui dissipèrent les ténèbres de la voie du croyant aussi bien qu’ils illuminèrent les voies sur lesquelles la Umma pourrait bâtir la fondation d’une société idéale. Cet idéal était l’esprit de sacrifice et de dévouement qui caractérisait tous leurs efforts. Ces valeurs, imprégnaient l’entière fabrique sociale de l’Islam. Les couvents ou maisons-hôte (khaniqa), étaient établis dans le voisinage des pauvres offrant gratuitement de la nourriture et l’hospitalité. Ce fut aussi un lieu et un moyen de communion entre le pauvre et le riche, entre le blanc et le noir, entre l’arabe et non-arabe conformément aux dires du Prophète: “Il n’y a pas de différence entre un arabe et un non-arabe sauf dans les vertus.” Ces couvents furent des lieux de rencontres de toutes les races et de toutes les nationalités et des remèdes pour plusieurs maux sociaux.

En conséquence à de tels enseignements et formations, les disciples des cheicks Soufis, sortis de ces écoles, étaient pleinement capables de supporter les fardeaux et les torts de leurs contemporains dans leur effort à illuminer le chemin de la Vérité. En outre, à travers leur formation et auto-discipline, ils avaient développé le manifeste et la très ferme volonté de faire. Ces véritables et sincères savants et maîtres de tariqa ne laissèrent aucune pierre sans être tournée dans la conduite de leur jihad, un mot qui signifie à la fois la lutte physique contre les non-croyants et la lutte spirituelle contre les attraits invisibles qui piègent l’âme.

La mauvaise compréhension des Temps Modernes

Il est bien connu de tous, qu’en notre temps les gens ont une mauvaise compréhension du tassawwouf. Certains affirment que c’est une science opposée à l’Islam qui n’est pas mentionnée dans la Chari`a, le Coran ou la Sunna. D’autres, les adhérents aux écoles de pensée des quatre Imams et les Imams qui les suivirent plus tard mentionnons Nawawi, Ibn Hajar, al-Soubki, al-Souyouti, Ibn Hajar al-Haytami, et plusieurs autres, même Ibn Taymiyya et Ibn Qayyim, quoique ces deux derniers furent opposés à la doctrine de Ahl al-Sunna à plusieurs égards, l’acceptèrent et surent que le tassawwouf a ses racines profondes dans le Coran, dans la Sunna et dans la Char’ia. Ces savants acceptèrent le tassawwouf parce qu’ils connaissaient la réalité et le sens de ce terme, et non pas à cause de la réputation ou l’âge du terme en lui-même.

Il n’est pas rare d’entendre de ceux qui s’opposent au tassawwouf qu’ils rejètent tout ce qui ne figure pas dans le Coran et dans la Sunna. Avancer une telle affirmation est faire preuve de manque d’esprit critique. Prenons par exemple les Sciences Islamiques, notamment la science du hadith. Le sens du mot «Hadith» dans le dictionnaire est défini comme «opposé à l’ancien (qadim), nouvelle (jadid) ou alternativement, quelque chose de parlé.» Le sens commun qui lui est attribué est «la Tradition du Prophète» ou «la science des Traditions du Prophète.» Lorsque le mot «hadith» est mentionné, les savants savent qu’il sagit de «nouvelles.» Mais le sens attribué à ce mot après la période du Prophète est tout ce que le Prophète a dit et fait. Cependant, de son vivant, le mot «hadith» était rarement utilisé comme il l’est aujourd’hui. Il prit ce sens seulement lorsqu’il devint un terme technique pour décrire les dires, les actions, du temps du Prophète .

Dans Boukhari et Mouslim, le Prophète dit: «Le meilleur siècle est mon siècle et celui qui le suit» et dans un autre hadith il dit: «le premier siècle et le second et le troisième.» Après les compagnons furent les Tabi`in et les Tabi Tabi`in. Tous les savants de l’Islam affirment que la période des Tabi`in fut la fin de l’an 150 de l’hégire et l’an 220 de l’hégire fut la fin du siècle des Tabi Tabi`in. C’est deux périodes furent témoins de l’apparution successive de l’Imam Abou Hanifa, l’Imam Malik, l’Imam Shafi`i, l’Imam Hanbal, fondateurs des quatre écoles juridiques, et de celle de l’Imam Boukhari, l’Imam Mouslim, l’Imam Abou Dawoud, l’Imam Abou Issa Tirmidhi, l’Imam An-Nissa`i et de l’Imam Ibn Majah, auteurs des six livres cannoniques de hadiths.

Ces savants dévelopèrent une vaste science à un moment où plusieurs non-arabes embrassèrent l’Islam et mémorisèrent les hadiths; Ils trouvèrent nécessaire d’établir Ilm oul-Hadith ou la science du hadith, science qui n’existait pas au temps du Prophète (saw), en vue de préserver les dires, les pratiques, les anecdotes du Messager de Dieu et de ses compagnons. Cette science dès lors devint partie intégrante à l’Islam. Du temps du Messager , la propagation et la vérification du hadith étaient naturelles mais elles n’étaient pas formalisées. Cependant après cette période, les savants ci-dessus cités développèrent des lois et des méthodes de classification, d’enregistrement, de transmission et de formalisation des hadiths et y ajoutèrent des structures formelles et une méthodologie de vérification au mécanisme naturel de transmission qui incorpore toujours le sanad, chaîne vérifiable d’une information au sujet des dires du Prophète ou de ses compagnons. Ceci amena 35 classifications. De même, les savants développèrent plusieurs sciences [9] (`ouloum) mentionnons, la science de la grammaire, la science de l’explication et de l’éloquence du Coran, la science de l’Unicité de Dieu, la science de la croyance, la science du Coran, la science de la jurisprudence, la science des traditions du Prophète , la science de la vie du Prophète , la science de l’analyse linguistique, la science de la clarification, la science de l’exégèse du Coran, la science de la récitation harmonieuse, la science de la récitation fluide, la science de la purification du Soi connue aussi comme la science de la perfection du caractère , la science de l’héritage, etc… et plusieurs autres sciences dérivant toutes du Saint Coran et des Hadiths du Messager de Dieu . Aucune de ces disciplines ni leur terminologie n’existaient du temps du Prophète . Pourtant leurs réalités existaient, puisque les Sahaba les pratiquèrent mieux que tous ceux qui leur succédèrent.

Une question logique surgit à ce point: Où dans le Coran et dans la Sunna figurent littéralement ces termes? Ce qui suit logiquement est: D’où vint la permission de développer ces classifications et terminologies dans la mesure où elles n’existaient pas du temps du Prophète ? Par conséquent, s’opposer à la science du Tassawwouf ou la rejeter d’un trait parce qu’elle ne figure ni dans le Coran ni dans la Sunna contredit l’entendement d’une personne dotée d’intelligence.

Le terme tassawwouf n’était pas connu au temps du Prophète . Cependant, quoique le terme apparait nouveau, son essence est une partie et une parcelle de la religion et ne peut pas y être dissociée.

Une autre raison de la mauvaise compréhension de la réalité du tassawwouf est que certaines personnes confondent le vrai tassawwouf avec le pseudo-tassawwouf, ce dernier nie la nécessité de la char’ia et crée ses propres règles, prétendant avoir une certaine autorité historique , mais plutôt amorphe et qui n’a de racine dans aucun précédent. Ils ne sont ni soufi ni moutassawwif mais moustaswif ou «pseudo-soufi» ainsi sont-ils défini par le grand maître `Ali al-Houwjiri (d.469?) dans son Kashf al-mahjoub[10]. Les ennemis du tassawwouf brouillent souvent l’information donnée sur les Soufis et les moustaswifa dans leurs références au tassawwouf en vue de se débarrasser à la fois des deux.

Un exemple est le cas de l’aversion poussée de la secte Mou`tazila pour les soufis à un niveau tel qu’ils refusèrent de reconnaître les karamat ou miracles des saints, ils ne les considèrent pas comme un signe de vérité. De nos jours, nous trouvons encore des gens similaires à ces Mou`tazila, qui veulent formuler leur propre définition de l’Islam, avec ce qui y convient et ce qui n’y convient pas, en faisant un mélange de vrai et de faux afin qu’ils puissent se débarrasser de l’essence des enseignements de l’Islam qui exposent le caractère incomplet et les erreurs de ce qu’ils ont hérité.

L’objectif du tassawwouf est de purifier le cœur de toute sorte de mauvais désirs et penchants, des impuretés qui s’y accumulent à cause des péchés et des mauvaises actions internes comme externes, purifier le «soi» afin d’orner et de décorer le cœur avec le bon modèle et la bonne manière qu’exigent le Coran et la Sunna du Prophète . Son but est de créer l’état d’ishan, la perfection du caractère, qui fut celui du Prophète et l’état que tous ses Compagnons qui s’efforcèrent d’atteindre cette perfection.

La Nécessité du développement des Sciences Islamiques après le Temps du Prophète

Pour prendre un exemple, au temps du Prophète , il n’y avait pas la nécessité d’enseigner ‘ilm al-nahou (la science de la grammaire) même à un enfant. Dans le berceau de l’Islam, ayant grandit dans le Hijaz, même un enfant pouvait lire un poème ou un texte arabe sans avoir recours à aucun signe diacritique (tashkil). Cette connaissance leur était acquise naturellement au fur et mesure qu’ils grandissaient. Plus tard, lorsque plusieurs non-arabes commencèrent à embrasser l’Islam, et que le Coran se lisait incorrectement, il devint nécessaire de créer de nouvelles disciplines en vue d’assister les nouveaux Musulmans dans la lecture du Coran. Ainsi la grammaire fut développée et les signes diacritiques furent établis.

L’état de perfection (ihsan), l’état d’austérité (zouhd), l’état de la peur d’Allah (wara’) et l’état de la méfiance de Dieu (taqwa) furent naturellement pratiqués par les Compagnons parce qu’ils étaient en compagnie du Prophète et ces états furent un résultat direct de ce compagnonage. Ce fut la raison pour laquelle ils furent appelés Compagnons, c’est cette association avec le Prophète qui leur permit d’être purifié.

Après les compagnons, plusieurs gens n’eurent pas l’opportunité de rencontrer le Prophète ni ses Compagnons mais acceptèrent l’Islam, et parce que plusieurs nouveaux Musulmans, à cette époque, dévièrent du vrai chemin de l’Islam, il devint nécessaire d’établir une école avec une fondation, juste comme `ilm al-nahou fut établi avec ses écoles. Il fut nécessaire de mettre en place des écoles à travers lesquelles furent développées les disciplines spirituelles visant les états cités ci-dessus, et elles furent combinées sous une science principale appelée `ilm al-tassawwouf.

Nous devons savoir que le tassawwouf n’est pas une chose nouvelle en Islam ni quelque chose d’inventée. Au contraire, c’est une science héritée du Prophète (saw) et des Compagnons et ses racines sont dans l’Islam. Elle n’est pas ce que les ennemis de l’Islam--Les Orientalistes et leurs disciples--ont relaté. Ils ont innové et attribué plusieurs noms au tassawwouf afin d’attaquer la science et l’état d’ihsan que le Prophète mentionna dans son Saint Hadith. Ils tentèrent d’appliquer le terme «superstition» (sha‘waza) à la science de tassawwouf. Il est bien su de tous que tout terme peut être employé pour nommer une science et l’on est libre de définir ou d’utiliser tout terme que l’on désire. De même `ilm al-ihsan ne change pas en lui attribuant un nom différent. Il est profondément espéré que personne ne soit empêchée d’apprendre cette importante science citée dans le Coran et le hadith, à cause du préjudice causé au tassawwouf. Si le terme est problématique à quiconque, qu’il lui attribue un nom différent, mais qu’il apprenne cette science par tout autre nom qui lui conviendra.. Le terme tassawwouf qui est utilisé pour se référer aux voies de la purification du cœur, dénote la même chose que tazkiyat al-nafs dans le Coran. Les deux termes ont la même définition comme étant les sciences de «l’austérité» (zouhd) et celle de la perfection du caractère (ihsan). Les termes zouhd et ihsan furent utilisés au temps du Prophète . Plus tard, ces termes furent définis en détails et redéfinis sous la direction du Coran et du hadith, comme furent les autres sciences Islamiques déjà citées.

Les racines linguistiques du mot Tassawwouf

Il y a quatre racines données au mot tassawwouf. La première dérive du mot Arabe safa ou safw qui signifie pureté comme du cristal et limpide comme de l’eau. Le Prophète compara le monde à une petite eau de pluie sur un plateau de montagne dont la limpidité (safw) avait déjà été bue et dont la lie (kadar) seulement restait[11]; et il appela la Syrie la plus pure des terres d’Allah[12] après la Mecque et Madina. Ibn al-Athir défini le mot dans son dictionaire al-Nihaya comme «le meilleur de tout sujet, sa quintessence, et sa partie la plus pure.»[13]

Une autre racine dérive de Ahl al-Soufa, (les gens du Banc), qui furent ceux qui vivaient dans la mosquée du Prophète de son vivant et qui furent mentionnés dans le Coran au verset suivant:

«(O Mouhammad,) Résigne-toi à la compagnie de ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir désirant Sa Face; et ne laisse pas tes yeux se détourner d’eux, voulant le luxe de ce bas-monde; et n’obéis pas à celui dont nous avons rendu le cœur inattentif à Notre Rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier.» (.18:.28)

Ce verset insiste sur la nécessité des croyants à se maintenir dans un état permanent de dhikr, le Souvenir d’Allah avec la bouche (la langue), dans l’esprit, et à travers le cœur. Cette racine est parfois comparée à ahl al-Saff, ou «les Gens du Rang», dans le sens de «premier rang», comme le premier rang est béni et les soufis sont l'élite de la communauté.

La troisième de ces racines est al-souf ou laine, comme ce fut la coutume des gens pieux de Koufa de s’en revêtir. La quatrième racine linguistique dérive de souffat al-kaffa ou éponge molle en référence au soufi dont le cœur est très mou à cause de sa pureté. Ceci est la raison pour laquelle le Prophète montra toujours sa préoccupation pour ses Compagnons, en vue de purifier leurs cœurs et de leur montrer que le progrès du «soi» est basé sur un cœur débarrassé de toutes les imperfections internes et externes.

Le Prophète (saw) mentionne la condition du Cœur: la suprématie du Cœur sur tousles autres organes

Le cœur est le siège de la sincérité en une personne sans lequel aucune de ses actions ne sont acceptées. Le Prophète dit dans Boukhari: «Sûrement il y a dans le corps un petit morceau de chair; s’il est en bon état le corps entier est en bon état, et s’il est corrompu le corps entier est corrompu et c’est le cœur»; et il dit dans deux autres hadiths rapportés par Mouslim: «Sûrement Allah ne regarde pas vos corps ni vos faces, mais Il régarde vos cœurs» et «N’entrera au paradis quiconque a même un atome d’orgueil en son cœur.» Plusieurs autres hadiths citent explicitement la primauté du cœur:

· Abou Hourayra rapporte: «Je dis: O Messager d’Allah! Qui sera le premier à bénéficier de ton intercession au jour de la résurrection?» Le Messager d’Allah dit: «O Abou Hourayra! Je savais que personne ne pouvait me demander cette question avant toi à cause de ton grand désir pour la connaissance de hadiths. Le premier à bénéficier de mon intercession au jour de la résurrection est celui qui dit «Il n’y a de Dieu qu’Allah» purement et sincèrement de son cœur (qalb) ou de son âme (nafs).»[14] Ibn Hajar dit dans son commentaire sur Boukhari:

Le Prophète mentionna le cœur pour insister, comme Allah dit à propos du pécheur: «Certes, il a un cœur pécheur» (2:283)… «Le Premier» fait allusion à leur différent ordre d’entrée au paradis comme distinct dans leur rang de sincérité, cette dernière qualité étant mise en valeur par son dire «de son cœur» quoiqu’il soit clair que le siège de la sincérité est le cœur. Cependant, l’attribution de l’action à cet organe est plus accentuée.[15]

· L’un des Compagnons nommé Wabissa rapporte que les gens avaient l’habitude de demander au Prophète des questions au sujet des bonnes choses, mais lui se résolut de lui demander qu’au sujet de mauvaises choses. Lorsqu’il vint au Messager de Dieu, celui-ci le tapota sur la poitrine avec ses doigts et dit par trois fois: «O Wabissa, la peur d’Allah est là.» Ensuite il dit: «Demande la réponse à ton coeur, peu importe celle des autres. »[16]

· De la part d’Oumar: Le Prophète dit: «Toute chose a une gomme, et la gomme du cœur est dhikr Allah. Rien ne sauve une personne de la punition plus que le dhikr Allah.» Ils dirent: «Même pas le jihad pour l’amour d’Allah?» Il dit: «Non, même si vous combattez jusqu’à ce que vos sabres se brisent.»[17]

· Ibn `Oumar rapporte: J’étais assis avec le Prophète lorsque Hamala ibn Zayd al-Ansari de la tribu des Banou Haritha vint à lui. Il s’assit en face du Messager d’Allah et dit: «O Messager d’Allah, la croyance est là» – et il montra sa langue du doigt – «et l’hypocrisie est là» -- et il montra son coeur du doigt – «et je ne fais pas assez de dhikr Allah à l’exception d’un petit nombre.» Le Messager d’Allah demeura silencieux. Hamala répèta ses mots au cours desquels le Prophète saisit sa langue par son extrémité et dit: «O Allah, donne lui une langue véridique et un cœur reconnaissant, et fait qu’il m’aime et aime tous ceux qui m’aiment, et dirige ses affaires vers le succès.» Hamala dit: «O Messager d’Allah, j’ai deux frères qui sont hypocrites; j’étais juste avec eux. Ne dois-je pas les conduire à toi (afin que tu pries pour eux)?» Le Prophète dit: «(oui), quiconque vient à nous de la manière dont tu es venu, nous demanderons le pardon pour eux comme nous avons demandé le pardon pour toi; et quiconque maintient cette voie, Allah devient son protecteur.»[18]

· De Ibn `Oumar aussi: le Prophète dit: «Ne parlez pas beaucoup, faites le dhikr Allah; parler beaucoup sans faire le dhikr Allah endurcit le cœur, et personne n’est plus éloigné d’Allah que celui qui a un cœur dur.»[19]

Nous voyons que le Prophète liait toute chose à la condition du cœur. Lorsque nous éliminons nos mauvais caractères et que nous endossons les bonnes manières, nous aurons un cœur parfait et sain; Ceci est la raison pour laquelle Allah mentionne dans le Coran: «Le jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d’aucune utilité, sauf celui qui vient à Allah avec un cœur saint.» (26:88-89). Et Allah mentionne les cœurs de Ses vrais savants (`oulama) lorqu’Il dit: «Il consiste plutôt en des versets évidents, (préservés) dans les poitrines de ceux à qui le savoir a été donné. Et seul les injustes renient nos versets.»

Quelles sont les maladies du cœur? L’Imam Souyouti dit dans son livre sur la tariqa Chadhili: «La science des cœurs, la connaissance de ses maladies comme la jalousie, l’arrogance et la vanité, est une obligation pour tout Musulman de s’en débarrasser.»[20] Les exégètes disent que la jalousie (hassad), l’ostentation (al-riya’), l’hypocrisie (al-nifaq) et la haine (al-hiqd) sont les caractères les plus communs auquels Allah fait référence lorsqu’Il dit: «Dis: Mon Seigneur m’a interdit les turpitudes tant apparentes que secrètes» (7:33). La mention par Allah de «tant apparent que secret» est l’évidence de la nécessité pour toute personne de ne pas seulement corriger et parfaire les actions extérieures, mais de purifier celles qui sont cachées en son cœur et qui sont seulement connues de son Seigneur.

Le tassawwouf est la science et la connaissance par laquelle on apprend à purifier le moi des mauvais désirs de l’égo, comme la jalousie, la tricherie, l’ostentation, l’amour des éloges, la vanité, l’arrogance, la colère, l’avidité, la radinerie, le respect du riche au dépend du pauvre, tout comme on doit purifier son aspect externe. La science de tassawwouf enseigne la purification selon le Saint Coran et la Sunna du Prophète et enseigne à se vêtir des attributs parfaits (al-sifat oul-kamila) dont la repentance (tawba), la peur de Dieu (taqwa), se maintenir dans le droit chemin (istiqama), la franchise (sidq), la sincérité (ikhlas), l’abstentation (zouhd), la grande piété (wara’), se remettre à Allah (tawakkul), accepter le Destin (rida), s’abandonner à Allah (taslim), les bonnes manières (adab), l’amour (mahabba), le souvenir (dhikr), la méditation (mouraqaba), et plusieurs autres qualités trop nombreuses pour être énumérées ici.

Tout comme la science du hadith a des douzaines de classifications, de même la science de tassawwouf a plusieurs classifications à savoir, les bonnes caractéristiques (akhlaq hassana) que le croyant doit obligatoirement développer, et les mauvaises (akhlaq dhamina) qu’il doit obligatoirement éliminer, en vue d’atteindre l’état d’ihsan. Les bénéfices et les buts de la science de tassawwouf rendent manifestes en nous le coeur de l’Islam, sa précieuse essence et sa force. En effet, l’Islam n’est pas seulement une pratique externe, mais il a aussi une vie interne. Ceci est la raison pour laquelle Allah dit: «Evitez le péché apparent ou caché» (6:120) et «Il y a parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah» (33:23). Ceci signifie que tous les croyants ne sont pas inclus dans ce groupe sélectionné de «ceux qui ont tenu leur engagement envers Allah.» En d’autres termes l’on peut être croyant, mais ne pas être parmi ceux qui ont tenu leur engagement à moins que l’on est atteint l’état de la purification de soi, l’état d’ihsan, la perfection du caractère, que le Saint Prophète mentionna dans le Saint Hadith. Et ceci, comme nous l’avons maintenant rendu clair, est ce qui fut connu plus tard comme étant la science du tassawwouf.

suite: Preuves dans le Coran

Sommaire


[1] Transmit sur l’autorité de ‘Oumar, ‘Ali, Ibn ‘Abbas, et autres. Récits rassemblés par Abou Talib al-Makki dans le chapître intitulé “La différence entre les savants du monde et ceux de l’au-delà” dans son Qout al-qouloub fi mou’amalat al-mahboub (Le Caire: Matba’at al maymouniyya, 1310/1893) 1:140-141.

[2] Transmit par Ahmad avec une chaîne valable dans Kitab fada’il al-Sahaba, ed. Wasi Allah ibn Mouhammad ‘Abbas (Mecca: Mou’assasat al-risala, 1983) 1:141 (#118).

[3] Al-Qoushayri, Risalat kitab al-sama’ dans al-Rasa’il al-qoushayriyya (Sidon et Béirut: al-maktaba al-‘asriyya, 1970) p. 60.

[4] Ahmad, Kitab al-wara’ ( Béirut: Dar al-kitab al-‘arabi, 1409/1988 ) p10.

[5] Ddhhabi ainsi cité dans Sakhawi, al-jaahir wa al-dourar fi tarjamat cheick al-islam (al-‘asqali), ed. Hamid ‘Abd al-Majid et Taha al-zayni (Le Caire: wizarat al-awqaf, al-majlis al-a’la li al-shou’oun al-islamiyya, lajnah ihya’al-tourath al-islmi, 1986) p.21-22.

[6] Voir Ibn Sa’d, Tabaqat (ed. Sachau) 7(2):83; al-‘Arousi, Nata’ij al-afkar al-qoudsiyya (Boulaq, 1920/1873; et ‘Abd al-Wahhab al-Sha’rawi, al-Tabaqat al-koubra 1:57.

[7] Rapporté dans Boukhari et Muslim à travers plusieurs chaînes. Nawawi l’inclu dans sa collection de quarante hadiths (#2).

[8]Ahmad, al-Zouhd (Béirut: dar al-koutoub al-‘ilmiyya, 1414/1993) p.414,416.

[9] ‘Ilm an-Nahuo, Ilm al-‘Ajaaz, ‘Ilm ul-Kalam, ‘Ilm at-Tawhid, ‘Ilm al-Aqida, ‘Ilm al-Qour’an, ‘Ilm al-Fiqh, ‘Ilm al-Hadith, ‘Ilm as-Sirah, ‘Ilm as-Sarf, ‘Ilm al-Bayan, ‘Ilm at-Tafsir, ‘Ilm al-Tajwid, ‘Ilm al-Tartil, ‘Ilm at-Tassawwouf ou ‘Ilm oul-Ihsan, ‘Ilm oul-Mirath, etc…

[10]Al-Houwjiri, Kashf al-mahjoub, trad. R.A. Nicholson (Kazrachi: dar al-ishaat, 1990) p.35.

[11] Dans Ibn ‘Assakir de la part d’Ibn Mas’oud. Al-Qouchayri et al-Houwjiri le citent dans leurs chapitres sur le tassawwouf, respectivement dans Kashf al-mahjoub (La traducttion de Nicholson p.35) et al-Risala: traduction de B.R. Von Schlegell, les principes du soufisme (Berkeley, Mizan Press, 1990) p.301.

[12] Tabarani le cita et Haythami authentifia la chaîne à travers ‘Irba ibn Sariya dans Majma’al-zawa’id, chapître sur les mérites de la Syrie.

[13] Ibn al-Athir, al-Nihaya, s.v.s-f-w.

[14] Bukhari le rapporte (english 1:79).

[15] Ibn Hajar, Fath al-bari (1989 ed.) 1:258 et 11:541.

[16] Rapporté dans Ahmad, Tabarani, Abou Ya’la et Abou Nou’aym.

[17] Bayhaqi le rapporte dans “Shou’ab al-iman 1:396 #522; al-Moundhiri dans al-Targhib 2:396; et Ibn Abi al-Dunya.

[18] Al- hafiz Abou Nou’ayn le rapporta dans Hilyat al-awliya. Ibn Hajar dit dans al-Isaba (2:2 #1659): “Sa chaîne de transmission est acceptable et Ibn Mindah le soumit aussi. Nous avons rapporté la même à travers Abou al-Darda’ dans le Fawa’id de Hisham ibn ‘Ammar.” Al-Tabarani aussi le rapporte à travers Abou al-Darda’. Haythami dit de cette chaîne: “Elle contient un narrateur inconnu, mais le reste est fiable.”

[19] Tirmidhi le rélate et dit: un hadith rare (gharib); Bayhaqi aussi dans le shou’ab 4:245 #4951.

[20] Suyuti, Ta’yid al-haqiqa al-‘aliyya wa-tashyid al-tariqa al-shadhiliyya, ed. Abd Allah ibn Muhammad ibn al-Siddiq al-Ghumani al-Hassani (Cairo: al-matba’ al-izlamiyya, 1934), p, 56.

© Encyclopédie de la doctrine islamique, Shaykh Muhammad Hisham Kabbani

Suite: partie II

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Emir Abd el-Kader :: 29 septembre 2004

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The philosophers, logicians and doctors of law were drawn up at Court to examine Nasreddin. This was a serious case, because he had admitted going from village to village saying: "The so-called wise men are ignorant, irresolute and confused." He was charged with undermining the security of the state.
"You may speak first," said the King.
"Have paper and pens brought," said the Hoca.
Paper and pens were brought.
"Give some to each of the first seven savants."
They were distributed.
"Have them seperately write an answer to this question:"What is bread?"
This was done.

The papers were handed to the King, who read them out:
The first said: "Bread is a food."
The second: "It is flour and water."
The third:"A gift of God."
The fourth:"Baked dough."
The fifth:"Changeable, according to how mean 'bread'."
The sixth:"A nutritious substance."
The seventh:"Nobody really knows."

"When they decide what bread is," said Nasreddin, "it will be possible for them to decide other things. For example, whether I am right or wrong. Can you entrust matters of assessment and judgement to people like this? Is it or is it not strange that they cannot agree about something which they eat each day, yet are unanimous that I am a heretic?"
:: Nasreddin Hodja ::
 
 
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