Tu es l’ineffable indissociable du cœur
Jamais mes paupières ne se ferment
Comme Tu résides entre elles et mes yeux
Ton amour m’habite telle la parole intérieure de l'âme
Il m’est impossible de respirer sans T’avoir dans mon souffle
Il m’est cher de Te voir traverser chacun de mes sens
Aboul-Hassan Simnan.
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Il est le Soufre
Rouge, la Lampe en crystal de cet univers et de ses fondations. Sa foi
inégalable était son soutien. Ayant la connaissance des enseignements cachés du
Coran, il représentait la Clé nécessaire pour accéder au secret du Livre Saint
de part l’Essence Pure de Vérité qui émanait de lui. Il avait une grande
expérience de la Voie empruntée par ses prédécesseurs. Le Soufisme était son
sang, le Prophète Mouhammad était
son cœur et la Présence Divine était son âme. Il était le Phare de la
Connaissance qui guidait les hommes, le Maître de l’Excellence dans les Manières
et il excellait dans le Contrôle de Soi. Il incarnait l’Océan de Sagesse sur
lequel pouvaient naviguer tous les hommes et grâce auquel ils arrivaient
indemnes à leur déstination.
Lors de sa naissance, la terre fut enveloppée d’une
nouvelle lumière. Les gens accouraient vers lui afin de trouver le bonheur dans
ce monde et dans l’au-delà. Il était un Océan de Connaissance dont les vagues
venaient se briser sur la Rive Divine. Sa grande connaissance rendait les
érudits perplexes et il était le meilleur de tous les ascètes qu’on ait vu ou
entendu parler dans les livres. Il extrayait généreusement de son âme de quoi
apaiser la soif du monde spirituel et du monde physique. Il incarnait la
galaxie, entourée d’une guirlande de soleils et d’étoiles de toutes les tailles
et de toutes les couleurs, apportant ainsi une lumière différente à chaque
personne. Il portait la Courône de l’Amour Divin et à travers lui, les gens
goûtaient au miel tant désiré que représentent les Secrets Divins. Il n’a jamais
quitté une personne sans l’avoir élevée et imprégné de son aura spirituelle.
L’obscurité de l’ignorance disparaissait lorsque la lumière de sa connaissance
apparaisssait.
Il a puisé dans la Station du Secours, niveau auquel il a
accedé plus tard. Il est Celui qui, de son temps, a ravivé la religion. Ses
sages recommendations et ses conseils se sont répandus dans le monde. Les rois
venaient le rencontrer, les savants cherchaient des renseignements et personne
n’était privé de sa spiritualité. En effet, tout le monde avait accès à sa
spiritualité. Grâce à sa lumière, l’obscurité disparaissait et les Secrets des
Bénédictions se réflétaient dans les gens et émanaient d’eux. Il était le Saint
Parfait et le Pillier de ceux qui ont la Connaissance.
Il est né au Daghestan en 1309 H/1891 AD d’une famille de
médecins. Son père était médecin généraliste et son frère était chirurgien, en
chirurgie générale dans l’armée russe. Il a été élevé et éduqué par son oncle,
Cheikh Sharafouddin ad-Daghestani (q), le maître de l’Ordre Naqshbandi de
l’époque, qui a soigneusement veillé sur lui dès son jeune âge.
Cheikh Sharafouddin ad-Daghestani dit à sa sœur lorsqu’elle
était enceinte:
"Le fils que tu portes n’a pas de voiles sur son Coeur. Il
sera capable de voir des événements qui ont déjà eu lieu ou qui se produiront.
Il fait partie de ceux qui pourront lire directement l’Invisible inscrit sur la
Table Gardée ( lawh al-mahfuth) . Il va être le Sultan des
Saints de son époque. Il sera désigné parmi les saints comme étant 'Naqeeb
al-Ummah', le Guide de la Communauté de Mouhammad. Il va parfaire la capacité
d’être à la fois avec Dieu et avec les gens. Il va hériter le secret du Prophète
dont il a fait allusion en disant : « J’ai une face tournée vers le Créateur et
une vers la Création. J’ai une heure avec le Créateur et une heure avec la
Création.»
"Lorsque tu donneras naissance, donnes lui le nom d’Abdoullah
car il portera le secret de la Servitude. Il répandra la Tariqa à nouveau dans
les pays arabes et ses successeurs répandront à travers lui, la Tariqa en
Occident et en Extrême-Orient. Tu dois veiller sur lui. Je te demande de me le
confier lorsqu’il aura sept ans afin que je m’occupe de son éducation.»
Le jeudi 12 du mois de Rabi`ul Awwal, sa mère Amina donna
naissance et appela son fils Abdoullah. Elle était seule lorsqu’elle lui donna
naissance aux environs de minuit. Son père était occupé et son frère n’était pas
là. Elle a dit qu’elle a eu une vision lorsqu’elle lui donnait naissance dans
laquelle elle vit deux femmes qui venaient vers elle. Une des femmes était
Rabi`a al-`Adawiyya et l’autre était Asiya (l’épouse de Pharaon qui a cru en
Moise), lesquelles l’ont aidée à donner naissance. Après un moment la vision
pris fin et elle vit le bébé apparaître. Son mari est alors arrivé à ce moment
et l’a aidée à donner naissance.
Ses parents ne l’ont jamais entendu pleurer. Durant son
enfance, quand il avait un an, ils le voyaient souvent se prosterner. Sa mère,
la famille et les voisins en étaient très étonnés. Il a commencé à parler à
l’âge de sept mois et on le comprenait parfaitement. Il était différent des
autres enfants sur d’autres aspects. Par exemple, on le voyait souvent bouger sa
tête de droit à gauche en chantant le nom de Dieu et à l’âge de 3 ans, il avait
l’habitude de prédir l’avenir des invités. Il connaissait leurs noms sans pour
autant les connaître ou sans qu’on le lui ait dit. Il surprenait ainsi les gens
de son pays. Les gens avaient l’habitude de rendre visite à ses parents afin de
voir et d’entendre parler cet enfant remarquable. À l’âge de sept ans, il
récitait le Coran. Il s’asseyait souvent avec son oncle Cheikh Sharafouddin et
répondait aux questions que les gens lui posaient. Ses réponses sur la shari`ah
étaient toujours claires, bien qu’il n’ait jamais étudié la jurisprudence. Il
était capable de s’appuyer sur des preuves provenant du Coran et des Récits
Prophétiques sans qu’il en ait étudié la science. Les gens étaient par
conséquent de plus en plus attirés par lui.
La maison de son père ne désemplissait pas de visiteurs
qui venaient lui confier leurs problèmes, leurs difficultés quotidiennes. Il
donnait des solutions à leurs problèmes et prédisait leurs dénouements. À l’âge
de sept ans, il était devenu tellement célèbre que lorsque quelqu’un voulait se
marier, il venait lui demander d’abord si le mariage allait fonctionner. Mais
bien plus important, on lui demandait si le mariage correspondait à la volonté
d’Allah tel que mentionné sur les Tables Préservées.
Les savants de son époque prenaient en compte ses
décisions et acceptaient sa juridiction. Les érudits de son époque étaient si
fascinés par sa connaissance, malgré son jeune âge, qu’ils venaient de loin pour
entendre la connaissance spirituelle qui jaillissait de lui telle une fontaine.
Son oncle lui demandait comment il faisait pour parler avec peu d’efforts et de
façon interminable. Il répondait alors: « Ô mon oncle, c’est comme si des mots
venant de la Présence Divine étaient écrits droit devant moi. Je n’ai plus qu’à
regarder alors et lire ce qui est écrit. »
Il avait l’habitude d’évoquer des sujets spirituels très
profonds qui n’avaient jamais été mentionnés avant. À sept ans, il disait aux
maîtres spirituels de son temps : « Si je dévoilais la Connaissance Divine qui a
été révélée à mon Coeur, même les saints me trancheraient la gorge. »
Il respectait les prescriptions de la Shari`ah de façon
extrêmement méticuleuse. Il était le premier à se rendre à la prière (Salat)
cinq fois par jour à la mosquée, le premier à se rendre au Dhikr et arrivait
premier lors des réunions qui rassemblaient les savants ainsi que les
rassemblements d’ordre spirituel.
Il devint encore plus célèbre car il avait la faculté de
guérir les malades en récitant la Sourate al-Fatiha. Un grand nombre de gens aux
maladies diverses venaient le voir. Il lisait alors la Sourate al-Fatiha,
soufflait sur eux et ils guérissaient. Il avait un pouvoir immense de guérison
et guérissait même ceux qui n’étaient pas sur place. Des gens venaient à lui et
lui demandaient d’aider leurs parents, leur épouse ou quelqu’un qui était malade
et qui n’avait pas pu venir. Il lisait une fois la Fatiha qu’il leur envoyait et
ils guérissaient automatiquement quelque soit la distance où ils se trouvaient.
La faculté de guérir était une de ses innombrables facultés.
Il a dit à propos de lui-même:
"Je suis le
descendant de Sayyidina Miqdad ibn al-Aswad (r), que le Prophète
avait l’habitude de désigner comme son représentant toutes les fois qu’il
quittait Médine pour un voyage. J’ai herité, comme mon mon oncle, de l’empreinte
de la Main Bénie du Prophète
l’avait posée sur le dos de mon grand-père béni, Miqdad ibn al-Aswad (r). Il
émane de cette tache de naissance une lumière particulière."
Le Daghestan était à cette époque sous l’occupation et
l’emprise des forces armées russes. Son oncle qui était le guide spirituel du
village et son père qui était un médecin très connu décidèrent de quitter le
Daghestan pour aller en Turquie. Après avoir pris cette décision, ils
demandèrent à Cheikh Abdoullah de faire la prière de consultation afin de savoir
si leur décision d’émigrer à ce moment était appropriée. Grandcheikh`Abdoullah
décrit ce moment:
"Cette nuit-là, j’ai
prié Isha. Jai refait mes ablutions et j’ai prié deux rak`ats. J’ai alors
médité, me connectant au Prophète
travers mon Cheikh, qui est mon oncle. Je vis le Prophète
venir vers moi avec 124,000 Sahaba (Compagnons) et me dire, 'Ô mon fils, je
libère de mon cœur tous mes pouvoirs et ceux de mes 124,000 Compagnons. Dis à
ton oncle ainsi que les gardiens du village d’émigrer immédiatement vers la
Turquie."
"Ensuite je vis le
Prophète m’embrasser et je m’anéantis en lui. Dès que je m’anéantis en lui, je me vis
m’élever du Dôme du Rocher, le Bait oul-Maqdis, là où le Prophète
s’éleva lors de la Nuit de l’Ascension. Je me vis sur le même Bouraq qui a
conduit le Prophète
et je fus transporté dans une vision véritable, à la
Station des Deux Cordées d’Arc sinon plus, où je pouvais voir le Prophète
sans me voir.
"J’eus l’impression
de faire entièrement partie du Prophète .
Lors de cette ascension, je reçu les Secrets que le Prophète
avait
reçu durant la Nuit de l’Ascension. Toute sorte de connaissances parvint à mon
coeur comme des mots remplis de lumière, une lumière verte au début qui devint
rouge après. La quantité de connaissances qui était versée dans mon coeur était
infinie."J’entendais une voix qui venait de la Présence Divine qui disait :
"Approche, Ô mon serviteur." Lorsque je m’approchais vers le Prophète
,
tout disparut, même la réalité spirituelle du Prophète
disparut. Rien n’existait plus excepté Allah Le Tout-Puissant.
"J’entendais une
voix, vis toutes Ses Lumières et Attributs qui brillaient dans Sa Présence. 'Ô
mon serviteur, par cette Lumière, atteins l’État d’Existence.' C’est alors que
je me sentis exister à travers le Prophète ,
après avoir été anihilé, après avoir été et existé dans la Présence Divine et
paré des quatre vingt dix-neuf Attributs. Je fus annihilé dans le Prophète
,
apparaissant à l’intérieur de tout création qui existait grâce au Pouvoir
d’Allah. Cet état nous permis de réaliser qu’il existe d’autres univers excepté
celui dans lequel on vit, qu’il existe des créations infinies d’Allah Le Plus
Haut, Le Sublime. Je sentis la main de mon oncle sur mon épaule et il me dit 'Ô
mon fils, c’est l’heure de prier Fajr.'
"Je priais Fajr avec lui et plus de 300 personnes du
village prièrent avec nous. À la fin de la prière, mon oncle se leva et dit
'Nous avons demandé à mon neveu de faire l’ istikhara (la prière de consultation).' Tout le
monde avait hâte de savoir ce que j’avais vu. Mon oncle annonça immédiatement
'De par mon pouvoir, il a été emmené dans la Présence du Prophète .
Le Prophète
a donné son autorisation afin que tout le monde émigre en Turquie. Il l’a fait
atteindre différents niveaux jusqu’au niveau des Deux Cordées D’arc sinon plus.
C’est alors qu’il le fit atteindre un si haut niveau de connaissance que n’ait
jamais atteint un saint, y compris moi-même. Son ascension a été une leçon pour
les saints du passé et du présent. Cela a été aussi l’ouverture permettant
l’accès au Gigantesque Océan de Connaissance et de Sagesse.
"Je pensais en mon for intérieur, 'Mon oncle était avec
moi lors de la vision et c’est par son pouvoir que cette vision m’est apparue.'"
"Tout le monde dans le village commença à se préparer.
Nous eûmes de nombreuses difficultés lors de notre voyage vers la Turquie à
cause des soldats russes et des bandits qui tuaient sans aucune raison.
"Près de la frontière turque, il y avait une forêt où nous
devions passés et qui était remplie de soldats russes. À l’heure de Fajr, mon
oncle dit, 'Nous allons prier Fajr et nous allons traverser la forêt.'Nous
priâmes Fajr et on se mit en route. Cheikh Sharafouddin dit alors à tout le monde
'Arrêtez-vous!' Il demanda un verre d’eau. Quelqu’un le lui donna, il se pencha
et récita le verset 9 de la Sourate Ya
Sin : 'Et nous mettrons une barrière devant eux et une barrière
derrière eux; Nous les recouvrirons d’un voile, et voilà qu’ils ne pourront rien
voir.' Ensuite, il lu Fallahou
khairoul hafidhan wa Houwa arhamour-Rahimeen ,
"Dieu est le meilleur gardien, et Il est Le
plus Miséricordieux des Miséricordieux." [12:64]
"Tandis qu’il lisait ces versets, chacun senti quelque
chose dans le coeur et je vis trembler tout le monde. Allah me permit de voir à
cet instant que nous étions assaillis de tous les côtés par l’armée russe. Les
soldats tiraient sur tout ce qui bougeait, même les oiseaux. Je m’aperçu qu’on
passait en toute sécurité. On traversait la fôret sans qu’ils entendent nos pas
ni ceux de nos animaux jusqu’à ce qu’on arrive de l’autre côté de la frontière.
"La vision se dissipa dès que Cheikh Sharafouddin termina
de réciter. Il nous aspergea d’eau et dit 'En route! Mais ne regardez pas
derrière vous!' Pendant que nous avançions, nous pouvions voir les soldats
russes sans qu’ils nous voient, comme si nous étions invisibles. Nous marchâmes
20 km à travers la forêt, du matin jusqu’au soir. On ne s’arrétait que pour
prier et personne ne pouvait nous voir. On entendait les soldats russes tiraient
sur les gens, les oiseaux, les animaux, sur tout ce qui bougeait. Nous réussimes
à passer sans être vus, sains et saufs. Nous étions les seules personnes en
sécurité. Enfin, nous sortimes de la forêt et entrâmes en Turquie.
"Nous nous rendîmes d’abord à Bursa, où Cheikh Sharafouddin
s’installa pour une durée d’un an. Il déménagea ensuite à Rashadiyya, où il
fonda un village pour acceuillir les émigrants du Daghestan. Ce village était
situé à 30 km de Yalova, qui se trouve sur la côte Marmara, environ à 50 km de
Bursa et 60 km environ d’ Adapazar. Il construit une mosquée dans ce village
ainsi que sa maison à proximité de la mosquée. Tout le monde se mit à construire
des maisons. Mon père et ma mère construisirent la-leur près de celle de Cheikh
Sharafouddin."
"Quand j’eus treize ans, la Turquie était confrontée aux
attaques des armées britanniques, françaises et grecques. L’armée turque
enrollait tout le monde, y compris les enfants. Ils voulaient m’enroller, mais
mon oncle qui avait de bonnes relations avec le Sultan Abdul Hamid, refusa de me
laissait partir. Mon père décèda et ma mère se retouva seule. Je devais alors
travailler pour subvenir à ses besoins. À mon quinzième anniversaire, Sayyidina
Cheikh Sharafouddin me dit, 'Mon fils, désormais tu es mature et tu es devenu
adulte. Tu dois donc te marier.' Je me mariais à l’âge de quinze ans, un très
jeune âge et j’habitais avec ma mère et mon épouse.
Sa première retraite et son premier entraînement
spirituel
Cheikh Sharafouddin a éduqué et formé Cheikh `Abdoullah à
partir d’une discipline spirituelle intensive et de longues heures de dhikr. Six
mois après le mariage, il ordonna Cheikh Abdoullah d’effectuer une retraite
spirituelle de cinq ans. Cheikh Abdoullah a dit :
"Cela faisait à
peine six mois que je m’étais marié lorsque mon Cheikh m’ordonna d’accomplir une
retraite spirituelle de cinq ans. Ma mère était si mécontente qu’elle alla se
plaindre auprès de mon Cheikh, son frère. Mon épouse était également mécontente,
mais mon Coeur ne s’est jamais plaint. Mon cœur était plutôt très content
d’effectuer cette retraite que j’avais tant désiré. "Je partais alors en
retraite malgré les pleurs de ma mère, qui disait 'Je n’ai personne d’autre à
part toi. Ton frère est toujours en Russie et ton père est décédé.' J’avais de
la peine pour ma mère, mais je savais que c’était un ordre de mon Cheikh et
qu’il venait directement du Prophète .
J’avais pour ordre de me laver six fois par jour avec de l’eau froide et
d’accomplir mes exercices spirituels obligatoires et quotidiens (wird/dhikr). Je
devais en plus lire chaque jour entre sept et quinze sections du Coran, de
prononcer 148 000 fois le Saint Nom d’ Allah et d’accomplir 24 000
fois les prières sur le Prophète .
"Il y avait de nombreux autres exercices spirituels qui
devaient tous être effectués dans un état de concentration et de méditation.
J’étais dans une cave, en pleine forêt sur le sommet d’une montagne couverte de
neige. Une personne avait la tâche de m’apporter chaque jour sept olives et 60g
de pain. J’avais quinze ans et demi au moment de cette retraite spirituelle et
j’étais assez enveloppé. À la fin de la retraite, à l’âge de vingt-deux ans,
j’étais très mince et je ne pesais que quarante-cinq kilos. "On ne peut trouver
les mots pour décrire ce qui m’a été dévoilé. Lorsque j’entamais la retraite, je
dis à mon égo, 'Ô mon égo, même si je dois mourir, je ne vais pas quitter cette
retraite spirituelle. Tu dois le savoir. N’essaie pas de me faire changer d’avis
ou de me tromper."
Il y avait un trou dans la cave, et lorsqu’il y entra, il
boucha le trou avec un bout de tissu. Cheikh Abdoullah a poursuivi en disant,
"Je dormais très peu
durant cette retraites. Je n’avais aucun besoin de dormir car j’avais un soutien
divin si puissant. Une fois, j’eus une vision du Prophète lors
de sa retraite dans la cave de Hi ra. Pendant quarante jours, je demeurais assis
derrière lui et il est resté dans cette position sans jamais dormir.
"Pendant que je faisais le dhikr un soir après minuit, une
énorme tempète s’abattit sur la montagne. J’entendais les arbres se briser, la
pluie se déverser et enfin la neige tomber. Il faisait tellement froid et rien
ne pouvait me réchauffer sauf la chaleur de mon Dhikr. Un vent très fort souffla
sur le trou et emporta le tissu. Je gelais et la neige se répandit partout
autour de moi. J’avais tellement froid que je ne pouvais pas bouger mes doigts
pour faire mon Dhikr. Mon cœur cessa presque de battre. Je me dis que je devais
boucher encore le trou. Dès que cette pensée me traversa l’esprit, j’eus une
vision de mon Cheikh qui criait 'O mon fils ! À qui penses-tu ? À toi ou à Celui
qui t’a creé ? C’est mieux que tu meurs de froid plutôt que d’accorder à ton
cœur un seul moment d’inconscience' Cette vision me réchauffa le cœur et me
donna le courage de recommencer mon Dhikr immédiatement. Pendant que je
continuais mon Dhikr, plus de vent soufflait et plus de neige tombait. Je
livrais une lutte contre moi-même en me disant: 'Je vais continuer mon dhikr
même si je meurs.' Dès que je dis cela, le vent s’arrêta de souffler et la neige
arrêta de tomber. C’est alors qu’un arbre se brisa et vint boucher le trou de la
cave.
"Une fois, après la
dernière prière, je faisais mon Dhikr pendant que mon coeur était connecté à son
Origine et je me vis faire le Dhikr dans la Présence Divine. Au même moment, je
sentis quelque chose qui m’entourait. Je savais que ce n’était pas quelque chose
de divin mais plutôt quelque chose de physique. C’est alors que je me rappelais
des paroles du Prophète ,
'Il n’existe aucune autre peur excepté la peur d’ Allah.' Bien que je sentais
quelque chose m’enveloppait, mon coeur resta connecté à la Présence Divine.
"Je passais de cette station à la station de la Conscience
des Nombres ( wouqouf `adadi )
après avoir répété 777,777 fois les Noms Divins. J’allais entamé la 777,778 fois
quand j’entendis la Présece Divine s’adresser à moi, 'Ô mon serviteur! Tu as
atteint le Secret de Wuqaf Adadi cette nuit et tu possèdes désormais la clé de
cette station. Entre dans notre présence, comme étant Celui qui Parle avec Allah
(kalimullah), la station de Sayyidina Mousa (as) quand il parlait directement à
Dieu. Je m’aperçu que je parlais à la Présence Divine et je reçus des réponses à
des questions qui n’avaient jamais été posées par les saints. Je saisis
l’occasion pour demander à Allah, 'Ô Allah, quel est Votre Plus Grand Nom?' Et
j’entendis, 'Ô mon serviteur, tu sauras cela plus tard.' La vision disparut et
c’était l’heure de la prière de Fajr.
"Avant chaque prière, j’étais obligé de prendre une douche
froide. Il n’y avait évidement pas d’eau courante et je devais donc utiliser de
la neige fondue. Au moment où je m’apprêtais à prendre ma douche, j’aperçus
devant moi la tête d’un serpent qui m’avait en fait complétement encerclé. Sa
tête était si bien dressée que tout movement de peur aurait fait en sorte qu’il
me morde. Je ne lui accordais alors aucune attention. Je savais que si je
ressentais de la peur, il allait m’attaquer. Le serpent devient donc inexistant
dans mon esprit. Je ne pouvais pas prendre ma douche avec le serpent autour de
moi, mais les ordres du Cheikh devaient être suivis. Je versais alors de l’eau
sur mes habits et sur le serpent. Pendant quarante jours, le serpent demeura
ainsi autour de moi. Quand je priais, il bougeait sa tête pour me laisser me
prosterner. Pendant quarante jours, ce serpent resta là, à l’affût de la moindre
erreur ou de la moindre peur pour m’attaquer. Ce test de mon Cheikh dont
l’objectif était de voir si j’avais une autre peur excepté celle d’Allah, se
termina enfin et le serpent se déroula. Il resta un moment face à moi et
disparût."
Cheikh `Abdoullah passa cinq années dans cette retraite
spirituelle particulière qui pris fin à l’âge de 22 ans. Lorsqu’il en sorti, il
avait l’âge de s’enroller à l’armée et cette fois-ci, il parti à l’armée.
Son Ascension
Il a dit,
"Je ne vis ma mère qu’une semaine ou deux. Ils
m’emmenèrent au champ de bataille connu sous le nom de Safar Barlik dans les
Dardanelles. Un jour, il y’eut une attaque de l’ennemi et une centaine d’entre
nous devait rester en arrière pour défendre une frontière. J’étais un excellent
tireur d’élite et je pouvais toucher une cible située à une grande distance.
Nous n’arrivions pas à defendre notre position et nous faisions face à une
terrible attaque Je sentais une balle me touchait le cœur et je tombais sur le
sol. J’avais été mortellement bléssé.
"Tandis que je
mourais, j’apperçus le Prophète
venir à ma rencontre. Il dit, 'Ô mon fils, tu étais destiné à mourir ici, mais
nous avons encore besoin de toi sur cette terre, autant dans ta forme
spirituelle que physique. Je viens te montrer comment une personne meurt et
comment l’Ange de la Mort vient prendre son âme.' Il me montra une image grâce à
laquelle je vis mon âme sortir de mon corps, cellule après cellule, en
commençant par les orteils. Pendant que la vie s’en allait, je pouvais voir le
nombre de cellules qu’il y a dans mon corps, la fonction de chaque cellule ainsi
que le remède de chaque cellule souffrante. J’entendis le dhikr de chaque
cellule.
"Pendant que mon âme
partait, j’expérimentais ce que ressentait une personne lorsqu’elle mourait. Je
pû voir les différents états de la mort: les états douloureux, les états faciles
et les états les plus merveilleux de la mort. Le Prophète
me dit, 'Tu fais partie de ceux qui decèdent dans un état de félicité.' J’avais
tellement de plaisir à mourir car je retournais ainsi à mon Origine et c’est
alors que je compris le verset du Coran qui dit,
"Certes nous sommes à Dieu, et c’est à Lui
que nous retournerons" [2:156].
"Cette image resta jusqu’à ce que je sente mon âme partir
après le dernier souffle. Je vis l’Ange de la Mort et j’entendais les questions
qu’il demanderait. J’expérimentais toutes les sortes de visions qui apparaissent
au mourant bien que je fûs en vie. Cette expérience me permit de connaître le
secret de cet état.
"Durant la vision,
je vis mon âme regarder mon corps et le Prophète
me dit, 'Viens avec moi!' J’accompagnais le Prophète ,
et il m’emmena aux Sept Cieux. Il me permit de voir tout ce que je désirais voir
dans les Sept Cieux et il m’éleva à la Station de
Maqam as-Sidq (la Station de la
Véracité), où je rencontrais tous les Prophètes, tous les saints ( Siddiqeen ),
tous les martyrs, et tous les vertueux ( Saliheen ).
"C’est alors qu’il
dit, 'Ô mon fils, je vais maintenant te montrer les tourments de l’Enfer.' J’y
apercevais tout ce que le Prophète
avait mentionné dans les hadiths en ce qui concerne les tourments et les
châtiments qui auraient lieu à cet endroit-là. Je dis, 'Ô Prophète ,
vous qui avez été envoyé comme étant la Miséricorde des Mondes, n’y a t-il pas
moyen de sauver ces gens?' Il répondit, 'Oui, mon fils, par mon intercession,
ils peuvent être sauvés. Je te montre le sort de ces personnes si je n’avais pas
le pouvoir d’interceder en leur faveur.'
"Le Prophète dit
alors, 'Ô mon fils, je vais maintenant te ramener à la terre ainsi qu’à ton
corps.' Dès que le Prophète
eut prononcé ces paroles, Je regardais en bas et vis mon corps qui parraissait
enflé. Je regardais et lui dis, 'Ô Envoyé
de Dieu, c’est mieux de
rester ici avec vous. Je n’ai pas envie de retourner. Je suis heureux d’être avec
vous dans la Présence Divine. Regardez cette dounya (ce monde matériel) ,
j’ai déjà été là-bas et maintenant je l’ai quittée. Pourquoi devrais-je y
retourner? Regardez, mon corps est enflé.'
"Il me dit, 'Ô mon
fils, tu dois retourner. C’est ton devoir.' Par ordre du Prophète
je retournais à mon corps même si je n’en avais pas envie. Pendant que je
réintégrais mon corps, je vis que la balle qui avait atteint mon coeur était
coincée dans la peau et que le saignement avait cessé. La vision pris fin
pendant que je retournais doucement dans mon corps. Je vis alors des médecins
qui cherchaient des survivants sur le champ de bataille. Un des médecins dit
alors, 'Celui-là est vivant, il est vivant.' Je n’avais pas la force de parler
ou de bouger, et je réalisais que cela faisait sept jours que mon corps se
trouvait là."
"Ils m’emmenèrent et
me donnèrent des soins, jusqu’à ce que je me sentes mieux et que je reprenne la
santé. Ils me dirent de retourner chez mon oncle. Dès que je le retrouvais, il
me dit, 'Ô mon fils, as-tu aimé ta visite?' Je ne répondis ni 'oui', ni 'non',
car je voulais savoir s’il faisait référence à mon séjour à l’armée ou à ma
rencontre avec le Prophète .
Il me demanda à nouveau, 'Ô mon fils, as-tu aimé ta rencontre avec le Prophète ?'
Je réalisais ainsi qu’il était au courant de tout. Alors, je courais vers lui,
lui embrassais la main et lui dis, 'Ô mon Cheikh, j’étais avec le Prophète
et je dois avouer que je ne voulais pas revenir. Mais il m’a dit que c’était mon
devoir."
Soummission Totale
Cheikh `Abdoullah (q) continua de mener sa vie sous le
regard bienveillant de son oncle, Cheikh Sharafouddin (q), et il progressa encore
plus en ce qui a trait à la connaissance spirituelle. Un jour, Cheikh
Sharafouddin prenait part à une assemblée de 300 savants, à la fois religieux et
spirituels, et ils devaient discuter de l’importance de leur vie spirituelle.
Ils s’étaient rassemblés sur une colline près de sa mosquée.
Cheikh `Abdoullah se dirigea vers la colline, au lieu du
rassemblement. Certains savants dirent à Cheikh Sharafouddin, "Nous sommes
étonnés de voir la grande importance que tu accordes à cet enfant." Le Cheikh
répondit,
"Regardez-le. Il vient me voir. Si un enfant de sept ans
venait le voir pour lui dire, 'Ton Cheikh t’envoie un message selon lequel tu
dois te rendre à La Mecque,' même si ce n’était pas vrai, `Abdoullah accepterait
immédiatement et ferait ce que cet enfant lui dit de faire. C’est parce qu’il
s’en remet complètement à moi et il sait que tout ce qui vient à lui, vient de
moi quelque soit la manière avec laquelle cela arrive à lui. Il sait que si ça
vient de moi, l’ordre émane du
Prophète ,
car mon cœur est connecté au cœur du Prophète et
son cœur prend son origine dans Allah. Ainsi, sans aller voir sa mère, sans dire
aurevoir à son épouse ni prendre des provisions, il dirigerait ses pas tout de
suite vers La Mecque. C’est pour cette raison que je lui accorde tant
d’importance et aussi parce que je connais la station dans laquelle il se
trouve. "La station dans laquelle il se trouve n’a jamais été atteinte ni vue
par personne, y compris moi-même. Il a atteint un niveau plus élevé que le mien,
plus élevé que les niveaux de mes maîtres dans cette Tariqat. Lorsque que la
tariqat continue à vivre d’un maître à l’autre, elle évolue encore plus. Et
lorsque le secret passe d’un Cheikh à un autre, la valeur de la Tariqat augmente
car le successeur possède déjà un secret en plus d’en recevoir un autre. Par la
même occasion, le rang du Prophète continue
à s’élever, à chaque moment, et pendant qu’il s’élève encore plus haut, les
saints de sa Nation le sont à leur tour, d’où le sens du verset suivant,
"Et au-dessus de tout homme détenant la
science il y en a un plus savant." [12:76].
Grandcheikh `Abdoullah (q) avait l’habitude de s’occuper
de la khaniqah de son maître. Des centaines de visiteurs venaient voir le Cheikh
chaque jour et la plupart venaient du Daghestan. Le professeur russe George
Gurdjieff faisait partie des nombreux visiteurs du Cheikh. Il était arrivé
recemment en Turquie après s’être dificilement enfuit de la Russie après un long
périple et vint voir Cheikh Sharafouddin. Il avait eu de nombreux contacts avec
des Soufis de différents ordres, avait grandi à proximité de ces ordres et avait
énormément voyagé dans l’ensemble de la région du Caucase. Il était content de
rencontrer les héritiers de l’ordre Naqshbandi hautement disintingué du
Daghestan.
Cheikh Sharafouddin (q) demanda à Cheikh `Abdoullah (q) de
s’occuper de leur invité. De nombreuses années plus tard, Cheikh `Abdoullah a
raconté à plusieurs de ses mourides cette rencontre. Dès qu’ils se
rencontrèrent, Cheikh `Abdoullah lui dit, "Tu aimerais accéder à la connaissance
des Neuf Points. Nous pourrons en parler le matin après la prière de Fajr. Mange
quelque chose maintenant et repose-toi." À l’heure de Fajr Cheikh `Abdoullah
demanda à Gurdjieff de venir et de prier avec lui. Dès qu’ils terminèrent la
prière, le Cheikh commença à réciter la sourate Ya Sin du Saint Coran. Quand il
eut fini de lire, Gurdjieff s’approcha de lui et lui demanda s’il pouvait parlé
de ce qu’il venait juste d’expérimenter. Gurdjieff lui dit:
"Dès que vous avez fini de prier et que vous avez commencé
à réciter, je vous ai vu venir vers moi, me prendre par la main et nous avons
été transportés vers un superbe jardin rose. Vous m’avez dit que ce jardin était
le vôtre et que ces roses étaient vos mourides, chacun avec sa propre couleur et
son propre parfum. Vous m’avez conduit vers une rose rouge en particulier et
avez dit, 'Celle-là, c’est la tienne. Va la sentir.' Tandis que je la sentais,
je vis la rose s’ouvrir, je disparu à l’intérieur et devint la rose elle-même.
Je rentrais dans ses racines et elles m’amenèrent à votre présence. Je me vis
rentrer dans votre cœur et devenir une partie de vous. "Grâce à votre pouvoir
spirituel, j’ai pu accéder à la connaissance des Neuf Points. C’est alors qu’une
voix s’adressa à moi sous le nom de `Abd an-Nur, et me dit: 'Cette lumière et
cette connaisance t’ont été accordées par la Présence Divine d’Allah afin
d’apporter la paix dans ton cœur. Cependant, tu ne dois pas utiliser le pouvoir
de cette connaissance.' La voix me fit ses adieux en m’offrant des salutations
de paix et c’est alors que la vison prit fin au moment où vous finissiez la
récitation du Coran."
Cheikh `Abdoullah répondit,
"Le Saint Prophète a
appelé la Sourate Ya Sin ‘le Coeur du Coran’ et la connaissance de ces Neuf
Points t’a été accordée à travers cette Sourate. La vision t’est apparue grâce
aux bénédictions qui emanent du verset suivant:
"Salam" [paix et salut] ! Parole
de la part d'un Seigneur Très Miséricordieux '
[36:58].
"Chacun des Neuf Points représente un des neuf saints qui
occupent un rang élevé dans la Présence Divine. Ces saints sont les clés des
pouvoirs inconnus qui se trouvent à l’intérieur de l’homme, mais la permission
d’utiliser ces clés n’a pas été donnée. En général, c’est un secret qui ne sera
divulgué qu’à la Fin des Temps quand le Mahdi (as) apparaîtra et que Jésus (as)
reviendra.
"Notre rencontre a été bénie. C’est un secret que tu dois
garder dans ton cœur et n’en parle pas dans cette vie. `Abd an-Nur est ton nom,
tu es libre de partir ou de rester conformément à tes responsabilités. Tu es
toujours le bienvenu. Tu es désormais en toute sécurité dans la Présence Divine.
Qu’Allah te bénisse et te soutienne dans ton travail."
Cheikh Abdoullah
ad-Daghestani
avec des mourides
à Damas.
Cheikh Nazim
se trouve à droite de
GrandCheikh et
Cheikh Hussein se trouve à sa
gauche. |
|
Ses États spirituels et ses discours après sa deuxième
Retraite
À trente ans, Cheikh Abdoullah a reçu l’ordre d’effectuer
une deuxième longue retraite pendant cinq ans. Durant cette retraite, il eut de
nombreuses visions et expérimenta de nombreux états spirituels qu’il serait
impossible de décrire dans ce livre. Après cette deuxième retraite, la puissance
de sa force spirituelle augmenta. Il devint si connu que même du vivant de son
Cheikh, les gens venaient de partout pour recevoir son enseignement.
Voici certains de ses discours:
"Je ne vous parle jamais de Station ( Maqam ),
de Manifestation ( Tajalli ),
ou de Rang ( Routbah ) sans que
j’aie déjà atteint cette station, occupé cette position ou encore expérimenté
cette manifestation. Je ne suis pas comme tous les autres, il n’y a pas de
frontière entre ce que je vois et ce que je ressens. Je ne vous énumère pas des
Stations ( Maqamat ) sans en
connaître la réalité ( haqiqah ).
Non! Premièrement, j’ai suivi cette voie et j’ai vu ce qu’elle représentait.
J’ai appris les Réalités et les Secrets qui se trouvent sur cette voie, et j’ai
parcouru ce chemin jusqu’à ce que j’accède à la Science de la Certitude ( `ilm
al-yaqin ), à la Vision de la Certitude ( `ayn
al-yaqin ), et à la Réalité de la Certitude ( haqq
al-yaqin ). C’est seulement à ce moment-là que je vous parle, vous
permettant ainsi de goûter un tout petit peu à ce que j’ai déjà goûté, jusqu’à
ce que je parvienne à vous faire atteindre cette station sans vous fatiguer et
sans difficultés.
"Il existe cinq stations du Coeur :
qalb, sirr, sirr as-sirr, khafa
et akhfa . Qalb, c’est le
Coeur, sirr le Secret,
sirr as-sirr c’est le Secret du
Secret, khafa c’est le Secret
Mystérieux, et akhfa le
Secret Très Mystérieux. Le secret de cette Tariqat est basé sur ces cinq
lata'if (Centres Subtils de
l’être humain), les Stations du Coeur.
" Latifat al-qalb ,
la station du Coeur, est sous l’autorité de Sayyidina Adam, car elle représente
l’aspect physique du coeur. Latifat
as-sirr , la station du Secret, est sous l’autorité de Sayyidina Nouh (as),
car elle représente le Vaisseau qui a été sauvé de l’Océan de l’Obscurité, de
l’océan d’ignorance. Latifat Sirr as-Sirr , la station du Secret du Secret, est sous l’autorité de deux
Prophètes :
Ibrahim et Moussa (as), lesquels représentent la Présence Divine d’Allah sur Terre.
Allah a fait de Ibrahim (as) le symbôle de Ses représentants sur Terre, comme cela
est mentionné dans le verset concernant la création de l’humanité,
"
Je vais établir un représentant "Khalifa"
sur la terre .
[2:30]. Moussa (as) a eu l’honneur d’entendre Allah et de Lui parler, et cela
représente les deux attributs essentiels de la connaissance.
"Latifat al-khafa ,
la Station du Secret Mystérieux, est sous la responsabilité de Sayyidina Issa.
Étant donné qu’il possède la Connaissance Cachée, il représente la compréhension
de la spiritualité.
" Latifat al-akhfa , la Station du Secret Très
Mystérieux, est représentée par la Réalité de Sayyidina Mouhammad , car il a reçu
un niveau encore plus élevé que celui de tous les autres Prophètes
et
Envoyés. C’est celui qui a été élevé lors de la Nuit de l’Ascension, vers la
Présence Divine. Cette station est représentée par la
Kalima (La Parole), car il n’y a
pas la ilaha illallah sans
Mouhammadoun Rassouloullah .
"Les lumières colorées de ces stations m’ont été
dévoilées. La lumière du Coeur est jaune, celle du Secret est rouge, celle du
Secret du Secret est blanche; celle du Secret Mystérieux est verte et enfin
celle du Secret Très Mystérieux est noir."
"Ces Cinq stations constituent les Neuf Points, lesquels
représentent le lieu où le cœur de tout être humain reçoit la Révélation et
l’Inspiration de la Présence Divine. Ces Neuf Points se trouvent sur la poitrine
de chaque personne et ils représentent neuf différents états cachés de tout être
humain. Chaque point est connecté à un saint, lequel a le pouvoir de contrôler
ce point.
"Si un chercheur sur la Voie Naqshbandi parvient à lever
un voile et à se connecter spirituellement au maître autorisé à contrôler ces
points, il pourrait alors recevoir la connaissance de ces neuf points ainsi que
le pouvoir de les utiliser.
"On peut seulement mentionner de façon générale les
conditions dans lesquelles ces neuf points ou états sont dévoilés. Le premier
état représente le pouvoir d’emprisonner l’égo. La clé pour accéder au deuxième
état est le Dhikr de la ilaha illallah .
Le troisième état est le fait d’admettre que le nom d’Allah est gravé dans le
cœur ( naqsh ). Le quatrième
état consiste à appréhender le sens que cela représente. Le cinquième état est
le fait d’exprimer dans le dhikr l’idée que le nom d’Allah est gravé dans le
coeur. Le sixième état consiste non pas à arrêter de respirer selon sa volonté
mais plutôt de respirer quand on veut. Le septième état est le fait d’être
conscient du nombre de fois qu’on arrête de respirer et du nombre de fois qu’on
se remet à respirer.
"Le huitième état est celui où on prononce la phrase
Mouhammadoun Rassouloullah entre chaque battement du cœur et à chaque fois qu’on se
remet à respirer. Le neuvième état est le retour dans notre propre Caverne,
comme Allah l’a mentionné dans la Sourate al-Kahf,
" Et
quand vous vous serez séparés d'eux et de ce qu'ils adorent en dehors de Dieu,
réfugiez-vous donc dans la caverne : votre Seigneur répandra de Sa miséricorde
sur vous… "
[18:16].
"La Caverne
représente la Présence Divine dans laquelle s’accomplit la prière très chère au
Prophète
qui
est: 'Ô Seigneur, Vous êtes mon seul but et Votre Satisfaction est mon seul
désir.' Le cœur, tout comme les cycles entre les battements du coeur et ses
arrêts, a une réalité dans l’Essence de la Présence Divine. Comme cette Essence
Divine est la source de chaque être vivant, ce coeur sera en totale harmonie
avec la moindre création de l’univers. Le cœur qui a accédé aux secrets des neuf
points sera capable de voir chaque chose, d’entendre chaque chose, de connaître
chaque chose, de goûter chaque chose et de sentir chaque chose, « jusqu’à ce que
son Seigneur soit la vision par laquelle il voit, l’ouïe par laquelle il entend,
la main par laquelle il se saisit des choses et le pied par lequel il marche. »
Il sera Seigneurial et il lui suffira de dire à une chose : « Soit ! » et elle
sera.'"
La Volonté de Cheikh Sharafouddin
Vers la fin de sa vie, Cheikh Sharafouddin rédigea son
testament et le remit à Cheikh `Abdoullah. À cette époque, il prédit ce qui
suit, "Après mon décès, tu auras la permission de quitter la Turquie. Tu devras
saisir cette opportunité lorsqu’elle se présentera car ton devoir ne se limite
pas ici, mais dépasse les frontières de la Turquie."
Cheikh `Abdoullah (q) et son épouse Halima ont eu deux
filles. L’ainée s’appelait Rabi`a et la plus jeune s’appelait Madiha. Leurs Neuf
autres enfants n’ont pas survécu. Lorsque le Cheikh de Cheikh `Abdoullah décèda,
une délégation du Roi Farouq d’Égypte vint présenter les condoléances du Roi car
Cheikh Sharafouddin (q) avait de nombreux disciples en Égypte. Quand un des
princes qui était venu avec la délégation aperçu Madiha, la fille de
Cheikh`Abdoullah (q), il fut immédiatement attiré par elle et la demanda en
mariage.
Cheikh `Abdoullah réalisa que l’opportunité de quitter la
Turquie se présentait comme son Cheikh l’avait prédit. Il accepta la demande du
Prince et avec l’accord de sa fille, le mariage fut célébré rapidement. Un peu
plus tard, il reçut une invitation de son gendre de venir en Égypte.
"Je me rendais en Égypte et demeurais avec ma fille. La
relation entre elle et son mari n’était pas bonne et peu après, leur union prit
fin et ils divorcèrent. Alors, je suivis le conseil de mon Cheikh et je saisis
cette occasion pour partir. J’embarquais sur un navire avec mon épouse et mes
filles à Alexandrie et me dirigeais vers la ville de Lattaquie. De Lattaquie, je
me rendis à Alep où j’arrivais avec seulement dix piastres dans ma poche
[environ 10 sous] et sans autres biens matériels. Je me rendais à la mosquée
avec mes flles et mon épouse afin de prier Maghrib. C’est alors qu’un homme
s’approcha de moi et me dit, 'Ô mon Cheikh, acceptez d’être mon invité, s’il
vous plaît.' Il m’emmena avec ma famille et nous hébérgea. C’est un des miracles
de mon Cheikh, un miracle qui nous a permis de quitter l’Égypte pour Alep, où
Allah nous a ouvert une porte."
Cheikh`Abdoullah resta un moment à Alep où les gens
étaient honorés par sa présence. Des savants venaient s’assoir en sa compagnie,
l’écoutaient et ils étaient fascinés par ses discours et son savoir. Ils
l’appelaient le Revivificateur de la Religion.
Il déménagea à Homs
(Émèse) où il visita la mosquée et la tombe de Khalid ibn al-Walid (r), un
Compagnon du Prophète .
Il resta brièvement à Homs avant de s’installer à Damas, dans le quartier de
Midan, près de la tombe de Sa`d ad-Din Jibawi, un saint de la famille du
Prophète .
Il établit la première zawiya de l’Ordre Naqshbandi qui s’était étendu jusqu’au
Daghestan. Grâce à lui, la Chaîne d’Or de l’Ordre Naqshbandi qui était partie de
Damas vers l’Inde, Baghdad, et vers le Daghestan, retournait alors à Damas.
Ses deux filles se marièrent, Rabiha eut quatre enfants,
trois filles et un garçon. Madiha se maria à Cheikh Tawfiq al-Hibri, un des plus
grands savants de l’Islam au Liban.
Les gens commencèrent rapidement à affluer dans la zawiya.
Ils venaient de partout: des Sufis, des membres du gouvernement, des hommes
d’affaires et des gens ordinaires. Les disciples venaient et s’asseyaient devant
la porte de sa khaniqah. On offrait quotidiennement des repas à des centaines de
personnes dont la plupart dormaient aussi à la khaniqah.
Il reçut alors
l’ordre spirituel de déménager vers le Mont Qasyoun. C’est le plus haut sommet de
Damas, d’où on peut apercevoir toute la ville. Avec l’aide de ses deux grands
mourids, Cheikh Mouhammad Nazim `Adil et Cheikh Hussein `Ali, il construit une
maison. Cette maison et la mosquée qui se trouve à proximité sont toujours
solides et son maqam (tombe) se trouve dans cette mosquée. Tandis qu’il
construisait la mosquée, il eut une vision dans laquelle il pu voir le
Prophète , avec
Shah Naqshband et Sayyidina Ahmad al-Farouqi (r), venir et placer des piliers
qui désignaient l’emplacement des murs de la mosquée. À la fin de la vision, les
empreintes de ces piliers étaient visibles et toutes les personnes présentes
pouvaient les voir. Durant des années, des centaines de millions de visiteurs
étaient acceuillis à cette mosquée afin de recevoir des soins, entendre des
prières, suivre un entraînement spirituel ou recevoir tout sorte de connaissance
externe et interne.
Il a effectué à
plusieurs reprises des retraites spirituelles sous l’ordre du Prophète
. La
durée de ces retraites variait et elles pouvaient s’étendre sur une période de
40 jours ou une année. Dans sa vie, il a accomplit plus de vingt retraites. Il
a effectué certaines retraites à Damas, d’autres en Jordanie, d’autres à Baghdad,
à la tombe de Sayyidina `Abdoul Qadir Jilani (r), et de nombreuses retraites
ont été acomplies à Médine. Après chaque retraite, son pouvoir spirituel et son
rang étaient élevés.
Un jour, il fit transmettre un message, par le biais de
Mawlana Cheikh Nazim (q), à Sharif `Abdoullah, qui était le Roi de la Jordanie
et un des ces mourides, lui disant, "Ne vas pas à la prière du Vendredi car une
vision m’est apparue dans laquelle tu allais être assassiné." Ce message fut
transmis à Sharif `Abdoullah, mais il ne tint pas compte de cet avertissement.
Il fut assassiné vendredi, la semaine suivante alors qu’il quittait la mosquée
après la prière.
Des années plus tard, notre cousin se retrouva par hasard
au milieu d’un échange de tirs à Beirut et on dû l’emmener d’urgence à
l’hôpital, pour se faire opérer. Nous étions très inquiets lorsque nous partîmes
voir Grandcheikh. Dès que nous entrâmes et avant même qu’on ne dise quoi que ce
soit, il nous dit, "Rentrez! Il était écrit qu’il devait mourir, mais grâce à
mes prières il vivra. L’opération se passera bien." À notre retour, nous
apprîmes que notre cousin était dans le coma et qu’on allait l’opérer. Nous
rapportâmes à sa mère les paroles de Grandcheikh afin de lui donner de l’espoir.
Le jour suivant, notre cousin reprit conscience.
Notre cousin nous a dit, "J’ai vu Grandcheikh venir vers
moi et m’opérer, c’est cela qui m’a sauvé la vie."
Cheikh `Abdoullah (q) parlait souvent des évenements à
venir (qada') et il a dit,
"Il existe deux types de destinée. La première sorte de
destinée est celle qu’on nomme qada'an mucallaq, ce qui veut dire qu’elle n’est
pas définitive, qu’elle peut donc changer. Elle est inscrite sur les lawh
al-mahfudh (les Tables Préservées). Cette sorte de destinée varie en fonction de
la volonté et du comportement, du rapport de cause à effet. Tous les saints sont
capables de changer ce type de destinée et d’agir sur celle-ci. Ils agissent de
cette manière afin de former leurs mourides et d’améliorer leurs actions et leur
comportement. La permission de changer la destinée des disciples est accordée
aux Cheikhs parce que les disciples sont liés entre eux par la Volonté d’Allah.
"Le deuxième type de destinée est inscrit dans Umm
al-Kitab, la Mère du Livre Révélé, comme il est mentionné dans le verset
suivant: Yamhoullahou ma yasha'u wa yuthbit, wa indahou Oumm oul-kitab [13:39] ("Allah
efface ou confirme ce qu'Il veut et l’Écriture primordiale est auprès de Lui . "),
et cette destinée est appelée qada'an moubram, la Destinée Fixe. Les Saints
n’interviennent jamais car cette destinée se trouve dans les Mains du Créateur.
"Allah a donné
l’autorisation de changer la Destinée Fixe uniquement à neuf saints qui ont un
niveau très élevé dans la Présence Divine. La permission d’intervenir leur vient
du Prophète
qui est le premier à recevoir ce pouvoir d’ Allah. Ils contrôlent les Neuf
Points de la conscience humaine lesquels sont liés en fait aux différentes
étapes que tout individu franchit dans son Ascension vers la Présence Divine.
Allah a donné la permission à ces Neuf Saints, dont le nombre n’a pas changé
depuis le temps du Prophète
jusqu’à aujourd’hui, de faire le Sultan adh-dhikr, le Plus Grand Rappel à Dieu.
"Chacun sait que le Dhikr est, à priori, la repétition de
la ilaha illallah, et c’est ce Dhikr qui est effectué dans toutes les tariqats,
y compris la tariqat Naqshbandiyya. Cependant, le Sultan adh-dhikr est un Dhikr
totalement différent.
"Allah dit, Inna nahnu nazzalna-dh-dhikra wa inna lahu
la-hafidhun [15:9], "C’est nous qui avons fais descendre le Coran, et c’est Nous
qui en sommes gardien." Le Dhikr dont il est question ici est le Saint Coran. Le
Dhikr effectué par ces neuf saints, mis à part celui de la ilaha illallah, est
en fait la récitation du Secret du Saint Coran. Ils récitent le Coran, non pas
comme nous nous le faisons, c’est à dire en lisant du début à la fin. Ils le
récitent en ayant conscience de tous ses secrets et ses réalités cachées car
Allah dit, wa la ratbin wa la yabisin illa fa kitabin mubeen [6:59] " rien
de frais ou de sec, qui ne soit consigné dans un Livre explicite ."
En effet, il n’existe pas une seule création de Dieu dans tous les univers créés
qui n’ait été déjà mentionnée avec tous ses secrets, dans le Livre Explicite, le
Coran.
"Lorsque le saint récite le Coran en faisant le Sultan
adh-Dhikr, il le récite en incluant dès lors les secrets de chaque création, du
début à la fin. Allah a inclus douze mille connaissances dans chaque lettre du
Coran en fonction des Neuf Plus Grands Maîtres de l’Ordre Naqshbandi [C’était la
première fois que le Cheikh révélait ce secret]. Le Coran contient environ 600
000 lettres. Donc, à partir de chaque lettre, ces saints sont capables d’acceder
à douze mille connaissances !
"Chacun de ses neuf saints se distinguent par leur niveau
spirituel. On a l’exemple d’un saint qui est parvenu, une fois dans sa vie, à
faire le Sultan adh-Dhikr lequel consiste à saisir 12 000 sens contenus dans
chaque lettre du Coran. En revanche, un autre a réussit à appréhender ces
12 000 sens trois fois dans sa vie, un autre l’a fait neuf
fois tandis qu’un autre l’a fait 99 fois.
"Ainsi, le secret diffère d’un saint à l’autre. Shah
Naqshband (q) a réussit à saisir 12 000 sens de chaque lettre du Coran 999 fois
dans sa vie. Notre Maître Ahmad al-Faraqi l’a fait 9 999 fois et Cheikh
Sharafouddin était capable de le faire 19 999 fois."
À cet instant, Cheikh`Abdoullah s’arrêta de parler. Cheikh
Nazim a dit, "Lorsque Grandcheikh `Abdoullah Daghestani effectuait le Sultan
adh-Dhikr, au moment où il inspirait et expirait, il relâchait deux fois le
secret du Coran dans chaque souffle."
Parmis les nombreux visiteurs et les chercheurs qui
venaient voir Grandcheikh, il y avait l’Anglais John G. Bennett. Il évoque dans
la plupart de ses ouvrages ses rencontres avec Cheikh `Abdoullah. Ce qui suit
est une compilation des choses qu’il a evoqué dans ses deux livres Concerning
Souboud
et
Witness .
Dans Concerning Souboud, Bennett écrit:
"Cheikh Abdoullah est un véritable saint en compagnie duquel on se sent tout de
suite en confiance totale." Il évoque de façon plus détaillée leur rencontre
dans son livre intitué Witness, dont voici l’extrait:
"Le Cheikh m’attendait sur le toit de sa maison. Le toit
dominait toute la ville et offrait un panorama superbe. Je me senti tout de
suite à l’aise et je ressenti un bonheur intense qui semblait se diffusait
partout. Je savais que j’étais dans la présence d’un homme bon.
"Après avoir échangé les salutations traditionnelles et
reçu des compliments sur mon turc, je fus étonné lorsqu’il me dit: 'Pourquoi
n’es-tu pas venu avec la dame qui est avec toi? J’ai un message aussi pour
elle.' C’était impossible que quelqu’un lui ait parlé d’Elizabeth car nous nous
étions dirigés directement vers sa maison et le Dadji, mon guide, m’avait
accompagné jusqu’à la porte et était reparti sans parler à personne. Je lui
répondais que comme il était musulman, je ne pensais pas qu’il souhaiterait
parler à une femme. Il répondit simplement en disant: 'Pourquoi pas? Les règles
et les coutumes sont une protection pour celui qui est stupide; elles ne me
concernent pas. La prochaine fois que tu passes par Damas, l’emmeneras-tu ?' Je
lui promettais de venir avec elle dès que l’occasion se présenterait.
"Nous restâmes assis pendant un long moment en silence,
regardant la vieille ville. Lorsqu’il commença à parler, j’eus de la difficulté
à sortir de la rêverie dans laquelle j’avais plongé. Il dit: 'J’attendais
quelqu’un aujourd’hui, mais je ne savais pas que ce serait toi. Ces derniers
jours, durant la nuit, un ange est venu dans ma chambre et m’a dit dit que tu
allais venir me rendre visite et que j’allais te donner trois messages. Tu as
demandé à Dieu de guider ton épouse. Sache qu’elle est dans les mains de Dieu.
Tu as essayé de l’aider, mais ce n’était pas approprié car tu interviens dans le
travail que Dieu accomplit sur son âme. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter à
son sujet et ce serait inutile d’essayer de comprendre. Le deuxième message
concerne ta maison. Tu as demandé à Dieu de te conseiller dans tes choix, à
savoir si tu dois suivre ton propre chemin ou suivre les autres. Tu dois avoir
confiance en toi. Tu seras persecuté par les Armeniens, mais tu ne dois pas
avoir peur. Il faut que tu attires le plus de gens vers toi même si cela met
d’autres personnes en colère.'
"Ce fût le silence à nouveau. J’était étonné d’entendre
les deux messages, d’autant plus que j’avais effectivement demandé de l’aide sur
ces deux choses....
"'Le dernier message est celui qui est le plus important.
Il faut que tu saches qu’il y a une grande ignorance dans le monde. Les gens se
livrent corps et âme dans l’adoration des biens matériels et ils ont perdu le
désir et la force d’adorer Dieu. Dieu a toujours envoyé des Messagers afin de
montrer le droit chemin et on le constate également de nos jours. En effet, un
Messager se trouve déjà sur terre et il est connu par de nombreuses personnes.
Il viendra bientôt en Occident et des hommes ont été choisis afin de préparer
son avènement. Il m’a été révélé que tu faisais partie de ces hommes-là. Le
Messager viendra dans ton pays et même dans ta maison.
"'N’arrête jamais de rendre gloire à Dieu. Seulement, il
faut que tu ne le montres pas. En public, comporte-toi comme les autres. Dieu a
désigné deux anges dont le rôle est de veiller sur toi. Il y en a un qui va te
guider afin que tu ne fasses pas d’erreur comme dans le passé tandis que l’autre
accomplira les exercices spirituels que tu ne peux effectuer toi-même.
"'Je te conseille de repéter dans ton coeur les mots
suivants, La ilaha il Allah, ce qui signifie: soumission totale à Dieu
uniquement.' Lorsque j’observais qu’il s’agissait-là de la profession de foi en
Islam, il me répondit que cela s’appliquait autant pour les Chrétiens que pour
les Musulmans car la base de toute religion consiste à se soumettre à la volonté
de Dieu et non pas à notre propre volonté
Son départ vers l’au-delà
Nous avons été témoins d’évènements grandioses avec notre
Grandcheikh. Sa vie était un exemple parfait dont on a tiré bénéfice. Il
souriait toujours et n’était jamais en colère. Bien qu’il n’ait pas de revenus,
la nourriture était abondante dans sa maison. D’où lui venait ce soutien
matériel ? Telle était la question qui était présente dans tous les esprits. Des
gens venaient sans prévenir et leur nombre atteignait parfois 200. Quand ils
arrivaient, ils trouvaient malgré tout un repas déjà prêt à leur intention. Nous
nous demandions toujours d’où venaient ce riz, ce pain et cette viande."
Je l’ai rarement vu
dormir la nuit. Durant la journée, il était toujours occupé à accueillir les
gens et la nuit, il était souvent dans sa chambre entrain de lire le Coran, lire
le Dala'il al-Khayrat, faire son dhikr ou faire des prières à l’intention du
Prophète .
Il avait l’habitude de prier de minuit jusqu’à l’aube. Il aidait les nécessiteux
comme il pouvait et invitait les sans abris à venir dormir à la mosquée. Il
était au service de l’humanité. On ne peut trouver les mots pour décrire ses
bonnes manières et son caractère noble.
Un jour, en 1973, il
déclara, "Le Prophète
me rappelle à lui. Je dois aller le voir. Il m’a dit, 'Tu ne peux venir avant
d’avoir subi une opération de ton oeil,'" faisant référence à la faible vue de
son œil gauche. Grandcheikh nous indiquait qu’il allait mourir, mais nous
n’étions pas capables de l’accepter. Il vivait dans nos cœurs, dans tous ceux
qui le connaissaient et même dans les chats qui étaient toujours autour de lui.
Après son opération
de l’oeil, il arrêta de manger. Nous le suppliâmes de manger, mais il refusa en
disant, 'J’effectue une retraite spirituelle car le
Prophète
m’appelle à lui.' Il n’acceptait que du pain sec trempé dans de l’eau, et cela,
une fois par jour. Il dit, 'Je ne désire plus vivre encore longtemps, je veux
rejoindre mon Prophète
et être avec lui. Il m’appelle, Allah m’appelle.' Cela nous transperça telle une
foudre et nous n’arrivions toujours pas à le croire. Il rédigea alors son
testament et déclara, 'Je vais mourir dimanche prochain.' C’était le 30
Septembre 1973 CE, le 4 du mois de Ramadan, 1393 H. Tout le monde était anxieux
et attendait de voir ce qui allait se passer ce jour.
C’était dimanche, il était dix heures et nous étions
rassemblés dans sa chambre. Il me dit, "prend mon pouls." Je sentis son pouls et
son battement dépassait 150. Il dit alors, "Ô mon fils, voilà les derniers
instants de ma vie. Je ne veux personne dans cette pièce. Tout le monde doit
partir et allait dans la grande salle de réunion." On était que dix dans la
chambre. C’est à ce moment-là que deux docteurs entèrent: l’un était mon frère
et l’autre un ami. Les deux étaient chirurgiens Grandcheikh ne permit à personne
d’autre excepté la famille de rester dans la chambre.
Nous entendîmes alors sa fille pleurer, "Mon père est
mort, mon père est mort." On couru tous vers la chambre et on vit que
Grandcheikh ne bougeait plus. Mon frère prit rapidement son pouls et sa tension,
mais il ne pouvait pas les détecter. Il courut, affolé, vers la voiture chercher
de quoi lui faire une injection. Il revint, toujours dans le même état
d’affolement, s’appretant à faire une injection dans le coeur de Grandcheikh
afin de redémarrer son cœur. L’autre docteur lui dit alors, "Mais qu’est-ce que
tu fais? Ça fait plus de sept minutes que le Cheikh est décédé. Arrête tes
bêtises." Mais il ne s’arrêta pas et insista pour faire l’injection.
Alors, Grandcheikh ouvrit les yeux, leva sa main et dit en
turc: "Burak!" ce qui signifie, "Arrête!"
Tout le monde était choqué car ils n’avaient jamais
entendu parler quelqu’un qui était mort. Jamais je n’oublierai ce moment. Toutes
les personnes présentes, le professeurs et les docteurs ne l’oubliront non plus.
Mon fère rangea alors ces outils. On resta debout, choqués et ne sachant pas
quoi dire. Était-il mort ou vivant? S’était-il simplement voilé pour revenir peu
de temps après? Voilà le secret qu’Allah confie à Ceux qui L’aiment et aux
Saints qui évoluent dans Son Royaume, dans Son Amour, dans Ses Secrets. C’était
un jour inoubliable.
Son décès fut comparable à une immense tornade qui balaya
les villes de Damas, d’Alep, de Jordanie et de Beirut. Des gens venaient de
partout pour le voir une dernière fois. On fit la toilette funèbre et il émanait
de son saint corps un parfum exquis. On le prépara pour les prières et la mise
en terre, laquelle devait se faire le jour suivant. Tous les savants de Damas
étaient présents à ses funérailles. Quatre cent mille personnes vinrent à la
prière de janaza. Il y avait une file de gens qui partait de sa maison jusqu’à
la Mosquée d’Ibn `Arabi, où son corps repose en paix.
Lorsque nous retournâmes dans sa maison après les prières de
janaza, on aperçut le cerceuil qui était suspendu au-dessus des gens et qui se
dirigeait vers le lieu d’enterrement sans être porté par personne. À cause de la
foule immense dans les rues, ça nous avait prit trois heures de temps pour faire
le trajet entre la Mosquée de Mouhyiddin Ibn `Arabi (q) et la mosquée de
Grandcheikh, alors que la distance durait normalement vingt minutes
Tout le monde
pleurait. Les gens ne voulaient pas qu’on enterre le Cheikh. Personne ne voulait
le croire ni l’accepter. On pouvait désormais s’imaginer la tristesse ressentie
par les Sahaba lorsque Sayyidina Mouhammad a rejoint l’autre monde. Nous
comprîmes alors pourquoi Sayyidina `Oumar (r), Sayyidina `Outhman (r) et Sayyidina
`Ali (r) n’acceptaient pas le décès du Prophète .
On sentit ce qu’ils avaient ressenti et on se demanda même comment Sayyidina Abou
Bakr (r) n’avait pas été dans cet état.
Tous les représentants du gouvernement et les savants
était présents à la mosquée et attendaient l’enterrement. L’imam eut une
inspiration et délivra à l’assemblée le message suivant, "N’enterrez pas
Grandcheikh avant que Cheikh Nazim arrive." Personne ne pouvait y croire étant
donné qu’on n’avait pas pû contacter Cheikh Nazim, lequel se trouvait à Chypre.
Il n’y avait pas de téléphone ni de fax, et même un télégramme aurait pris deux
jours pour arriver. Personne ne crut au message, mais par amour pour notre
Cheikh, on fut heureux de retarder son enterrement jusqu’à ce que Cheikh Nazim
arrive.
C’était le mois de Ramadan et tout le monde jeûnait. Les
savants et la foule augmentaient sans cesse. Les gens voulaient partir et nous
leur dîmes qu’ils pouvaient partir s’ils le désiraient, mais que nous devions
attendre. Quelque temps après, la majorité des gens partit et seuls les
disciples les plus sincères du Cheikh restèrent. Peu avant la prière de Maghrib,
on apercut Cheikh Nazim arriver. Comment était-il arrivé si rapidement? Cela
reste un mystère jusqu’à ce jour.
Cheikh Nazim ramena le corps de Grandcheikh dans la
mosquée et pria janaza une nouvelle fois. Il nous ordonna d’aller couper le
jeûne. Il l’enterra de ses propres mains. Lorsqu’il leva le linceul, nous
sentîmes le doux parfum du bois de santal, de l’ambre et du musc, une odeur
exquise qui nous était inconnue. Cheikh Nazim nous demanda alors de sortir.
Seuls mon frère et moi restâmes et regardâmes à travers la fenêtre ce qui se
passait à l’intérieur.
Il se plaça à la tête de la tombe, comme s’il était en
prière et en un éclair, Cheikh Nazim disparut. C’était un nouvel événement qui
s’ajoutait à la liste de toutes les choses extraordinaires qu’on avait vues. Il
n’y avait pas de mots pour exprimer nos sentiments. Quinze minutes après, Cheikh
Nazim réapparut soudainement. On courut vers la porte au moment où il sortait.
Il dit, "Quoi! Vous êtes toujours là? Vous n’avez pas coupé le jeûne? Ce n’est
pas grave, c’est mieux d’être en ma compagnie!" Nous allâmes couper le jeûne
avec lui. Cheikh Nazim retourna la même nuit à Beirut, et prit l’avion pour
Chypre.
Ses Prédictions
Grandcheikh `Abdoullah ad-Daghestani (q), Naqeeb al-Ummah,
qu’Allah bénisse son âme, a prédit de nombreux événements dont la majorité ont
eu lieu et d’autres qu’on attend toujours.
En 1966, il a déclaré "L’année prochaine, il y aura une
guerre qui opposera les Israéliens et les Arabes. Les Arabes seront vaincus." Il
a prédit qu’une autre guerre allait opposer les Israéliens et les Arabes. Peu
avant qu’il ne décède, il a dit, "Il y aura une grande guerre qui durera un
mois, entre les Israéliens et les Arabes." Cette guerre a effectivement eu lieu.
Le trois octobre, trois jours après son décès, les Arabes et les Israéliens ont
entamé une autre guerre.
Un jour, Madiha, la fille de Grandcheikh, pensait acheter
une maison avec son mari à Beirut et Grandcheikh lui dit, "Non." Elle insista,
mais il refusa encore. Elle continua à insister, mais il dit : "Il y aura
beaucoup de sang versé à Beirut. Chaque maison sera affectée par cette violence
et personne n’en sera epargné." Il avait mentionné cela en 1972, et cela se
produisit en 1975. Avant de mourir, il nous a dit, "Je vous vois à Tripoli, au
nord du Liban." C’était sa façon de nous suggérer de quitter Beirut.
Grandcheikh Abdoullah
ad-Daghestani à plus de 85 ans. |
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Il a aussi déclaré, "Lorsque John Bennett vint me
rencontrer et prit la shahada, il m’a demandé quelle devait être son attitude et
je lui ais conseillé de ne pas en parler. De cette manière, il a pu attirer
beaucoup de gens vers l’Angleterre et les intéresser à la spiritualité."
Il a dit, "Je vois l’Islam se propager en Angleterre." Une
famille royale en Europe va soutenir l’Islam parce qu’elle a des origines
arabes. "Cela les amènera à s’intéresser à la spiritualité, à de nombreuses
croyances et les conduira vers la Présence Divine."
Il a dit,
"La Chine est sous l’autorié d’un grand saint, lequel fera
partie des plus grands saints présents au temps de Mahdi (as) et de Jésus (as)
.Son nom est `Abdour Ra'ouf al-Yamani. Grâce à lui, la Chine signera un accord
avec l’Occident afin de ne pas utiliser d’armes nucléaires. La Chine se divisera
en de nombreux petits pays. Il y aura des problèmes en Extrême-orient, dans la
Péninsule Coréene et une force incroyable va intervenir pour arrêter le
conflit."
"Un pays non-arabe du Moyen-Orient attaquera la région du
Golfe Persique et le monde entier paniquera à l’idée de ne plus avoir accès au
pétrole.
Il a dit aussi, "La ville du Caire va disparaître sous
l’eau." Les Russes ont construit le barrage d’Aswan; lequel contient une grande
quantité d’eau et dont les fondations commencent à subir une érosion d’après une
inspection récente. En outre, il a dit, "Chypre dispraîtra sous l’eau et le mont
Olympe, près de Boursa entrera en éruption. Les plaques souterraines du mont
contiennent deux éléments: du gaz et du feu, lesquels avaient jusqu’à maintenant
étaient séparés. Les saints ont toujours prié afin que ces deux éléments ne
soient jamais mélangés. L’éruption affectera des centaines de millions de
personnes et il y aura de nombreux blessés et de sans-abris.
"Il y aura une guerre dans la région du Golfe qui
affectera le reste du monde."
"L’allemagne et l’Angleterre seront les leaders de
l’Europe. En Allemagne, il y a un saint qui est sous l’autorité de Mahdi (as) et
de Jésus (as), dont le rôle est de former et d’élever les gens sur le plan
spirituel. Ce saint est caché, mais il se trouve parmis la communauté."
"Il y aura un grand changement dans la politique des
Arabes, et un régime autoritaire se transformera en un meilleur gouvernement."
Avant son décès, lors d’une réunion privée avec quelque
uns de ses plus proches mourides, il a dit, "Il y aura la paix et les États-Unis
seront ceux qui mèneront les négociations de paix, lesquelles mettront fin au
conflit entre les Israéliens et les Arabes. Ces évenements auront lieu. La fin
du Communisme en est un signe ainsi que la désintégration de l’Empire Russe en
de nombreux territoires. Personne n’aura de pouvoir excepté les États-Unis. La
majorité des pays Arabes feront alliance avec les Americains. Le conflit
disparaîtra complètement, les Israéliens et les Arabes vivront en paix et
partout, il y aura la paix. Les États-Unis veilleront sur cette paix et personne
ne se doutera de l’apparition d’une autre guerre.
Soudainement, la Turquie sera attaquée par un pays voisin
et une guerre se prononcera à la suite de cette invasion. Les bases américaines
en Turquie se sentiront menaçées et une grande bataille se déclenchera. Une
horrible guerre ravagera la terre. C’est alors que Mahdi (as) apparaîtra et que
Jésus (as) arrivera. Son objectif sera de ramener sur terre la spiritualité, la
paix et la justice et d’éliminer la tyrannie, la peur et la terreur. L’amour, le
bonheur et la paix se répandront sur terre grace au pouvoir de Mahdi (as) et de
Jésus (as), par la Volonté d’Allah Tout-Puisant."
Le Secret de la Chaîne a été transmis au Soleil des
Soleils, le Maître des Rapprochés, Celui qui découvre les Secrets,
Cheikh Mouhammad Nazim`Adil al-Qoubroussi ar-Rabbani an-Naqshbandi al-Haqqani (q).
Le Chaine d'or
Ch Hisham Kabbani
Version Imprimable
L'Ordre Naqshbandi
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