Est maladie de ne plus me soucier de ma santé.
Ô Remède à mon mal - c'est pardi Toi ma maladie.
Je me suis déjà repenti; or depuis notre rencontre,
S’est perdue en Toi, ma repentance.
Ton rapprochement et Ton éloignement se ressemblent.
Alors c’est pour quand le repos?
Abu Bakr ash-Shibli
Mouhammad az-Zahid, , était la piété personnifiée, le génie des guides spirituels, l'essence de la sainteté. Grâce à lui, fut inauguré le Califat Divin (al-Khilafa al-Rabbaniyya), abrité désormais par le Royaume Spirituel. En lui, se réunirent la Connaissance Céleste et la Connaissance de Sharaca. Ayant atteint le fin-fond de la tariqat et de la haqiqat, il devient l’épicentre de toutes les révélations et inspirations célestes. Il était une source de Connaissances pour nombre d’Érudits Spirituels. Il avait une réputation notoire dans l’univers de la connaissance et il était le pionnier dans l’utilisation de la plume. Son cœur portait des secrets, captivant ainsi les coeurs des gens. Louanges à Allah qui a soufflé en Mouhammad az-Zahid la révélation céleste et qui l’a doté de pouvoirs miraculeux dans toutes les affaires cruciales. Allah l'a illuminé de la Lumière parfaite de Mouhammad , et ce, depuis son ascension jusqu’à atteindre la Connaissance Spirituelle. Il était le secret de son Cheikh, la Qiblah pour le peuple de son Cheikh, l’Héritier de la connaissance de son Cheikh.
Mouhammad az-Zahid, , a écrit un livre sur les empreintes spirituelles de son Cheikh, Cheikh
Oubeydoullah , intitulé Silsilat al-carifeen wa tadhkirat as-siddiqeen dans lequel il racontait :
« J'ai servi mon Cheikh pendant 12 ans jusqu'à sa mort, de 883 à 895 H. Ma connexion et mon initiation ont vu le jour quand je suis allé avec un compagnon, Cheikh Ni'matoullah, de Samarqand à Herat pour poursuivre nos études. Nous avons séjourné au village de Shadiman plusieurs jours pour nous reposer sachant que c’était la saison chaude. Un jour, Cheikh
Oubeidoullah al-Ahrar a visité la même ville, alors nous sommes allés lui rendre visite à l’heure de l’Asr.
Le Cheikh m'a questionné sur mon origine. Je répondis : « De Samarqand.» Il nous parlait avec éloquence; et de par son rhétorique, se révélèrent, fragment par fragment, toutes les questions secrètes enfouies dans mon cœur, jusqu'à ce qu'il me révèle la raison de mon voyage à Herat. Ce fut un moment extraordinaire qui a connecté mon cœur au sien. Il me dit : « Si ton but est la quête de l'éducation et de la connaissance, tu pourrais les trouver ici; tu n’as donc pas besoin d’aller à Herat. » J'ai ainsi reconnu que tous les commérages et toutes les inspirations qui s’animaient dans mon cœur s’étaient ouverts à lui comme les pages d'un livre. J’ai toutefois maintenu mon intention d'aller à Herat.
Un de ses disciples, qui était mécontent de mon intention, a dit : « Veux-tu partir, car Le Cheikh est occupé à écrire. » Je suis tout de même resté, attendant le retour du Cheikh, qui revint et me dit : « Veux-tu me révéler ta vraie histoire. Pourquoi vas-tu à Herat? Est-ce pour un cheminement spirituel ou plutôt pour des connaissances externes? » Mon compagnon a répondu en mon nom : « Il quête la connaissance spirituelle en se servant de l'apprentissage externe comme couverture. » « Si c'est le cas, c'est alors pour la bonne cause. » Ensuite, le Cheikh m’invita à son jardin privé où nous avons marché ensemble jusqu'à se dissiper de la vue des gens. Aussitôt qu’il me prit la main, j’entrai dans l'état d'abnégation (fana ') pendant un bon moment. J'ai alors compris qu'il me connectait à son Cheikh, et de ce dernier à son Cheikh, et ainsi de suite dans une chaîne menant au Prophète , puis du Prophète à Allah, le Glorieux et l’Exalté.
Pui, il m'a déclaré que je serais apte à lire et à comprendre ses manuscrits qu’il a enveloppés et m’a confiés en me disant : « Ces textes révèlent la réalité du culte par l'obéissance, la piété et l'humilité. Si tu suis cet enseignement, tu réaliseras une vision d'Allah, le Tout-Puissant et l’Exalté.
Cette Voie repose sur l'amour de Dieu qu’on atteint en suivant l’exemple du Prophète et en quêtant la connaissance de sa Sunna. Le Prophète a dit : « Vous devez suivre mon chemin et celui de mes successeurs, les khalifes. » Pour cette fin, tu devrais accompagner les érudits vertueux qui sont les héritiers de la Connaissance de la Religion et de la Connaissance céleste; les héritiers de la connaissance invisible et de la connaissance des attributs sacrés ; les héritiers de l'amour divin. Leur compagnonnage fera manifester en toi la Connaissance Divine et te guidera vers la voie pure du Prophète .
Tu devrais éviter les érudits corrompus qui instrumentalisent la religion en vue de plaisirs terrestres de dunya et d'acquérir la renommée et le statut. Évite également les soufis danseurs, car ils sont irresponsables tels des enfants. N'écoute pas ceux qui parlent sans réflexion et lancent des inepties à propos du Halal et du Haram (le Licite et l'Illicite), ceux qui ne préviennent pas contre la déviation des croyances de Ahl as-Sounnah Wal-Jamaat (la Communauté de la Voie du Prophète ).
N'écoute pas les arguments des philosophes et des gens qui ne connaissent du Tasawwouf que son nom, et qui se proclament hélas soufis. Qu'Allah, mon fils, te salue avec les salutations de l'Islam. »
Il est ensuite retourné à son assemblée, lut el-Fatiha pour moi et m’accorda la permission d'aller à Herat. Je me suis ainsi dirigé vers Boukhara où il m'envoya un messager me transmettre une lettre adressée au Cheikh Kallan , fils de Mawlana Sad ad-din al-Kashgari. Il y était écrit : « Prends soin de mon fils à qui j’ai confié cette lettre, empêche le de fréquenter les savants imposteurs. » Ce geste touchant a fait grandir mon amour pour lui. Cependant, je ne suis pas retourné à lui, j'ai plutôt poursuivi mon chemin vers Herat.
Le trajet vers Boukhara fut très long, car ma monture était faible; Je devais donc m’arrêter tous les deux ou trois kilomètres. J'avais traversé six ânes au moment où je suis arrivé à Boukhara. À mon arrivée, mes yeux furent affectés jusqu’à perdre la vision pendant plusieurs jours. Aussitôt que mon état de santé s'est amélioré, je m’apprêtais à continuer mon périple vers Herat, or une fièvre foudroyante m’en empêcha. J'étais si malade que je craignais de décéder si je persistais à y aller, alors j'ai décidé de renoncer à ma destination et de retourner au service du Cheikh.
Arrivé à Tachkent, j'ai décidé de rendre visite au Cheikh Ilyas al-Ashaqi. J'ai alors confié mes livres, mes vêtements et mon animal à un gardien. Pui. J’ai croisé un des serviteurs de Cheikh Oubeydoullah à qui je demandai : « Voyons le Cheikh.» Lui de m’interroger : « Où es ton animal? Laissons-le chez moi avant de rendre visite au Cheikh. » En allant récupérer mon animal, une voix me murmura : « Votre animal est mort, et tout ce qu’il portait a disparu. » Une confusion colossale s’empara de moi et me fit réaliser que le Cheikh était mécontent de ma visite prévue à Cheikh Ilyas. Une pensée de regret me dit : « Alors que mon Cheikh veut me bénir et m’élever, je m’apprête à rendre visite à un autre Cheikh. » Je renonce ainsi à la visite au Cheikh Ilyas al-Ashaqi et me dirigea directement vers Cheikh Oubeydoullah al-Ahrar . Au moment de cette illumination, un homme s’est approché de moi me déclarant : « Nous avons trouvé ton animal avec toutes tes possessions. » Puis, moi de retourner à la personne à qui j’ai confié l'animal, il me dit : « J'avais attaché ta bête ici, et le temps d’un cillement, elle avait disparu. Je l'ai cherchée partout, en vain ; c'était comme si la terre l'avait avalée. Plus tard, la bête était de retour, là où je l'avais attachée au tout début. » J'ai repris mon animal et pris la route vers Samarqand pour voir Cheikh Ubaidullah al-Ahrar . À mon arrivée, il m’accueillit en disant : « Bienvenue, bienvenue. » Dès lors, j’accompagnais le
Cheikh et ne l'ai jamais quitté jusqu'à ce qu’il quitte ce monde.
Il détenait une croyance parfaite. Il adoptait tout ce que son Cheikh lui a enseigné et rien ne pouvait l’influencer sur cette croyance. De ses dires :
« Mon Cheikh enseignait la spiritualité et la connaissance secrète. Il adressait toujours son prêche à moi et me demandait : « Quand tu m'entends parler des réalités divines, est-ce que cela te me met en conflit avec les croyances que tu avais reçues de tes parents et de tes professeurs et érudits? «Non, mon Cheikh.» Lui de commenter : « Alors tu es parmi ceux à qui nous pouvons parler.»
Un jour, mon Cheikh tomba malade, alors il m'ordonna d'aller chercher un médecin à Herat. Mawlana Qassim me dit : « Ô Mouhammad, fais que ton voyage soit très rapide, car je ne pourrais pas tolérer de voir le Cheikh malade longtemps.» J'ai accéléré mon voyage et étais de retour accompagné du médecin. J'ai trouvé le Cheikh rétabli et Mawlana Qassim décédé. Mon voyage avait duré trente-cinq jours. J'ai alors demandé à mon Cheikh : « Comment Mawlana Qassim est-il mort si jeune ? » Il répondit : « Après ton départ, Mawlana Qassim est venu vers moi et me déclara : « Je donnerai ma vie contre la tienne.» «Mon fils, ne fais pas cela, car nombreux ceux qui t'aiment. » Il rétorqua : « Ô mon Cheikh, je ne viens pas pour te consulter ; ma décision étant prise et Allah l'a acceptée. » J’ai beau essayé de lui faire changer d'avis, en vain... Le lendemain, il contracta la maladie que j'avais; elle s’est projetée sur lui. Il mourut le 6 Rabi'oul Awwal et aussitôt après, j’ai recouvert ma santé sans l’aide d'un médecin. »
Cheikh Mouhammad az-Zahid est décédé le 12 Rabi'ul Awwal, 926 H / 1520 CE à Samarqand. Il a transmis son secret à son neveu, Cheikh Darwish Mouhammad as-Samarqandi .
Cheikh Hisham Kabbani
Version Imprimable
L'Ordre Naqshbandi
Les Maitres
|
Enseignements
|
Pratiques
|